HATTENBERGER Jules, César

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 1er août 1887 à Paris (Ier arr.), mort le 19 octobre 1928 ; comptable ; membre du Comité directeur du Parti communiste (décembre 1920-octobre 1922), puis communiste oppositionnel, exclu en 1926 ; syndicaliste lié à la Révolution prolétarienne.

Militant du mouvement socialiste depuis l’âge de seize ans, César Hattenberger anima avant 1914 la coopérative L’Avenir social du XVe arr. Il aurait également milité à Bordeaux (Gironde), Béziers (Hérault) et Cette (aujourd’hui Sète). Selon un article nécrologique paru dans Contre le Courant (25 octobre 1928), mobilisé en 1914, il aurait été arrêté en 1916 pour son action contre la guerre. Était-il revenu à la vie civile ? Peut-être avait-il été réformé pour raison de santé, car la tuberculose l’emporta quelques années plus tard.

César Hattenberger fut un des premiers militants du CRRI (Comité pour la reprise des relations internationales, fondé en février 1916), et, sous son influence, la 15e section socialiste de Paris soutint les thèses des conférences de Zimmerwald (septembre 1915) et Kienthal (avril 1916).
Syndicaliste, proche de Pierre Monatte, il fut administrateur de la Vie ouvrière de 1919 à 1922.

Hattenberger, membre de la commission exécutive du Comité de la IIIe Internationale, fut le 6e signataire de la résolution Loriot-Souvarine (dite Cachin-Frossard) pour le congrès de Tours (décembre 1920). Il fut nommé membre suppléant du Comité directeur le 30 décembre 1920 et renouvelé dans ses fonctions au congrès de Marseille en décembre 1921. À la réunion du Comité directeur du PC de juin 1922, il soutint la résolution de la Gauche sur la commission des conflits. Son nom disparut du Comité directeur élu au congrès de Paris (octobre 1922) et ne figura ni sur la liste établie au IVe congrès de l’Internationale communiste (novembre-décembre 1922), ni sur celle adoptée à la conférence nationale de Boulogne-sur-Seine (21 janvier 1923).
Hostile à la bolchevisation organisationnelle du Parti communiste, il ne démissionna pas lors de l’exclusion de son ami Pierre Monatte en décembre 1924, mais il rejoignit l’opposition communiste. Il signa en février 1925 la Lettre des 80, s’opposant à la bolchevisation, initiée par Fernand Loriot. Hattenberger était alors membre de la cellule 410 du PC. En octobre 1925, il signa la Lettre au Comité exécutif de l’Internationale communiste dite Lettre des 250. Il participa également au Bulletin communiste, organe oppositionnel animé par Boris Souvarine.
Le Comité central du PC ratifia son exclusion le 1er avril 1926 (l’exclusion devait dater de janvier ou février 1926). Hattenberger avait rejoint le « noyau » de la Révolution Prolétarienne en février 1926, en même temps que Marthe Bigot, Jehanne Stanko et Roger Hagnauer (Hairius).

« Le grand César », qui était resté comptable puis expert comptable, mourut de la tuberculose à l’âge de quarante et un ans.
César Hattenberger était marié.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87314, notice HATTENBERGER Jules, César par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 5 avril 2010, dernière modification le 15 mai 2019.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat., F7/13091. — Arch. I.M.Th., bobines 28 et 141. — Bulletin communiste, 16 février 1922. — Révolution Prolétarienne, n° 14, février 1926, n° 67, 1er novembre 1928. — Contre le Courant, n° 15-16-17, 25 octobre 1928. — Le Congrès de Tours, édition critique, op. cit. — État civil du Ier arr. de Paris. — Notes de Jacques Girault. — Julien Chuzeville, Un court moment révolutionnaire, la création du Parti communiste en France, Libertalia, 2017.

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