SIRVIN Marius, Antoine

Par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas, Sébastien Avy

Né le 25 mai 1886 à Saint-Étienne-de-Lugdarès (Ardèche), mort le 18 août 1970 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ; aiguilleur à PLM ; syndicaliste CGT, secrétaire général de l’Union des syndicats PLM de la région de Marseille ; secrétaire du rayon communiste de Marseille ; membre du bureau du syndicat CGT réunifié des cheminots ; premier adjoint de la municipalité Isidore Blanc de 1934 à 1939 à Miramas (Bouches-du-Rhône).

Candidats du BOP au scrutin du 5 mai 1935
[Rouge-Midi du 27 avril 1935]

Marius Sirvin vit le jour à Huédour, lieu-dit dépendant de Saint-Étienne-de-Lugdarès. Son père s’appelait lui aussi Marius Sirvin ; il était cultivateur et né dans la même commune. Sa mère, Marianne (ou Marie) Reboul, était sans profession et née dans la localité. Il semble que Marius Sirvin n’ait pas grandi chez ses parents, car son nom n’apparaît pas dans les registres de recensement de la population de 1891 à 1901. En revanche y figurent les noms de ses nombreux frères et sœurs : Eulalie, Eugénie, Rosalie, Marie, Pierre, Marie-Justine, Antoine, Eulalie-Joséphine et Élisa, nés entre 1864 et 1891.

Marius Sirvin était en 1920-1921 secrétaire général de l’Union des syndicats PLM de la région de Marseille.

Lors des élections municipales de mai 1929, il fut candidat sur la liste du Bloc Ouvrier et Paysan, menée par le menuisier Isidore Blanc, présentée à Miramas-Gare, première section électorale de Miramas (Bouches-du-Rhône). Il figurait aux côtés de 15 autres cheminots, 2 autres menuisiers et un tonnelier. Le scrutin vit s’affronter 4 listes, dont une radicale-socialiste conduite par le maire sortant Marius Sauvaire, une liste socialiste et une sans étiquette. Sirvin obtint 260 voix sur 819 suffrages exprimés au 1er tour, 342 voix sur 850 au 2nd, ce qui le plaça en 3e position de sa liste, après Édouard Gavaudan et Isidore Blanc. Ce fut la liste Sauvaire qui gagna la mairie.

Marius Sirvin épousa à Miramas Louise, Baptistine Toesca en février 1930. L’année suivante il vivait boulevard de l’Est avec sa femme et la mère de celle-ci.
En 1932, il était aiguilleur à la Compagnie PLM de Miramas et secrétaire du rayon communiste de la ville. En février 1934, il était candidat de la Fédération unitaire aux élections du Conseil supérieur des cheminots pour la catégorie B. Il était alors devenu chef aiguilleur principal.

Suite à la démission de la municipalité Sauvaire causée par des manifestations de la population contre l’établissement d’un nouvel impôt local, des élections municipales furent organisées à Miramas-Gare en juillet 1934. Marius Sirvin était candidat sur la liste PCF menée par Isidore Blanc, affrontant la liste radicale-socialiste du maire sortant.
Au 1er tour, il fut gratifié de 464 voix sur 923 suffrages exprimés, le plaçant en 2e place de sa liste juste après Gavaudan. Les deux hommes furent élus dès le 1er tour du 15 juillet. Le 22 juillet, le reste des candidat communiste était élu, mettant fin à 42 années de pouvoir municipal de Sauvaire.
Lors de la première séance du nouveau conseil, le 29 juillet, Isidore Blanc fut élu maire, Marius Sirvin 1er adjoint, Émile Pelen 2e adjoint et Louis Cote 3e adjoint. Sirvin fit un discours très applaudi par le public présent et salué dans les colonnes de Rouge-Midi. Les élus rendirent hommage à Jean Jaurès à l’occasion du 20e anniversaire de sa mort et dans un contexte de menace de guerre grandissante, réclamèrent la « dissolution des Ligues fascistes » et la « liberté des manifestations ouvrières ». Ils déclarèrent également leur solidarité avec Ernst Thaelmann et Paula Wallisch, antifascistes victimes de la répression en Allemagne.

En octobre 1934, Marius Sirvin fut le candidat du Parti communiste aux élections pour le conseil d’arrondissement dans le canton d’Istres.
À l’occasion du compte-rendu public de mandat municipal en avril 1935, Louis Cote, Émile Pelen, Marius Sirvin et Isidore Blanc prirent successivement la parole en présence de François Billoux. Mais deux socialistes, « désignés par leur section » selon Rouge-Midi, critiquèrent violemment les communistes, faisant une entorse au pacte d’unité d’action entre les partis. Billoux leur répondit avec force pour défendre l’unité des travailleurs contre la guerre et le fascisme et pour soutenir l’URSS, seul rempart conséquent contre la guerre à ses yeux.

Marius Sirvin était toujours candidat lors du renouvellement du conseil municipal en mai 1935 sur la liste PCF d’Isidore Blanc. Il était 1er assesseur de l’assemblée électorale de la mairie. Obtenant 647 voix sur 1174 suffrages exprimés, il arriva 1er de sa liste. Les communistes conservèrent la mairie dès le 1er tour du 5 mai, le maire et ses adjoints restèrent les mêmes, rejoints par Joseph Roche comme adjoint spécial pour Miramas-Village (seconde section électorale de la ville). En septembre 1938, Sirvin était délégué sénatorial des Bouches-du-Rhône.

En janvier 1936, il avait été élu membre du bureau du syndicat CGT réunifié des cheminots, représentant la catégorie de l’exploitation. Il anima la grève générale du 30 novembre 1938 à Miramas et fut déplacé, pour ce motif, à Besançon. Il revint fréquemment à Miramas, notamment en 1939, après la déclaration de guerre, alors que la municipalité communiste de cette ville avait été dissoute. Peu après, il fut déchu de son mandat de conseiller municipal par décret du 25 janvier 1940 du gouvernement Daladier.

D’après un tableau des élus de 1939 dressé par la Délégation municipale de Miramas en mars 1945, Marius Sirvin n’avait pas été résistant.
Si on ignore s’il fut militant par la suite, on sait qu’il déménagea en région parisienne avec sa femme, car il mourut à Saint-Maur-des-Fossés où elle mourut une dizaine d’années après lui.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8721, notice SIRVIN Marius, Antoine par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas, Sébastien Avy, version mise en ligne le 3 juin 2021, dernière modification le 16 août 2022.

Par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas, Sébastien Avy

Marius Sirvin
[photo tirée de Rouge-Midi, 21 juillet 1934]
Municipalité Blanc en 1936.
Sirvin est au premier rang, 3e à partir de la gauche.
Candidats du BOP au scrutin du 5 mai 1935
[Rouge-Midi du 27 avril 1935]

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, État civil de Saint-Étienne-de-Lugdarès, Naissances, 1886, Acte n°20, NC 17116 ; Recensement de la population, Saint-Étienne-de-Lugdarès, 1886, 1891, 1896, 1901, 2 Mi 1718. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10809, 11249 et 11379 ; XIV M 24/44 ; 107 W 75, 3M 423, 3M 433 ; Recensement de la population, Miramas, 1931, 6 M 510. Rouge-Midi, 10 février, 21 juillet et 22 septembre 1934, 27 avril 1935 et 14 mars 1939 (photo). — Le Petit Provençal, 21 septembre 1938. — Données du site Généanet.

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