BRETON André [Paris XIXe]

Par René Lemarquis

Né le 3 mars 1901 à Paris (XIe arr.) ; comptable dans l’industrie du film ; syndicaliste et communiste de Paris (XIXe arr.).

André Breton était le fils d’un ouvrier bijoutier mort en 1911 et d’une couturière morte en 1905. Il fréquenta l’école primaire de Pavillons-sous-Bois de 1905 à 1913 date à laquelle il commença à travailler du 8 août au début de la guerre chez un architecte vérificateur. Il fit son service militaire comme soldat de 1re classe. Il épousa une couturière, fille d’un artisan menuisier ébéniste, qui cessa de travailler après son mariage sauf en 1930-1932. Ils avaient en septembre 1938 une fille de quatorze ans. Breton avait un frère receveur municipal à Pavillons-sous-Bois et une sœur mariée à un artisan encadreur.

Après son premier emploi, il entra en octobre 1914 à la mairie de Pavillons-sous-Bois jusqu’au début de 1920. Il apprit alors le métier de monteur électricien au Raincy et travailla, après son service militaire, à Villemomble, puis à son compte avec un camarade, à Pavillons-sous-Bois. En 1927 il fut employé de commerce à Paris jusqu’en février 1931 où il devint comptable. En mai 1931 il entra aux Etablissements Gaumont France-Film-Aubert, toujours comme comptable ; son salaire était en 1938 de 2 223 F par mois.

André Breton adhéra au Parti socialiste (ainsi qu’aux Jeunesses socialistes) en 1919 et le quitta à la suite du Congrès de Tours (décembre 1920). En 1936 les ouvriers de Studio-Gaumont déclenchèrent un mouvement de grève. S’il fut, dit-il, un des premiers à suivre le mouvement, il avouait « sincèrement qu’en raison du milieu complètement réfractaire je n’avais pas l’intention d’y prendre une part active » mais constatant que « des éléments Croix de feu en prenaient la direction » il réagit avec l’aide de quelques camarades pour redresser la situation afin de mener le mouvement. Il analysait la composition sociale des salariés, où ouvriers et employés se trouvaient mêlés et affirmait la nécessité de « la compréhension du caractère des uns et des autres ». Au cours de cette période il fut en contact avec des militants et c’est parce qu’il avait apprécié leur dévouement et leur esprit d’organisation qu’il décida d’adhérer au Parti communiste en juin 1936. Cependant il n’a jamais, précisait-il, « milité activement dans le Parti sauf à assister régulièrement aux réunions de sa cellule d’entreprise » (cellule n° 1913 de la section du 19e arr., région Paris ville). Il ajoutait même ne s’être jamais livré à un travail de recrutement pensant que, dans un milieu d’employés « mieux valait beaucoup de sympathisants qu’un petit nombre de recrues qui adhéraient pour vous faire plaisir et sans grande conviction ». André Breton affirmait n’avoir « jamais lu Marx, Engels, Lénine, Staline etc... » pour son éducation politique car la connaissance générale des problèmes sociaux et celle de son milieu lui ont suffi pour faire un travail appréciable. Mais il lisait quand même, par occasion, des périodiques du Parti et plus régulièrement des quotidiens et hebdomadaires de toutes nuances (Vie Ouvrière, Messidor, Vendredi et même Gringoire et Paris-Midi).
Son militantisme s’exerça surtout sur le plan syndical. Adhérent du syndicat général des travailleurs de l’industrie du film, dont il était membre de la C.E depuis novembre 1936, il avait comme responsabilité la fonction de trésorier adjoint. Il était aussi trésorier du Centre syndical du XIXe arr. Avec sa section syndicale il participa en 1937 aux grèves de mars (après les événements de Clichy) et de décembre (des travailleurs des industries du film). Membre du Comité d’entreprise de la Société Gaumont il s’attendait en octobre 1938 à recevoir un préavis de licenciement.

Noté A par la Commission des cadres qui relevait cependant qu’il « ne dit pas ce qu’il pense du trotskisme » il terminait par cette phrase son autobiographie : « je n’ai toujours été en contact qu’avec des militants de base ».

Il habitait alors 5 rue de l’Atlas dans le XIXe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87174, notice BRETON André [Paris XIXe] par René Lemarquis, version mise en ligne le 31 mars 2010, dernière modification le 29 mars 2017.

Par René Lemarquis

SOURCE : RGASPI 495 270 2555 (autobio du 29 septembre 1938).

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