HARPAGÈS Auguste

Par Yves Le Maner, Jean Piat

Né le 30 septembre 1885 à Taintegnies (Belgique), mort le 28 septembre 1974 à Croix (Nord) ; Belge, naturalisé Français ; ouvrier du Bâtiment ; syndicaliste et militant socialiste du Nord.

Septième enfant d’un ouvrier carreleur, Auguste Harpagès eut une enfance attristée par la perte de sa mère en 1893, morte de privations, puis par celle de son père qui, venu s’installer en France à Saint-André (Nord) se tua accidentellement cinq ans plus tard.

Embauché à l’âge de onze ans comme manœuvre dans le Bâtiment à Roubaix, puis dans le Pas-de-Calais, Auguste Harpagès fréquenta les milieux socialistes. En 1902, il assista à une conférence du Parti Ouvrier Français à Hénin-Liétard (Pas-de-Calais). L’année suivante, de retour à Roubaix, il donna son adhésion au POF.

C’est le 1er Mai 1904 qu’il prit sa première carte syndicale. Sa nationalité belge l’empêcha de jouer un rôle officiel, mais il remplit cependant les fonctions de secrétaire du syndicat du Bâtiment dès 1908. Ouvrier maçon, il dut travailler sous un faux nom de 1908 à 1914 pour trouver de l’embauche.

Élu, au lendemain de la Première Guerre mondiale, secrétaire du syndicat CGT du Bâtiment de Roubaix, il conserva ce poste jusqu’en 1939 hormis une lacune de trois ans (1922-1925) pendant laquelle il fut remplacé par Adrien Dupret. En 1921, pendant les mois qui préludèrent à la scission syndicale, il fut, avec Durieux et Vaillant, co-secrétaire de la Fédération régionale du Bâtiment Nord-Pas-de-Calais et siégea à la commission exécutive provisoire du « Comité intersyndical des régions dévastées », organisme créé pour tenter d’endiguer la poussée des communistes au sein des syndicats du Bâtiment dans le Nord de la France (voir Nortier Maurice). Délégué au congrès de Lille de 1921, il se prononça évidemment en faveur de la majorité confédérale.

Sa première demande de naturalisation ayant été rejetée en raison de son activité syndicale, Harpagès obtint satisfaction en 1923 après intervention directe de Léon Jouhaux auprès de Millerand, Président de la République.

En 1928, Auguste Harpagès joua un rôle important dans la rédaction de la première convention collective du Bâtiment pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais. À la veille de la réunification de 1935, il était secrétaire adjoint de l’« Union nationale des syndicats confédérés du Bâtiment ». Voir Cordier.

Il cessa toute activité politique et syndicale après 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87297, notice HARPAGÈS Auguste par Yves Le Maner, Jean Piat, version mise en ligne le 5 avril 2010, dernière modification le 5 avril 2010.

Par Yves Le Maner, Jean Piat

SOURCES : Arch. PPo. 313. — Arch. Dép. Nord, M 595/35, M 595/42, M 595/70. — Arch. Dép. Pas-de-Calais, M 2372. — Interview de A. Harpagès. — F.-X. Rœts, Mémoire de Maîtrise, Lille, 1968, op. cit.

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