GOARIN François, Marie

Fils de cultivateurs des environs de Tréguier qui eurent sept enfants, François Goarin fréquenta l’école communale de La Roche-Derrien (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) et l’institution Saint-Joseph de Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), puis travailla au sein de l’exploitation familiale.

Entré à l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF) en 1926, il fut élu conseiller municipal de sa commune natale trois ans plus tard. En même temps, avec son ami Joseph Clément, il prenait part au lancement de la Jeunesse agricole catholique, appelée ensuite « chrétienne » (JAC), dans le département des Côtes-du-Nord. Premier président de ce mouvement pour le diocèse de Saint-Brieuc à partir de 1930, il était en même temps président diocésain et membre du comité national de l’ACJF.

Proche de l’abbé Armand Vallée, secrétaire des œuvres à l’évêché, fondateur d’un secrétariat social et de plusieurs syndicats dans les milieux de l’artisanat et de la marine, François Goarin se consacra surtout au mieux-être des travailleurs de la terre et mit en place un réseau de cours agricoles par correspondance afin de participer à la formation d’une élite paysanne, avec l’appui de l’Office central des œuvres mutuelles agricoles du Finistère et des Côtes-du-Nord, installé depuis 1911 à Landerneau (Finistère). Attentif surtout aux conditions de vie des ouvriers agricoles qui subissaient le sort le moins enviable, il travailla d’arrache-pied à l’organisation des assurances sociales et des allocations familiales agricoles. Joseph Clément et lui-même furent élus administrateurs de la Caisse départementale des allocations familiales à la fois pour les Côtes-du-Nord et le Finistère.

En 1937, François Goarin se retrouva permanent de la JAC à Saint-Brieuc, auprès de l’aumônier diocésain et des aumôniers de secteurs. L’année suivante, l’Office central de Landerneau le recruta pour s’occuper spécialement des Côtes-du-Nord. À ce poste qu’il conserva pendant vingt-six ans, il suivit l’application des lois sociales, le développement de la mutualité, de la coopération et des syndicats agricoles. « Véritable empire », l’Office rassemblait 569 syndicats et 43 886 adhérents « dans un esprit social-chrétien » en 1939, sous la présidence d’Hervé Budes de Guébriant qui allait devenir le promoteur le plus en vue de la corporation paysanne, installée par le gouvernement de Vichy.

Mobilisé en 1939, blessé au cours de l’invasion allemande, François Goarin fut évacué vers Marseille et soigné dans cette ville avant d’être rendu à la vie civile. Au lendemain de la guerre, tout en gardant ses fonctions à l’Office central, il s’investit aussi dans un nouveau domaine d’action sociale : la création de nombreuses associations familiales catholiques (AFC), regroupées en fédération départementale. Celle-ci fut l’une des composantes de l’UDAF des Côtes-du-Nord dont François Goarin allait être longtemps vice-président. Cette activité déployée en faveur de la famille lui valut en 1977 la médaille d’or du Mérite diocésain, remise par Mgr François Kerveadou, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier.

François Goarin s’était marié à Saint-Brieuc, le 16 avril 1938, avec Louise Le Dû, secrétaire diocésaine de la Jeunesse agricole chrétienne féminine (JACF).