Par Yves Le Maner
Né le 27 août 1903 à Bailleul (Nord) ; ouvrier du bâtiment ; syndicaliste et militant communiste du Nord.
Né dans une famille d’ouvriers tisseurs de sept enfants, Julien Hilde perdit sa mère alors qu’il n’avait que neuf ans. Son père le confia, ainsi que trois de ses frères, à l’orphelinat des s
Bien qu’il ait adhéré tardivement au Parti communiste (1930), Julien Hilde devint immédiatement secrétaire de la cellule locale de Bailleul et prit la direction du rayon centré sur cette ville lors de sa constitution en novembre 1930.
Malgré son instruction très limitée et sa relative indépendance vis-à-vis des directives du Parti, Julien Hilde fut candidat aux législatives de 1932 et 1936 dans la 2e circonscription d’Hazebrouck, n’y obtenant que de très faibles scores. Il échoua également aux municipales de Bailleul en 1935.
Mais, Julien Hilde privilégia toujours l’action syndicale par rapport à l’action politique. Délégué aux congrès de l’Union régionale unitaire, il intervint notamment au congrès de Valenciennes (1930) contre les minoritaires de la CGTU s’attirant ainsi la bienveillance de Gilbert Declercq.
Établi à Armentières en 1934 après un nouveau licenciement, il fut nommé, en 1938, secrétaire de l’intersyndicale CGT du Bâtiment et du Bois de cette ville, poste qu’il conserva jusqu’à la dissolution du groupement en septembre 1939.
Mobilisé au 91e régiment d’artillerie, Julien Hilde combattit sur le front alsacien en mai 1940 et obtint la Croix de guerre. Fait prisonnier à Épinal, il fut interné dans plusieurs camps de travail en Allemagne avant d’être délivré en mai 1945 par l’avance anglaise.
À son retour en France, bien que sérieusement diminué physiquement par une pleurésie mal soignée pendant sa captivité, Julien Hilde conserva une intense activité syndicale, mais il renonça à toute responsabilité au sein du PC. Secrétaire de l’Union locale CGT d’Argentières de 1946 à 1963, il siégea à la commission exécutive de l’Union départementale du Nord de 1948 à 1960. Secrétaire adjoint de l’Union régionale du Bâtiment (poste qu’il avait déjà occupé pendant quelques mois en 1939) de 1945 à 1968, il dirigea également de nombreux organismes sociaux.
Par Yves Le Maner
SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 37/90B, M 154/104, M 154/279 et M 595/35. — J.-C. Héras, Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1973, op. cit. — État civil de Bailleul (1979).