Par Jean Quellien
Né le 20 septembre 1880 à Camlez (Côtes-du-Nord), mort en 1946 à Cabourg (Calvados) ; instituteur puis directeur d’école ; militant socialiste SFIO du Calvados.
Fils d’un employé des postes breton, muté en 1881 dans le Calvados, Hippolyte Guillou hésita longuement entre deux vocations : la prêtrise et l’enseignement. Son père est porté comme tailleur sur son acte de naissance et sa mère filandière. Ayant opté finalement pour l’École normale (promotion 1896-1899), Hippolyte Guillou se détacha alors de la religion pour devenir libre penseur.
Après avoir été instituteur dans diverses localités du Nord-est du Calvados, Hippolyte Guillou fut nommé en 1924 à Cabourg où il exerça les fonctions de directeur d’école jusqu’à sa retraite. En 1931, il adhéra à la SFIO et fonda, avec son fils Jean, instituteur lui aussi, la section de Dives-Cabourg, bientôt forte de 200 membres.
Président départemental de la Ligue des droits de l’Homme, il fut aussi délégué à la propagande de la très active Fédération du Calvados de la Ligue internationale des combattants de la Paix, qu’il anima avec l’anarchiste Émile Bauchet, de Dives. Membre du Bureau national de ce mouvement, où il reçut la responsabilité de trésorier adjoint, il fut radié de l’ordre de la Légion d’honneur en raison de ses activités pacifistes et renvoya spectaculairement une décoration reçue pour sa conduite à Verdun pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant les années 1930 — et particulièrement à l’époque du Front populaire — Hippolyte Guillou, toujours accompagné de son fils Jean (on les surnommait alors familièrement : « le père, le fils... et le Saint-Esprit »), sillonna le département pour y tenir d’innombrables meetings.
Candidat de la SFIO au conseil d’arrondissement en 1934 (canton de Cambremer) et 1937 (canton de Troarn), il fut pendant quelques mois conseiller municipal de Cabourg à la Libération, avant d’être emporté par la maladie.
Par Jean Quellien
SOURCES : Arch. Nat. F7/13032, rapport du 6 avril 1933. — Arch. Dép. Calvados, M 11 217, 11 255, 11 325, 11 939. — Entretien avec Jean Guillou, son fils.— Etat civil.