HUTT Fernand, Émile, Joseph

Par Jean-Jacques Doré

Né le 18 novembre 1889 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrier métallurgiste puis agent des lignes aux PTT ; syndicaliste de la CGT et de la CGTU ; communiste.

Fils d’un manœuvre et d’une tisseuse, Fernand Hutt était camionneur lorsqu’il fut incorporé dans l’artillerie le 5 octobre 1910. Rendu à la vie civile le 25 septembre 1912, le brigadier Hutt, mobilisé le 4 août 1914, dut être évacué après avoir été gazé le 29 juillet 1915. De retour sur le front en 1916, il fut décoré de la Croix de guerre et cité à l’ordre de l’armée le 15 novembre 1917 avec la mention suivante : "le 2 novembre 1917 pendant une reconnaissance dans un ravin soumis au tir d’artillerie très violent, un obus ayant blessé son capitaine et l’aspirant de sa batterie, le maréchal des logis Hutt leur donna tout d’abord les premiers soins puis traversa à trois reprises la zone soumise au bombardement, allant chercher du secours, revenant avec les brancardiers et portant lui-même son capitaine sur un brancard jusqu’au poste de secours. A droit au port de la fourragère". Il fut démobilisé en 1919.

Membre du CSR de Rouen (Seine-Inférieure) et ami de Victor Engler, il donna son adhésion à la SFIC (futur Parti communiste) dès 1921.

Élu trésorier adjoint du syndicat des Métaux en avril 1921 puis de l’Union locale le 27 mai, lorsque les deux organisations passèrent sous le contrôle des minoritaires, il siégea à la commission administrative de l’Union départementale après le congrès de Dieppe le 3 juillet 1921.

Passé à la CGTU en 1922 avec la majorité des militants de Seine-Inférieure, il cumula les fonctions de trésorier adjoint du syndicat des Métaux, de trésorier de la Bourse du Travail (appointé à 200 frs par mois) et d’archiviste de l’Union départementale unitaire après le congrès de Rouen le 8 juillet 1923.

L’année suivante, Hutt fut embauché aux PTT comme agent de lignes et fut élu peu après secrétaire du syndicat. qu’il dirigea jusqu’en 1939.

En octobre 1925, la plupart des dirigeants syndicaux de l’agglomération rouennaise (Maurice Gautier, Victor Engler , Georges Delahaye...) membres du Parti communiste signèrent la lettre à l’Internationale communiste, dite lettre des 250 ; Fernand Hutt était parmi eux.

Secrétaire adjoint de l’Union locale de Rouen de 1926 à 1928, Hutt avait en fait la haute main sur les finances unitaires : trésorier de la 19ème Union régionale (qui regroupait les Unions départementales de Seine-Inférieure et de l’Eure), de l’Union locale de 1930 à 1934 et de la Bourse du Travail de 1923 à 1935.

Il passa à La Révolution prolétarienne en 1927 et fut exclu du PCF la même année, mais il continua à gérer les finances de l’Union locale unitaire de Rouen, devenue le fief minoritaire de Victor Engler.

Proche des confédérés à partir de 1934, il fut élu secrétaire adjoint de l’Union locale après la fusion du 18 décembre 1935 et prit en charge la direction du nouveau syndicat des PTT services techniques.

Reconduit dans ses fonctions jusqu’en 1939, Fernand Hutt continua à militer après guerre, il était archiviste du syndicat des PTT et membre de la commission administrative de l’Union départementale en 1945.

Le 29 avril 1945 il se présenta aux élections municipales à Rouen, sur la liste d’Union travailliste et d’entente républicaine présentée par le parti socialiste SFIO. Il obtint 6086 voix. Aucun candidat ne fut élu. Au 2e tour, les listes se réclamant du programme du CNR se regroupèrent sous l’appellation de Liste d’Union républicaine démocratique et antifasciste. Fernand Hutt ne fut pas candidat.

Il s’était marié le 11 avril 1914 à Rouen avec Alexandrine Herpin et habitait 10 rue Eau de Robec à Rouen. Son acte d’état civil ne comporte pas de mention de décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87501, notice HUTT Fernand, Émile, Joseph par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 18 mai 2020, dernière modification le 22 novembre 2021.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Mun. Rouen, 7 F 3 Union locale et affaires générales. — Bourse du Travail, statuts et règlements. — Le Réveil ouvrier, n° 37, juillet 1921. — Dictionnaire, t. 16, liste des 250. — L’avenir Normand, 1er mai et 11 mai 1945. — État civil de Sotteville-les-Rouen. — Arch. Dép Seine-Maritime Registre matricule militaire. — Direction des affaires sociales de la préfecture, dossiers non versés aux archives. — Notes de Gilles Pichavant.

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