HUOT Marcel, dit RYCEL

Par René Lemarquis

Ouvrier bonnetier à Troyes (Aube) ; syndicaliste, militant communiste puis membre du Parti ouvrier paysan de l’Aube.

Membre du Parti communiste dans l’Aube, Marcel Huot fut en mai 1925 candidat sur la liste du BOP aux élections municipales de Troyes. Il était en 1926-1927 à la direction de l’Union régionale troyenne du PC. Pendant ces années, il écrivit, sous le pseudonyme de Rycel et en compagnie de René Cassel, un certain nombre de revues politiques théâtrales qui eurent un grand succès.

En 1929, il s’opposa à la ligne « classe contre classe » du Parti communiste et il critiqua en particulier la politisation de la grève Leclanché. Il était alors secrétaire du syndicat unitaire du Textile et il affirma avoir été sollicité à cette époque pour remplacer Cuny à l’UD-CGTU, ce qu’il aurait refusé. En 1930, il rompit avec le parti et créa avec Marius Voillequin un comité local du Parti ouvrier et paysan dont il était trésorier. Sous cette étiquette, il se présenta en juin 1930 à une élection cantonale dans le troisième canton de Troyes mais n’obtint que 150 voix. Qualifié par la Dépêche de l’Aube d’aristocrate ouvrier, il allait connaître de plus vives attaques encore lors de la grève d’avril 1931 contre la diminution des salaires dans le Textile. Huot, quoique membre du syndicat unitaire, s’était en effet opposé au Comité central de lutte impulsé par la CGTU pour entrer dans un comité d’action formé par la CGT et la CFTC et son intervention à l’usine Mauchauffée aurait provoqué des flottements chez les ouvriers. Il fut hué à la Bourse du Travail et sommé de s’expliquer en assemblée générale de la CGTU convoquée en présence de Léon Mauvais* le 17 avril. Il reçut alors un blâme public en tant que « représentant du réformisme et des briseurs de grève dans les rangs unitaires » (voté par 19 voix contre 2 et 7 abstentions). En décembre 1931, la Dépêche de l’Aube annonçait que Huot avait quitté l’organisation syndicale unitaire depuis un certain temps.

Huot milita ensuite à la CGT puis à la CGT réunifiée après 1935 dans le syndicat du Textile dont il était trésorier adjoint à la veille de la guerre. En septembre 1939, il s’opposa vivement au bureau intérimaire formé par Alfred Charles et les ex-unitaires. Avec l’appui de Thibault de l’UD, il présenta une liste qui l’emporta par 107 à 124 voix (contre 57 à 70 à ses adversaires) et devint ainsi secrétaire du syndicat textile CGT.

À la Libération, en tant que secrétaire adjoint du bureau provisoire de l’UL-CGT de Troyes, Huot lança avec Thibault un appel pour la reconstitution des syndicats. Il appela aussi en octobre 1944 au premier meeting syndical avec L. Planson et A. Gennevois. En décembre 1944, il fut remplacé par M. Toussaint à l’Union locale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87534, notice HUOT Marcel, dit RYCEL par René Lemarquis, version mise en ligne le 16 avril 2010, dernière modification le 16 avril 2010.

Par René Lemarquis

SOURCES : La Dépêche de l’Aube, 1925-1931. — Le Réveil de l’Aube, 1929-1930. — L’Aube ouvrière, 1935-1939. — L’Aube libre, 1944. — Le Petit Troyen, septembre 1939.

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