HILDE Julien

Par Yves Le Maner

Né le 27 août 1903 à Bailleul (Nord) ; ouvrier du bâtiment ; syndicaliste et militant communiste du Nord.

Né dans une famille d’ouvriers tisseurs de sept enfants, Julien Hilde perdit sa mère alors qu’il n’avait que neuf ans. Son père le confia, ainsi que trois de ses frères, à l’orphelinat des sœurs de Charité de Bailleul. Il séjourna cinq ans dans cet établissement et le quitta après les bombardements de 1917 avec comme tout héritage un anticléricalisme ardent. Après avoir travaillé à la mine à Mazingarbe (Pas-de-Calais) pendant quelque mois, il rejoignit son père, réfugié à Limoges. Après avoir repris son travail à la mine, il effectua son service militaire en 1922 et, à son retour, fut embauché par l’entreprise de Bâtiment Rateau à Bailleul. Syndiqué depuis son entrée à la mine, Julien Hilde avait rejoint la CGTU lors de la scission. Il fonda, en 1927, un syndicat unitaire du Bâtiment à Bailleul, ce qui entraîna son licenciement. Il fut alors tour à tour journalier, poseur de voies, terrassier, charpentier pour pouvoir subsister, participant, malgré la précarité de ses moyens d’existence, aux mouvements de grève du Bâtiment déclenchés par la CGTU, notamment en 1930 et 1933.

Bien qu’il ait adhéré tardivement au Parti communiste (1930), Julien Hilde devint immédiatement secrétaire de la cellule locale de Bailleul et prit la direction du rayon centré sur cette ville lors de sa constitution en novembre 1930.

Malgré son instruction très limitée et sa relative indépendance vis-à-vis des directives du Parti, Julien Hilde fut candidat aux législatives de 1932 et 1936 dans la 2e circonscription d’Hazebrouck, n’y obtenant que de très faibles scores. Il échoua également aux municipales de Bailleul en 1935.

Mais, Julien Hilde privilégia toujours l’action syndicale par rapport à l’action politique. Délégué aux congrès de l’Union régionale unitaire, il intervint notamment au congrès de Valenciennes (1930) contre les minoritaires de la CGTU s’attirant ainsi la bienveillance de Gilbert Declercq.

Établi à Armentières en 1934 après un nouveau licenciement, il fut nommé, en 1938, secrétaire de l’intersyndicale CGT du Bâtiment et du Bois de cette ville, poste qu’il conserva jusqu’à la dissolution du groupement en septembre 1939.
Mobilisé au 91e régiment d’artillerie, Julien Hilde combattit sur le front alsacien en mai 1940 et obtint la Croix de guerre. Fait prisonnier à Épinal, il fut interné dans plusieurs camps de travail en Allemagne avant d’être délivré en mai 1945 par l’avance anglaise.

À son retour en France, bien que sérieusement diminué physiquement par une pleurésie mal soignée pendant sa captivité, Julien Hilde conserva une intense activité syndicale, mais il renonça à toute responsabilité au sein du PC. Secrétaire de l’Union locale CGT d’Argentières de 1946 à 1963, il siégea à la commission exécutive de l’Union départementale du Nord de 1948 à 1960. Secrétaire adjoint de l’Union régionale du Bâtiment (poste qu’il avait déjà occupé pendant quelques mois en 1939) de 1945 à 1968, il dirigea également de nombreux organismes sociaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87190, notice HILDE Julien par Yves Le Maner, version mise en ligne le 1er avril 2010, dernière modification le 1er avril 2010.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 37/90B, M 154/104, M 154/279 et M 595/35. — J.-C. Héras, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1973, op. cit. — État civil de Bailleul (1979).

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