GOUX Jean-Michel, Adolphe, Henri

Par Jacques Girault

Né le 21 novembre 1929 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ; professeur ; militant syndicaliste du SNEsup ; militant communiste à Paris, à Rennes (Ille-et-Vilaine), de nouveau à Paris, et enfin dans le Lot-et-Garonne.

Fils d’un cadre de l’industrie devenu délégué général du syndicat patronal du commerce du papier en gros, Jean-Michel Goux, après des études secondaires à Neuilly, entra en classe préparatoire aux lycées Janson-de-Sailly en 1947, puis à Saint-Louis en 1948 à Paris. Reçu au concours d’entrée à l’Institut national agronomique en 1950, ingénieur-agronome en 1953, il poursuivit parallèlement des études de biologie à la faculté des sciences de Paris et obtint la licence ès sciences. Dans cette période, les discussions relatives aux affirmations de Lyssenko jouèrent « un rôle certain dans son orientation vers la génétique, bien qu’il n’ait jamais été convaincu par les attaques des lyssenkistes contre le mendélisme ».

Après son service militaire dans l’artillerie comme soldat de première classe, Jean-Michel Goux entra en janvier 1955 au laboratoire de génétique de la faculté des sciences de Paris comme stagiaire de recherches au CNRS, et travailla sur la génétique d’une algue unicellulaire dans le service de Georges Rizet. En 1956, il fut nommé assistant à la faculté des sciences. En 1959, il changea d’orientation pour se consacrer à une thèse de doctorat en génétique humaine dans le service de Jean Sutter à l’Institut national d’études démographiques, tout en continuant son activité d’enseignant à la faculté. Nommé maître-asssistant en 1963, il devint docteur ès sciences en 1969 avec une thèse sur « le déterminisme génétique de la luxation congénitale de la hanche ». En 1964, il fut nommé maître de conférences de génétique à l’École nationale supérieure agronomique de Rennes (Ille-et-Vilaine). Nommé ensuite professeur titulaire dans la même école, en 1973, il revint alors à Paris comme maître de conférences, puis professeur à l’Université de Paris VII jusqu’à sa retraite en 1989.

Très intéressé par la vie politique des années suivant la Libération, Goux fut membre du Rassemblement du Peuple français pour quelques mois en 1947. Il adhéra à l’Union de la Jeunesse républicaine de France en 1949 et au Parti communiste français en 1950.

Il se maria en octobre 1950 à Neuilly avec Christiane Deschamps, alors étudiante comme lui. Fille d’un ingénieur de l’École polytechnique et directeur de la SAFT-CGE, elle devint architecte DPLG et membre du PCF. Le couple eut quatre enfants et divorça.

Secrétaire de la cellule communiste des étudiants en sciences naturelles de Paris en 1953, puis de la cellule de l’Institut de Biologie Physico-chimique en 1957-1958, Goux fut secrétaire de la cellule Gay-Lussac et membre du comité de section du PCF (Ve arrondissement) de 1960 à 1963.

Sur le plan syndical, Goux milita activement, d’abord au Syndicat national des chercheurs scientifiques, puis au SNESup, où il fut membre de la section académique de Paris, puis à l’École d’agronomie.

À Rennes depuis 1965, Goux fut secrétaire à l’organisation de la section communiste Rennes-Sud, puis membre du comité fédéral d’Ille-et-Vilaine en 1966, responsable à l’éducation. Il fut aussi vice-président du comité de quartier Francisco-Ferrer.

Revenu à Paris en 1973, Goux fut, en 1976, le candidat des syndicats à la présidence de l’Université Paris VII siégea au Conseil de l’Université, militant toujours activement au SNESup.

Au PCF, il devint membre du bureau de la section Langevin-Joliot-Curie.
Sur le plan professionnel, Goux effectua de nombreuses missions d’enseignement ou de recherche à l’étranger (Algérie, Tunisie, Viet Nam, URSS, etc). 

Jean-Michel Goux se remaria en septembre 1986 à Paris (Xe) avec Anne-Marie Pasquet, fille d’un postier communiste, et longtemps permanente à l’association France-URSS.

Sur le plan intellectuel, Goux s’intéressa toujours aux aspects philosophiques de la science. Après son retour à Paris, il participa à l’activité du Centre d’Études et de Recherches marxistes. Il publia de nombreux articles dans la presse communiste, dont plusieurs en collaboration avec Pierre Roubaud. Ainsi, il participa à la campagne menée par l’Humanité contre l’attribution du prix Nobel de médecine à l’ancien nazi Konrad Lorentz, en critiquant la base scientifique et philosophique même des travaux de cet auteur. Il fut membre des comités de rédaction de la revue La Pensée et de [Révolution, alors hebdomadaire du PCF.

Dans les années 1980 également, Goux travailla à la section de politique extérieure du PCF, où il s’occupa des questions soulevées par l’utilisation de mercenaires par les puissances impérialistes dans le but de combattre les mouvements de libération, notamment en Afrique. À ce titre, il représenta le PCF à des conférences internationales consacrées au mercenariat à Cotonou et à Luanda.

En 1989, il prit sa retraite dans le Lot-et-Garonne où il continua à militer. En 1990, élu au comité fédéral, il y resta jusqu’en 1994. Il fut le candidat du PCF lors d’élections cantonales à Montflanquin et à Castillonnès.

En désaccord profond avec l’orientation nouvelle que prit le Parti communiste dirigé par Robert Hue, orientation qu’il considérait « comme réformiste et liquidatrice », Goux quitta en 2000 le PCF. Il participa à la fondation de l’organisation Communistes, dirigée par Rolande Perlican*, où il se retrouva avec de nombreux enseignants. Il consacra ses loisirs de retraité à la traduction de plusieurs ouvrages du philosophe marxiste italien Domenico Losurdo.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87345, notice GOUX Jean-Michel, Adolphe, Henri par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 avril 2010, dernière modification le 25 juillet 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : À côté de nombreuses publications scientifiques ou philosophiques et politiques, Goux a publié les ouvrages suivants :
Les applications de la génétique, Paris, PUF, Que sais-je, 1975.
Traductions :
+ Charles Darwin, Autobiographie, (édition Nora Barlow), Paris, Belin, 1987, nouvelle édition revue, Paris, Le Seuil, 2008,
+ Losurdo (Domenico), Démocratie ou Bonapartisme ? triomphe et décadence du suffrage universel, Paris, Le temps des cerises, 2003,
+ Losurdo (Domenico), Le révisionnisme en histoire : problèmes et mythes, Paris, Albin Michel, 2005,
+ Losurdo (Domenico), Antonio Gramsci : du libéralisme au communisme critique, Paris, Syllepse, 2006,
+ Losurdo (Domenico), Le péché originel du XXe siècle, Bruxelles, Éditions Aden, 2007.

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 27235. — Archives du Comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable