VOTTE René, Joseph [parfois WOTTE]

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

Né le 5 septembre 1876 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort à Sanvic près du Havre le 13 décembre 1948 ; ouvrier maçon ; secrétaire du syndicat des Maçons du Havre de 1905 à 1912 ; secrétaire adjoint de l’Union locale CGT du Havre de 1907 à 1909 ; socialiste révolutionnaire.

Né le 5 septembre 1876, il ne fut reconnu par sa mère Maria Votte, domestique, que le 13 septembre suivant. Ouvrier maçon, il fut élu en 1905 secrétaire du syndicat CGT du Havre dont Jules Lecène était trésorier.

Le 17 novembre 1907, après la fondation de l’Union locale du Havre il devint secrétaire adjoint du bureau composé en outre de Gustave Chauvin (secrétaire), Auguste Basille (trésorier) et Eugène Aupée (trésorier adjoint). Le bureau et la Commission administrative prirent en charge l’administration de la Bourse du Travail, à la différence de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) où les deux entités conservèrent une gestion séparée, anticipant ainsi la décision du 12e congrès de la CGT de réduire le rôle des Bourses au profit des Unions.

En décembre 1908, il participa à la création du syndicat général de Bâtiment né de la fusion des syndicats des Maçons, des Couvreurs, des Terrassiers, des Peintres, des Serruriers et des Tailleurs de pierre et dont la direction fut confiée à Henri Vallin (secrétaire), Paul Moret (secrétaire adjoint), Augustin Picard (trésorier) et Auguste Pelca (trésorier adjoint).

Au congrès de l’Union des syndicats du Havre le 21 novembre 1909, Adrien Briollet succéda à Gustave Chauvin comme secrétaire permanent de l’Union locale. Excellent gestionnaire de par sa formation et son expérience professionnelle, disposant d’une solide assise financière (l’UL comptait plus de 10 000 syndiqués), il ambitionnait d’élargir le rôle social des syndicats. Son action porta sur l’animation de la coopérative de consommation, la création de l’Imprimerie de l’Union en avril 1910 et un projet de dispensaire auquel fut associé René Votte. Très impliqué dans l"action syndicale de l’agglomération, ce dernier publia plusieurs articles sur le mensuel de l’Union Vérités annonçant notamment le 10 mai 1910 que la section des Ouvriers maçons du Havre avait atteint les 582 adhérents au Havre et 78 à la section de Sanvic. Il fut également partie prenante dans la création du dispensaire de l’Union envisagé par Briollet.

En novembre 1910, l’Union locale du Havre décida la création d’un dispensaire ouvert aux syndiqués de l’agglomération. Par un acte sous seing privé dressé devant notaire le 22 novembre 1910, il déposa avec Cornille Geeroms les statuts d’une société civile immobilière au capital social de 24 500 frs. réparti en 245 parts de 100 francs. Il devint secrétaire du Comité de direction composé du docteur Houdeville (médecin-directeur), de Cornille Geeroms (président), d’Achille Delaunay et Ernest Boursier (membres). Les treize autres porteurs de parts étaient des élus des syndicats CGT du Havre. Lui même était porteurs de 11 actions. Inaugurés en décembre 1910, les locaux du dispensaire étaient situés au Havre à l’angle des rues Rollin et Tourneville.

René Votte assista comme délégué au XVIIIe congrès national corporatif — 12e de la CGT — tenu au Havre du 16 au 23 septembre 1912.
Mobilisé dans l’artillerie le 3 août 1914, sur le front jusqu’au 5 novembre 1915, il fut détaché aux Tréfileries du Havre jusqu’au 16 avril 1917, date à laquelle il retourna au front.

René Votte se maria à Sanvic le 21 mars 1903 avec Albertine Leroy et ils habitaient 41 rue Casimir Périer au Havre. Après sa démobilisation il s’installa 210 rue de Normandie au Havre et se remaria à Longueville-sur-Scie près de Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) avec Juliette Grandpierre le le 29 avril 1928. Il mourut à Sanvic le 13 décembre 1948.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article86563, notice VOTTE René, Joseph [parfois WOTTE] par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 27 novembre 2020, dernière modification le 11 octobre 2022.

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13 567 et F7/13 619. — AMLH 4Mi 769/770 microfilms du journal "Vérités", notamment le n° 46, du 1er mai 1910. — Arch. Dép. Seine-Maritime 4 MP 2156 Antimilitaristes réservistes, État civil, Registre matricule militaire. — Direction des affaires sociales de la préfecture, dossiers non versés aux archives.

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