Par Jacques Girault
Née le 26 décembre 1911 à Saint-Egrève (Isère), morte le 25 novembre 1996 à Saint-Martin-d’Hères (Isère) ; institutrice ; militante communiste ; députée de l’Isère (1951-1958).
Fille de cultivateurs, Élise Mounier-Lambert reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’école primaire supérieure de La Côte-Saint-André, elle entra à l’École normale d’institutrices de Grenoble (Isère) en 1928 et fut nommée institutrice dans différentes postes en Isère (Merlas, 1931, Péage-de-Roussillon, puis avec son mari à Longechenal en 1936).
Élise Mounier-Lambert se maria exclusivement civilement en avril 1935 à Moirans (Isère) avec Étienne Grappe, instituteur communiste. Le couple eut trois enfants.
Membre du Syndicat national depuis 1930, militante de l’actif groupe de jeunes dans le département, Élise Grappe, gréviste le 30 novembre 1938, fut déplacée à Saint-Christophe-et-le-Laris (Drôme), avec son mari, le 26 août 1941. Elle prit contact avec les communistes clandestins et cacha six jeunes gens à Saint-Christophe-et-le-Loris où elle habitait lors du départ de la classe 42. Membre du Front national, elle continua à héberger des résistants et à mener diverses actions résistantes. Elle adhéra au Parti communiste dans la commune en janvier 1944.
Après la guerre, Élise Grappe devint institutrice à l’école maternelle de la Croix rouge à Saint-Martin-d’Hères (Isère). Membre du bureau de la section communiste locale, elle entra en 1949 au comité, puis en 1954 au bureau de la fédération communiste. Membre du secrétariat fédéral de 1959 à 1963, responsable de la propagande, elle demanda à ne pas être renouvelée, pour des raisons de santé, lors de la conférence fédérale. Redevenue membre du bureau fédéral, responsable des finances, de la presse, de la diffusion de l’Humanité, elle fut désignée comme présidente de la commission fédérale de contrôle financier de 1965 à 1971. Membre correspondant de la revue L’École et la Nation, elle suivit les cours de l’école centrale d’un mois en 1958, puis de ceux de l’école de quatre mois au milieu des années 1960.
Élise Grappe, militante de l’Union des femmes françaises à la Libération, secrétaire du comité de Saint-Martin-d’Hères, trésorière départementale, devint présidente départementale de l’organisation à la fin des années 1950 et membre du comité national au début des années 1960. Elle milita aussi dans le Comité départemental d’action laïque.
Troisième sur la liste communiste, Élise Grappe fut élue député de l’Isère le 17 juin 1951, siégea à la commission de l’Intérieur et intervint surtout sur les questions de l’enseignement et de l’éducation. Réélue le 2 janvier 1956, elle fut nommée dans les commissions de la presse et de l’Éducation nationale et, à partir du 20 février 1958, fut suppléante de la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence. Candidate dans la 3e circonscription (Bourg-d’Oisans, La Mure, Vizille) le 23 novembre 1958, sur 50 233 inscrits, elle obtint 9 257 puis 11 109 voix. À nouveau candidate en 1962, elle obtint, sur 52 411 inscrits, 10 251 voix puis 14 001 voix. Elle demanda à ne pas être représentée en 1967 en raison de son âge, mais participa à la campagne du candidat communiste Louis Maisonnat qui fut élu au deuxième tour.
Militante de France-URSS et de l’Union nationale des retraités et personnes âgées, Élise Grappe fut incinérée.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Presse. — Site Internet de l’Assemblée nationale. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressée.