HYTTE Marcel [HYTTE Claude, Marcel]

Par Maurice Moissonnier

Né le 3 avril 1902 à Reyrieux (Ain), mort le 5 août 1995 à Nantes (Loire-Atlantique) ; militant des Jeunesses communistes, l’un des fondateurs du Parti communiste dans le Rhône.

D’origine paysanne, fils d’un boulanger et d’une boulangère, Marcel Hytte connut une jeunesse très difficile. Orphelin de père à quatre ans, il exerça très tôt beaucoup de métiers au gré de ses possibilités d’emploi : berger (à l’âge de onze ans), valet de ferme, apprenti puis ouvrier boulanger, homme de peine, métallurgiste, biscuitier, riveteur, etc., Hytte parvint à acquérir une formation d’autodidacte, à force de ténacité.

Il fut élu secrétaire des Jeunesses socialistes de Trévoux (Ain) lors de leur fondation en mars 1920. En avril 1920, il fut le délégué de ce groupe au congrès régional des Jeunesses socialistes et il fut élu membre du bureau. En mai 1920, il fut nommé représentant de la Fédération nationale des Jeunesses socialistes et, en juin 1920, il quitta Trévoux. Il fut remplacé comme secrétaire des JS par Morel*. Il s’installa à Lyon, fréquenta les cours du soir et fut le correspondant régional (pour la 17e Entente régionale) de la Fédération nationale des JS. Il se classa d’emblée dans la minorité favorable à l’adhésion à l’Internationale communiste (il faisait d’ailleurs partie du comité lyonnais pour l’adhésion à la IIIe Internationale).

Hytte fut l’un des fondateurs de la 17e Entente régionale des Jeunesses communistes (région de Lyon) après son adhésion au Parti communiste issu du congrès de Tours, décembre 1920. Il déploya, dans cette formation des Jeunesses communistes, une grande activité, cumulant les fonctions de délégué permanent à la propagande, de secrétaire général de la 17e Entente et de membre du Comité directeur national des JC. Sous son impulsion, les Jeunesses communistes, en face d’une direction régionale du parti réticente ou hostile, se posèrent en défenseurs de la tactique de front unique préconisée par l’Internationale communiste : le 11 juin 1922, à la tribune du congrès extraordinaire de la 17e Entente, Hytte en fut le défenseur ardent et convaincu. Il fit en outre partie du bureau du comité ouvrier de secours au peuple russe fondé en juillet 1922 et installé à la Maison du Peuple, 169 rue Molière à Lyon. En 1923, il fut poursuivi en raison de propos antimilitaristes à deux reprises et fut amnistié en 1924 par le gouvernement du Cartel des gauches.

Il accomplit de nombreuses délégations et missions en Allemagne, Autriche, Hongrie, Tchécoslovaquie et Suisse et fut plusieurs fois arrêté et expulsé.

En 1925, à la suite de désaccords politiques, il quitta le Parti communiste et les Jeunesses. Il reprit une certaine activité dix ans plus tard, en 1935, en rejoignant le Front social de Bergery et Izard. Il fut jusqu’à la guerre membre du conseil national et secrétaire général pour la région parisienne de ce petit parti « frontiste ».

Celui-ci fut démantelé en juin 1941 et six de ses responsables furent arrêtés. Marcel Hytte était alors en zone sud où il cherchait à établir des contacts avec d’autres mouvements de résistance. Possédant des papiers d’identité au nom de Roger Daneyrolles, il se cacha à Clichy dans un dépôt de meubles puis rue de Turin à Paris. De 1933 à 1940, il fut salarié du journal La Liberté foraine puis de la COOP-FOR, ce qui lui donna une relative couverture pour son activité clandestine. Il fut en effet recherché, alors qu’il était en zone non-occupée. Néanmoins, le siège de la COOP-FOR fut perquisitionné et le fichier des adhérents examiné mais sans conséquence.À partir de 1945, il participa activement aux actions fédéralistes pour l’Europe Unie et présida, de 1951 à 1973, le « groupe des Travailleurs européens ».

Marié à Lyon (IIIe arr.) le 15 avril 1922 avec Paule Brunel, divorcé le 23 décembre 1942, Hytte se remaria à Paris (XVe arr.) le 25 janvier 1960 avec Lucie Rousseau.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87529, notice HYTTE Marcel [HYTTE Claude, Marcel] par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 16 avril 2010, dernière modification le 21 juillet 2010.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Nat., F7/12970, rapport du 1er septembre 1923. — L’Éclaireur de l’Ain, 7 mars, 25 avril, 23 mai, 20 juin 1920, 19 août 1923. — Le Cri du peuple du Sud-Est, 1921-1922 —, Travail, hebdo. du PC, 1923. — Archives de l’UD-CGT du Rhône. — Mémoire du J.-L. Pinol , Les Débuts du Parti communiste à Lyon, Lyon II. — Notes de Ch. Sowerwine. — Note de L. Bonnel. — Rens. fournis par Marcel Hytte. — État civil de Reyrieux.

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