GINESTET Henry, Jean

Par André Balent

Né à Béziers (Hérault) le 23 août 1920 ; clerc d’avoué puis employé municipal à Perpignan, inspecteur des Renseignements généraux, huissier de justice, promoteur immobilier ; a exercé encore d’autres métiers ; militant des Jeunesses socialistes et du Parti socialiste SFIO à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; secrétaire fédéral adjoint de la SFIO des Pyrénées-Orientales ; maire de l’Écluse [Les Cluses] (Pyrénées-Orientales) de 1947 à 1962.

Fils de Pierre, François Ginestet et d’Hortense Lefranc, Henry Ginestet naquit à Béziers (Hérault) le 23 août 1920. Son père, originaire d’Albi (Tarn) était un cheminot de la Compagnie du Midi, en poste, en 1920 à Béziers et fils d’un ouvrier verrier ayant eu six enfants. Sa mère, originaire de Béziers était la fille d’un commerçant ayant eu cinq enfants.

Son grand-père paternel militait, selon le témoignage d’Henry Ginestet, à la section d’Albi du POF et aurait été délégué en 1892 au congrès national à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il côtoya Jean Jaurès et participa à la création de la « Verrerie ouvrière » d’Albi où il exerça le métier de souffleur.

Le père d’Henry Ginestet n’avait pas le même dynamisme. Pourtant il adhéra au Parti socialiste et à la CGT.

Henri Ginestet suivit ses études primaires à Béziers puis à Perpignan (Pyrénées-Orientales) où son père avait été muté. Après avoir passé le Certificat d’études primaires Henry Ginestet trouva, à l’âge de quatorze ans, un emploi de clerc dans une étude d’avoué à Perpignan. Grâce à la compréhension de son patron il put suivre des études de droit. Afin de compléter sa culture générale, il suivit également les cours du soir à l’école Lavoisier de Perpignan.

À l’âge de dix-neuf ans, il abandonna son emploi de clerc d’avoué et devint employé auxiliaire à la mairie de Perpignan. Il occupa cet emploi jusqu’en 1940, date à laquelle il fut révoqué par la délégation spéciale installée par Vichy. Après avoir participé, en 1941, aux activités des chantiers de Jeunesse, Henry Ginestet dut, selon son témoignage écrit, « rentrer dans la clandestinité » en 1942. Il revint à Perpignan en août 1944, après la libération de cette ville. Il fut alors nommé inspecteur aux Renseignements généraux. En 1947, après avoir passé l’examen professionnel, Henry Ginestet acheta une étude d’huissier de justice. Il renonça à cette profession en 1954 et travailla dans le secteur privé. Il s’occupa de la construction du lotissement « Les Castors » dans le quartier Saint-Assiscle à Perpignan, opération immobilière qui fut reprise par la suite par la société « Les Bâtisseurs catalans ». Animateur de cette opération, il fut inculpé de détournement de fonds. Le jugement passa devant le tribunal correctionnel de Perpignan le 20 février 1962 et fut rendu en mars 1963. Il fut condamné à six mois de prison. À cette époque, Henry Ginestet était « représentant » à Toulouse. Par ailleurs Henry Ginestet admet (témoignage écrit, 31 mars 1984) que ses « différentes activités [professionnelles] » l’« ont appelé à résider à Paris et, pendant vingt années, à Toulouse ». Toutefois d’autres témoignages ( Yvonne Fitte*, René Grando, journaliste à Perpignan), Henry Ginestet aurait exercé diverses professions à Perpignan (quand ?) : marchand de vins, cafetier à la place des Poilus.

Il prit sa retraite en 1981 et s’installa au Boulou (Pyrénées-Orientales).

Henry Ginestet milita peu dans le mouvement syndical. Il affirma avoir été secrétaire adjoint du syndicat CGT de la police lorsqu’il était inspecteur à Perpignan.

Au plan politique Henry Ginestet adhéra aux Jeunesses socialistes de Perpignan en 1935. Il siégea au comité fédéral mixte à partir de 1937 et fut secrétaire administratif des JS ainsi qu’administrateur du mensuel La Voix des Jeunes socialistes catalans. Le 6 août 1939, Jo. Brial et Henry Ginestet furent respectivement élus secrétaire fédéral et secrétaire fédéral adjoint des JS des Pyrénées-Orientales. En avril 1939, Henry Ginestet fut l’un des délégués des Pyrénées-Orientales à la conférence nationale des Jeunesses socialistes à Toulouse (Haute-Garonne).

À l’automne 1938, Henry Ginestet qui venait d’avoir dix-huit ans adhérait également au parti « adulte ». Il appartenait à la « Bataille socialiste » et, à ce titre, il s’opposa aux conséquences des accords de Munich qu’il récusa avec ses camarades de tendance.

Henry Ginestet participa à la Résistance dans les Landes. Il fut membre d’un réseau SOE (dirigé par le major Buckmaster) et intégra un maquis de ce département.

Le 12 novembre 1944, le congrès des Jeunesses socialistes des Pyrénées-Orientales l’élut secrétaire fédéral du mouvement (secrétaire fédéral adjoint : René Cristol). Il siégeait à la CAF de la SFIO « adulte » dès le mois de janvier 1945.

Il fut candidat SFIO à Perpignan aux élections municipales du 29 avril et recueillit 2 993 suffrages. Au mois de mai 1945, la répartition des responsabilités au sein de la JS était légèrement modifiée. Henry Ginestet était désormais « secrétaire fédéral à l’éducation », alors que René Cristol devenait « secrétaire fédéral à la propagande » (au congrès fédéral du parti « adulte » du 3 juin 1945, il accéda aux fonctions de secrétaire fédéral adjoint aux côtés de Léon-Jean Grégory* ).

Henry Ginestet fonda, le 13 juin 1945 l’« Association de la République des Jeunes » dont il devint le secrétaire général.

En septembre 1946, il était secrétaire départemental du Front laïque et antifasciste de la Jeunesse. À compter du mois d’août 1947, il assura les fonctions d’administrateur du Cri socialiste, l’hebdomadaire départemental de la SFIO. Le 8 décembre 1947, le congrès fédéral de la SFIO le confirma comme administrateur du Cri socialiste (directeur : Louis Noguères* et Arthur Conte * ; rédacteur en chef : D.-J. Parsuire). À l’issue de ce même congrès, Henry Ginestet devint également secrétaire fédéral adjoint de la SFIO des Pyrénées-Orientales.

Il participa au congrès national de Toulouse des Jeunesses socialistes (du 18 au 21 septembre 1947) qui l’élut au secrétariat national du mouvement. Il participa à un autre congrès national (Paris) des JS et conserva ses fonctions au secrétariat national des JS jusqu’en 1950, date à laquelle il fut atteint par la limite d’âge de trente ans.

Aux élections municipales d’octobre 1947, Henry Ginestet se présenta dans la petite commune de l’Écluse (aujourd’hui : Les Cluses). À l’issue de ce scrutin, il fut élu maire (devenant alors le plus jeune maire des Pyrénées-Orientales). Il devint peu après, secrétaire de l’association des maires des Pyrénées-Orientales et président du syndicat intercommunal de l’Écluse – le Perthus groupant sept communes. À ce poste Henry Ginestet impulsa un important programme d’électrification et d’adduction d’eau.

Henry Ginestet fut réélu maire de l’Écluse en 1953 et en 1959. Il renonça à son mandat en 1962 sans doute à la suite de ses démêlés avec la justice. Il siégea au bureau national des élus républicains.

Henry Ginestet milita activement à la SFIO « jusqu’en 1954 environ » (témoignage écrit). Il conserva de nombreuses responsabilités au plan fédéral. Au plan national il fut membre de la commission du journal Le Populaire. Parmi ses multiples activités militantes, il convient de noter sa participation à la création du premier centre de vacances pour enfants « Léo-Lagrange » au Barcarès (Pyrénées-Orientales) en 1947.

À partir de 1958, Henry Ginestet réprouva la politique du général de Gaulle dont il ne partageait pas la « conception de la démocratie ».

Marié une première fois en mars 1940 à Perpignan, il divorça en juin 1953, se remaria à Les Cluses en juin 1958 puis une troisième fois dans la même commune en décembre 1999.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87279, notice GINESTET Henry, Jean par André Balent, version mise en ligne le 5 avril 2010, dernière modification le 17 mai 2018.

Par André Balent

SOURCES : Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales (1938-1939). — La Voix des Jeunes socialistes catalans, mensuel des JS des Pyrénées-Orientales (1938). — Le Cri socialiste, hebdomadaire de la Fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales (1944-1949). — Le Républicain (quotidien, Perpignan), 29-30 avril 1945. — L’Indépendant (quotidien, Perpignan), 14 mars 1963. — Réponse à un questionnaire écrit d’André Balent par M. Henry Ginestet (31 mars 1984). — Témoignages recueillis par André Balent de Marcel Maynéris, Perpignan (10 juillet 1983), Marie-Yvonne Fitte (12 avril 1984), René Grando, journaliste à Perpignan (décembre 1983).— État civil (pas de mention de décès en 2010).

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