GRENOT Fernand [GRENOT Marie, Fernand, Adrien]

Par Pierre Lévêque

Né le 30 avril 1897 à Dijon (Côte d’Or), mort le 12 avril 1976 à Dijon ; instituteur ; militant syndicaliste ; militant socialiste en Côte d’Or.

Fils d’un ouvrier-distillateur, épicier en 1897, plus tard cafetier à son compte, d’idées radicales-socialistes et laïques, Fernand Grenot fut élève de l’École normale d’instituteurs de Dijon de 1913 à 1916. Mobilisé, il fut fait prisonnier. Profondément hostile à la guerre, il en revint très marqué par l’épreuve subie. Il se maria en septembre 1922 à Francheville (Côte-d’Or).

Instituteur à Alise-Sainte-Reine, canton de Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), Grenot prit contact à l’occasion des élections municipales et cantonales avec les cheminots et les ouvriers des Laumes. Il adhéra au Parti socialiste SFIO en 1924 et contribua à la reconstitution de la section socialiste des Laumes. Nommé ensuite à Ouges, près de Dijon, il y forma une section socialiste d’une trentaine de membres, surtout paysans et ouvriers. De 1932 à 1939, il fut trésorier de la Fédération socialiste SFIO de la Côte d’Or. Devenu directeur de l’école Jules Ferry à Chenôve, banlieue de Dijon, il fut élu conseiller municipal de cette ville en 1946 et le demeura jusqu’en 1951 puis conseiller municipal de Dijon comme socialiste SFIO de 1953 à 1959.

Grenot n’avait guère subi l’influence de théoriciens socialistes et ne s’était jamais senti attiré par le communisme représenté à ses yeux par le gouvernement de Moscou ; il était cependant partisan de bonnes relations entre les deux partis socialiste SFIO et communiste.

Grenot exerça des activités syndicales importantes : membre de l’Union laïque (syndicat unitaire de l’enseignement) dans les années 1920 puis secrétaire de ce syndicat pour la Côte d’Or de 1931 à 1935, il fut ensuite, de 1938 à la guerre, secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs et appartint, à partir de 1938, au conseil départemental de l’enseignement primaire. Révoqué de cette fonction par le régime de Vichy, il contribua à la formation du syndicat clandestin de 1942 à 1944 et reprit ses fonctions de secrétaire à la Libération jusqu’en 1952, Lors de la réunion du conseil national du SNI, le 30 décembre 1945, il fut élu suppléant de la commission nationale des conflits. Il restait membre de cette commission à la fin des années 1940. Au congrès national de Saint-Malo, son intervention, le 19 juillet 1951, insista sur la nécessité d’obtenir une action unie des syndicats de fonctionnaires pour obtenir une amélioration des conditions de la fonction publique.

En 1945, Grenot fut le vice-président de la commission académique d’enquête chargée de rechercher les délits de collaboration dans le personnel de l’Education nationale et il présida, comme membre du groupe Libération-Nord, le Comité cantonal de Libération de Dijon-Sud. De 1948 à 1952, il fut secrétaire de la section de la Côte d’Or de la Fédération de l’Éducation nationale.

Membre du Parti socialiste SFIO, Grenot fut, en mai 1958, un des rares militants socialistes à participer, à la Bourse du Travail de Dijon, aux meetings animés essentiellement par les militants communistes, pour organiser l’opposition au retour de De Gaulle au pouvoir. Après une prise de parole, il fut désavoué par la fédération socialiste. Il ne quitta pas son parti dont il fut le candidat aux élections législatives de novembre 1958 en Côte d’Or.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87401, notice GRENOT Fernand [GRENOT Marie, Fernand, Adrien] par Pierre Lévêque, version mise en ligne le 9 avril 2010, dernière modification le 10 avril 2010.

Par Pierre Lévêque

SOURCES : Presse syndicale. – Interview de l’intéressé. — Réponse à un questionnaire envoyé aux instituteurs retraités de la Côte d’Or en 1966. – Notes de Jacques Girault.

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