GRIÈRE Janine

Par Évelyne Diebolt

Née le 23 novembre 1927 à Arras (Pas-de-Calais), mort le 14 novembre 1993 à Paris ; militante et membre de l’équipe centrale du mouvement Jeunes Femmes et militante du Planning familial et de mouvements d’éducation populaire, conseillère d’éducation populaire et formatrice d’adultes.

Janine Terlutte est la fille d’une mère protestante ayant des racines familiales dans la Drôme et d’un père inspecteur des domaines à la préfecture d’Arras, qui s’était converti au protestantisme en 1943. Résistant, il fut arrêté et déporté, sa nomination de Commissaire de la République était prévue, mais il décéda à la veille de la capitulation de l’Allemagne. Janine participa aussi à la Résistance.

Elle ne put, du fait du décès de son père, faire des études de droit et devint institutrice, de 1946 à 1950, pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle se maria en 1947 avec un ingénieur agronome, Lucien Grière, et dut renoncer à travailler pour élever ses enfants.

En 1953, elle adhéra au mouvement Jeunes Femmes (MJF) et devint rapidement responsable bénévole du groupe local de Rouen, puis de la région. Au niveau national, elle devint secrétaire administrative en 1955 puis fut membre de l’équipe centrale à partir de 1957 et jusqu’en 1972. Elle occupa la fonction de secrétaire générale de Jeunes Femmes de 1963 à 1972. En outre, Janine fut hôtesse d’accueil pour le Mouvement français du planning familial. Après un divorce houleux avec Lucien Grière, elle partit vivre avec le mari d’une autre « Jeune Femme » (Éliane Gerhardt), François Gerhardt. Cela provoque une mini-crise au sein de Jeunes Femmes qui fait qu’elle ne peut pas occuper le poste de présidente que Suzette Duflo voulait lui confier.

Après 1968, elle entreprit des études de psychologie sociale parallèlement à son engagement dans le MJF et obtint le diplôme d’État de conseiller d’éducation populaire (DECEP) en 1970, puis le diplôme supérieur de travail social (DSTS) en 1985. C’est sous son influence que le MJF a orienté les formations prodiguées dans le cadre de l’éducation permanente.
Conseillère technique à la Direction de l’action sociale (sous-direction des professions sociales et du travail social), elle établit des relations entre les écoles de service social et les universités. Après quelque temps passé à l’ INFREP, Institut national de formation de la Ligue de l’enseignement, elle participa à la création, dans le cadre de l’université Paris III, du diplôme des Hautes études en pratiques sociales (DHEPS).

Son dynamisme, sa finesse de pensée ont laissé un souvenir impérissable au MJF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87496, notice GRIÈRE Janine par Évelyne Diebolt, version mise en ligne le 14 avril 2010, dernière modification le 26 juillet 2010.

Par Évelyne Diebolt

SOURCES : Dépouillement du bulletin Jeunes Femmes. Archives du MJF, bibliothèque historique de la société d’histoire du protestantisme. — Évelyne Diebolt, direction éditoriale du Dictionnaire biographique Militer au XXe siècle. Femmes, féminismes, Églises et société, Paris, Michel Houdiard éditeur, 2009, p. 163-164. — Geneviève Poujol, Un Féminisme sous tutelle. Les protestantes (1830-1960), Paris, Les Éditions de Paris, 2003, p. 218. — Évelyne Diebolt, Matériaux pour l’histoire de Jeunes Femmes, Paris, Michel Houdiard éditeur, 2010.

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