HARLET Georges, Arthur

Issu d’une famille très modeste, Georges Harlet entra, âgé de treize ans, au service d’une maison de commerce où il resta seize années. À vingt ans, il militait activement au Parti socialiste au Petit-Quevilly. En 1912, il fut élu conseiller municipal et réélu en 1919 ; en 1920 il donna son adhésion au Parti communiste et devint maire de sa ville jusqu’en 1936. C’est par l’action politique ouvrière qu’il vint au Mouvement coopératif en 1908, adhérant à la coopérative locale « La Maison du Peuple » et faisant fonction en 1910 et 1912 de secrétaire électoral d’Ernest Poisson, militant socialiste et coopérateur, candidat à deux reprises, sans succès, aux élections législatives dans le département. En 1909, il entra au conseil d’administration de la Maison du Peuple et trois ans plus tard, la situation de cette Société devenant difficile, il prit en mains sa direction-gérance. En 1912, au 9e congrès de la Coopération socialiste à Paris, la Maison du Peuple s’étant prononcée pour l’Unité coopérative, mais opposé à la concentration coopérative recommandée par le congrès national de la FNCC de 1913, Harlet tenta en vain de constituer un groupement d’achats en commun des coopératives ouvrières de la région. Tenant à bout de bras « La Maison du Peuple » dont il avait fait le point d’appui des organisations syndicales locales, soutenant leurs efforts dans les grèves, il orienta alors les achats de sa Société vers l’entrepôt régional du Magasin de Gros (MDG) à qui il se montra fidèle ainsi qu’à la Banque des Coopératives (BCF) dont la chute en 1934 fut durement ressentie. Il se convainquit alors de la nécessité de la fusion avec la coopérative régionale UDC de Normandie, fusion qu’il réalisera en 1948. Il fut par ailleurs contrôleur de l’Imprimerie coopérative ouvrière de Rouen. S’inspirant de son exemple, ses deux fils devaient suivre la même voie.