HÉLARY Yves, Marie

Fils d’un menuisier, Yves Hélary s’installa avant 1911 dans le lotissement de la rue de la Tour-d’Auvergne à Drancy (Seine), avec son épouse native de Levallois-Perret et son fils (devenu cheminot), né dans la même commune en 1889. Parqueteur, il était également « auteur lyrique » (il déclarait cette profession en 1912) créateur d’œuvres de dénonciation sociale : Les parias de la Nation, Crevez les vieux, La retraite des vieux...

Élu conseiller municipal le 5 mai 1912, Yves Hélary n’était pas membre du Parti socialiste. En conflit avec le maire « républicain », Champion, il prit la tête, pour les élections municipales du 30 novembre 1919, d’une liste d’intérêts généraux, opposée à celle d’Union républicaine de la municipalité sortante comme à la liste socialiste d’Eugène Duchanel. Arbitre de la situation avec 17 % des voix des votants, il appela, dès la proclamation des résultats, les électeurs à voter contre la liste d’Union républicaine. Paris-Est s’en étonna, affirmant que si un conflit s’était élevé « au point de vue administratif », politiquement, Yves Hélary et ses amis avaient des « conceptions républicaines ». Son appui assura le succès de la liste socialiste au second tour.

Yves Hélary restait très actif dans la ville. Ainsi, en 1923, il présidait le syndicat des lotissements des rues Sedaine et la Tour-d’Auvergne, fonction particulièrement importante dans une ville envahie par les lotissements. Il entra finalement dans l’équipe de Duchanel sans qu’on puisse établir son appartenance aux organisations politiques (Union socialiste communiste, puis après 1927, Parti socialiste SFIO), qui soutenaient la municipalité. Il fut élu conseiller, le 10 mai 1925, en 24e position (sur 27) de la liste d’unité ouvrière. En 1926, il publia dans Le Drancéen, un rapport au haut commissariat des logements sur les lotissements de Drancy. En 1927, il présida le comité des fêtes du lotissement du Château. L’assemblée communale le désigna comme délégué sénatorial en janvier 1927. Il fut réélu conseiller le 12 mai 1929, en 26e position (sur 30) de la liste municipale d’Union des Gauches (à forte dominante socialiste SFIO) et siégea dans les commissions : Lotissements, Fêtes et Sports. La même année, il fonda une section drancéenne de l’Association nationale des vieux travailleurs non pensionnés et assura la vice-présidence de la Fédération parisienne.

Rapidement en désaccord avec la gestion d’Eugène Duchanel, Yves Hélary n’hésita pas à faire paraître dans le journal du sous-rayon communiste de Drancy, le Prolétaire Drancéen (6 juillet 1932), une lettre au préfet datée du 9 juin 1932, dénonçant la gestion du maire SFIO et ses pratiques illégales. En 1935, ayant rompu avec l’ancienne équipe municipale, il se consacra entièrement à son action en faveur des vieux travailleurs. Mais, refusant le contrôle politique de la nouvelle municipalité communiste, il fut exclu de la section drancéenne des vieux travailleurs, ainsi que de la société locale des Bretons Émancipés de Drancy et de la société des petits acquéreurs de terrains. De plus, à la suite de l’affaire François Bonizec, accusé d’escroquerie au chômage, E. Deleuze le fit radier (à soixante-dix ans) des listes du chômage. Il refusa le contrôle du comité national de liaison et d’action pour la retraite des vieux animé par les communistes et organisa à Drancy, en 1936, une section du mouvement dissident soutenu par les socialistes : l’Association nationale des vieux travailleurs non pensionnés exclus du travail et des lois sociales (ex. Fédération de Saint-Étienne).