FOURNIER François

Par Justinien Raymond

Né le 14 août 1866 à Manduel (Gard), mort le 27 mai 1941 à à Manduel (Gard) ; forgeron, cheminot puis avocat ; militant socialiste et député du Gard.

Selon la biographie figurant dans le Dictionnaire national des contemporains, François Fournier était d’origine ouvrière. Il apprit le métier de forgeron, travailla comme ajusteur à Nîmes, puis entreprit son « tour de France » et c’est à Lyon qu’il fut reçu compagnon du Devoir sous le nom de Languedoc le Résolu. Après avoir accompli son service militaire, il entra dans une maison de construction de machines à Arles. C’était en 1891 et il fonda dans cette ville un groupe politique « Le Réveil socialiste ». Renvoyé de la maison où il travaillait en raison de son action militante, il entra aux ateliers de la Compagnie des chemins de fer de la Camargue. Par la suite, il ouvrit à Boulbon (Bouches-du-Rhône) un atelier de forgeron tout en poursuivant sa propagande socialiste.
Parallèlement, F. Fournier réussit à poursuivre ses études puisqu’il devint avocat à Nîmes.
En 1898, toutes les tendances s’accordèrent sur sa candidature aux élections législatives dans la 1re circonscription de Nîmes. Il fit campagne sur le programme du POF au congrès duquel il avait participé, à Romilly (1895), sans y adhérer personnellement, et recueillit 1 828 voix sur 15 121 votants. Il se rallia à la fédération socialiste autonome qui, en 1902, s’affilia au PSF.
À une élection partielle, le 3 février 1901, il avait été élu député de la 1re circonscription de Nîmes, au second tour, par 8 789 suffrages sur 23 686 inscrits. Au renouvellement de 1902, sous l’égide d’un Comité d’union socialiste révolutionnaire, il recueillit 5 484 voix puis fut élu par 9 654 voix sur 24 651 inscrits. Il fut délégué au congrès de Lyon (1901), au congrès du PSF à Tours (1902) et, à Paris, au congrès d’unité (avril 1905), adhéra à la SFIO sous le drapeau de laquelle il fut réélu en 1906 par 9 389 électeurs sur 25 600 inscrits ; il en avait groupé 7 001 au premier tour.
Le 3 août 1907, il rompit avec la SFIO en quittant le congrès fédéral de Calvisson qui lui enjoignait de se soumettre à la discipline du Parti. Comme socialiste indépendant, il fut, de justesse, réélu député au deuxième tour en 1910, à 13 voix de majorité par 8 132 voix sur 23 724 inscrits. Ayant participé les 9 et 10 juillet 1911 à la conférence interfédérale fondatrice du Parti républicain socialiste, il se rangea du côté de Victor Augagneur dès avant la scission de novembre 1913. Par 7 940 sur 21 144, il fut réélu en 1914. Candidat sur une liste de Bloc national, il fut battu en 1919 et disparut de la scène politique.

Il était franc-maçon. Initié Apprenti à la Loge Anatole France le 8 novembre 1931, Compagnon le 28 juin 1932 et Maître le 8 juin 1933. Il fut Orateur de la Loge en 1935/36, 1936/37, 1937/38.
Il mourut le 27 mai 1941 dans sa ville natale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article86996, notice FOURNIER François par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Collaboration à de nombreux journaux socialistes — Voir Curinier, op. cit.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 325, 341, 351. — Compte rendu des congrès socialistes. — C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, t. III. — Yves Billard, Le Parti républicain-socialiste de 1911 à 1934, thèse, histoire, Paris 4, 1993. — Roland Andréani, Armée et nation en Languedoc méditerranéen 1905-1914, thèse 3e cycle, histoire, Montpellier, 1974. — Notes de Jean Nesterenko et Roland Andréani.

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