GRANGE André, Yves, Edmond

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 9 septembre 1896 à Guingamp (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 24 septembre 1973 à Communay (Rhône) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES, trésorier national (1945-1962).

André Grange
André Grange
En tête de manifestation, le 27 juin 1946 place de l’Opéra à Paris. De gauche à droite : M. Bonin, L. Guilbert, André Grange, A. Lavergne

Son père, Louis, Edmond Grange, saint-cyrien, capitaine au 48e de ligne, fut promu général de brigade en 1916, participa en 1918 à la libération de la Lorraine dont il était originaire, et commandait la subdivision de Mayence en 1919 ; sa mère, Adèle Maxant, était sans profession. Bachelier en 1914, André Grange fut exempté de service militaire en raison d’un handicap le privant du bras gauche. Il obtint la licence ès lettres (histoire-géographie) à la Faculté des Lettres de Nancy en 1918, puis le diplôme d’études supérieures à celle de Lyon en 1919.

Il effectua des suppléances d’enseignement pendant deux ans au lycée de garçons de Lyon, ville où il épousa le 18 août 1919, Eugénie Chaperon, avec qui il eut un enfant. Il enseigna ensuite comme professeur délégué d’Histoire-Géographie au collège de Toul (Meurthe-et-Moselle) en 1919-1920, puis y fut titularisé en 1921, tout en étant chargé d’enseignement à l’École normale d’instituteurs de Nancy à partir de 1924. Inscrit au concours de l’agrégation, admissible en 1923 et en 1924, il abandonna à deux reprises au cours de l’oral, en raison du décès de ses parents. Il fut nommé en 1927 professeur bi-admissible au lycée de garçons de Brest (Finistère) en classe préparatoire aux écoles Navale et Coloniale, et obtint sa mutation dans le cadre parisien au lycée Voltaire à Paris en 1938. Replié avec son établissement à Royan (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) en 1940, il enseignait notamment à partir d’octobre 1940 en classe préparatoire aux Arts et Métiers, représentait en 1942 la Ligue maritime et coloniale, et collaborait « aux séances d’éducation générale », selon le rapport du proviseur en 1944. Il fut directeur de stage d’agrégation à la fin des années 1940. Il prit sa retraite au lycée Voltaire en 1961.

André Grange participa à la Résistance au Front national universitaire au lycée Voltaire (liste établie par Pouilloux en 1944) et siégea comme membre suppléant à la commission d’enquête pour l’épuration et la révision.

À la Libération, il fut un des fondateurs du Syndicat national de l’enseignement secondaire et fit partie de la première commission exécutive et du bureau national. Il occupa d’abord la fonction de trésorier adjoint en 1944 puis de trésorier de 1945 à 1962. Élu membre titulaire du Conseil de l’enseignement du second degré et suppléant au Conseil supérieur de l’Éducation nationale en juin 1946, il fut réélu constamment aux scrutins suivants de 1950, 1954, 1958. Il siégea en outre à la commission administrative paritaire des certifiés, élu suppléant en 1948, titulaire en 1952, suppléant en 1955 et titulaire en 1958.

Après le choix de l’autonomie, André Grange, élu à la CE du SNES sur la liste des « autonomes » en mars 1948, prit une part importante dans la fusion avec le Syndicat national des collèges modernes et dans la liste « A » à la commission administrative du nouveau SNES (classique-moderne) en 1949. Il resta membre de la CA et du bureau national sur cette liste durant toute son activité. Il présidait généralement la commission de contrôle des finances de la Fédération de l’Éducation nationale à cette époque.

Il fut de ceux qui poussèrent Pierre Dhombres (de l’aveu de ce dernier) en 1954 vers le secrétariat général. Il participa aussi activement aux réunions de la Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel et de la Confédération mondiale des organisations de la profession enseignante.

Après son départ en retraite en 1961, André Grange devint trésorier du Groupement des retraités de l’enseignement secondaire. Il avait reçu la Légion d’honneur en 1948.

Il passait ses vacances à Communay, à partir de 1938, et y mourut en 1973.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87363, notice GRANGE André, Yves, Edmond par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 7 avril 2010, dernière modification le 24 juillet 2021.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

André Grange
André Grange
En tête de manifestation, le 27 juin 1946 place de l’Opéra à Paris. De gauche à droite : M. Bonin, L. Guilbert, André Grange, A. Lavergne

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 17820, 27846. — Archives de l’IRHSES (CA, Congrès, trésorerie, L’Université syndicaliste, L’Enseignement public. — Nécrologie par Pierre Dhombres dans L’US n° 2 du 3 octobre 1973. — Arch. Dép. Côtes d’Armor, état civil ; arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, registre matricule, 1916/ 1625.

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