SINOQUET Maurice

Par Yves Le Maner

Né le 8 novembre 1903 à Allery (Somme), mort le 24 septembre 1975 à Dechy (Nord) ; ouvrier du textile, puis employé de chemin de fer ; militant syndicaliste et communiste du Nord ; conseiller municipal de Lambres-lez-Douai (Nord).

Fils de Camille et d’Isabelle Beaudrier, Maurice Sinoquet naquit dans une famille d’ouvriers tisseurs au sein de laquelle la tradition syndicale était très vivace ; son frère aîné fut un actif militant du syndicat unitaire des cheminots de la Seine.
Il se maria le 25 avril 1926 avec Rosalie Wiart à Allery (Somme). Le couple eut trois enfants.
Il commença à travailler en usine en 1914, alors que le besoin de main-d’œuvre se faisait déjà sentir pour remplacer les hommes partis au front. En 1915-1916, il fut intégré à une équipe chargée de préparer les boisements pour les tranchées. Après avoir exercé le métier de garçon boucher, il se fixa en 1920 à Bailleul-sur-Berthoult (Pas-de-Calais) où il travailla dans le Bâtiment. Ce fut dans cette localité qu’il prit sa première carte syndicale à la CGTU. En 1925, il trouva une place stable en entrant à la Compagnie des chemins de fer du Nord à Douai où il devint collecteur syndical. Délégué suppléant du personnel de la SNCF, il fut suspendu pendant vingt et un jours à l’issue de la grève générale de novembre 1938. Il fut également secrétaire de l’orphelinat de Douai de la fédération CGT des Cheminots.
Membre du Parti communiste depuis 1933, trésorier de la cellule locale de Sin-le-Noble, Maurice Sinoquet refusa de condamner le Pacte germano-soviétique et devint l’un des responsables du syndicat clandestin des cheminots de Douai. Arrêté le 10 septembre 1941, il fut incarcéré à Louvain (Belgique) puis au centre d’otages de Lille d’où il parvint à s’évader, avec six autres détenus, le 26 avril 1942. Après s’être caché à Douai pendant quelques jours, il parvint à gagner la zone libre où il habita 53 avenue de la République à Clermont-Ferrand. Il exerçait ici la profession de manoeuvre aux Ateliers Industriels de l’Aéronautique(AIA) à Aulnat. Sur ordre du Secrétaire général de la Police de Vichy en date du 19 décembre 1942, le préfet du Puy-de-Dôme prît un arrêté à l’encontre de Sinoquet le surlendemain demandant son internement immédiat au centre de séjour surveillé de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Il aurait ensuite été transféré au centre de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Déporté en juin 1944 à Buchenwald, il y resta quarante jours avant d’être envoyé aux mines de sel de Kassel. Libéré en 1945, il reprit son emploi à la SNCF et fut élu délégué du personnel.
Maurice Sinoquet accomplit deux mandats au conseil municipal de Lambres-lez-Douai, où il vivait retraité en 1973.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8711, notice SINOQUET Maurice par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 26 juillet 2022.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Jocelyne Dandoit, sans titre ??? Mémoire de.Maîtrise, Lille III, 1973. — Jean-Marie Fossier, Nord-Pas-de-Calais, Zone interdite, Paris, Éditions sociales, 1977. — Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 900 W 91, dossier d’internement de Maurice Sinoquet. — SHD Vincennes, GR 16 P 550468, dossier résistant de Maurice Sinoquet (nc). — Généanet. Notes d’Eric Panthou.

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