ESCAT Georges

Par Madeleine Rebérioux

Mort à Paris en 1915 ; militant socialiste. Avant-dernier grand-maître de la Chevalerie du Travail française.

Enfant de l’assistance publique, Georges Escat fit dans sa vie tous les métiers : domestique de ferme, aide-maçon, garçon de café... En 1892, il était fabricant de balais à Villeneuve-sur-Lot. À la veille de la guerre, lorsqu’il était devenu « le père Escat », ou « l’oncle Escat », il vendait à Paris, rue des Écoles, tout près de la place Maubert, du charbon « extra » et des habits laissés pour compte chez les tailleurs des riches.
Ami de Cabannes et de Victor Méric, Escat, qui se considérait comme guesdiste, n’avait reçu aucune instruction et devait tout aux brochures de propagande socialistes. Mélange de pétulance, d’intransigeance et de bonté, il était la providence des clochards et des déshérités.
À la fin de sa vie, il fut à plusieurs reprises, toujours en vain, candidat à différentes fonctions électives : au conseil municipal de Paris pour lequel il obtint, dans le quartier Saint-Victor, 509 voix en 1908 et 889 en 1912 ; aux élections législatives de 1910, dans la 2e circonscription du XVIe arr. Il était cependant toujours resté en contact avec son Lot-et-Garonne natal dont l’accent rocailleux roulait dans sa barbe. Le groupe des originaires de Lot-et-Garonne à Paris était actif et la fédération le délégua même en 1911 au congrès national de Saint-Quentin. Elle lui offrit aussi d’être candidat en avril 1914 à Marmande, l’ancien siège de Léo Meillet ; il obtint 1 247 voix et se maintint en vain, au second tour, contre le radical Chaumié. Le Nord l’avait délégué en 1913 au congrès socialiste de Brest, en compagnie, entre autres, de Thirion.
Il avait été, au début du siècle, entre des dates que nous ignorons, l’avant-dernier grand-maître de la Chevalerie du Travail française où se retrouvaient un certain nombre de « guesdistes de gauche ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article86638, notice ESCAT Georges par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 19 septembre 2022.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Lot-et-Garonne, série M, divers dossiers non classés. — R. Cabannes, Une Poignée de souvenirs, pp. 33-35. — Encyclopédie socialiste, Les Fédérations, op. cit., t. 1. p. 379 et t. III, pp. 150, 181-183. — Le Socialisme, 2 mars 1913.

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