MARTELET Roger, Michel, Henri

Par Madeleine Singer

Né le 26 septembre 1921 à Censeau (Jura) ; agrégé de sciences physiques ; membre du comité national du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) de 1955 à 1964.

Roger Martelet était l’aîné des huit enfants d’Auguste Martelet, commis-greffier de l’administration pénitentiaire. Il fit ses études secondaires au lycée de Haguenau où il passa la première partie du baccalauréat en 1939, puis au lycée de Lons-le-Saunier où il obtint en 1940 le baccalauréat de mathématiques élémentaires. Après deux années de classes préparatoires au lycée du Parc à Lyon, il fréquenta l’université de Besançon où il fut en 1945 licencié en sciences physiques. Délégué rectoral au lycée d’Arbois à partir de février 1946, il passa en octobre 1946 au lycée Victor Hugo de Besançon. Délégué ministériel en 1947 dans cet établissement, il y fut titularisé comme professeur certifié en 1949 et y fit toute sa carrière jusqu’à la retraite en 1983. Il était devenu agrégé par promotion interne en 1981. Il avait épousé en 1946 Huguette Vaucherot, secrétaire à l’Inspection départementale du travail de Besançon ; celle-ci était syndiquée à la CFTC.

Roger Martelet avait été scout de France avant 1939. Toutefois cette activité n’eut pas de rapport avec son affiliation syndicale : s’il adhéra au SGEN lors de son arrivée au lycée d’Arbois, c’est la lecture comparée des deux publications, École et Éducation pour le SGEN, L’université syndicaliste pour le SNES, qui orienta son choix. Il milita presque aussitôt : dès son arrivée à Besançon en 1946, il appartint au bureau académique ; en 1949 il devint à la fois secrétaire académique et secrétaire pour le Second degré. Jusqu’en 1964, il fut à sept reprises secrétaire académique car une alternance avait été instaurée entre les divers responsables, François Girod*, Aimé Poissenot*, Gaston Clergeot*, Joseph Pinard*, chacun d’eux assumant à tour de rôle cette fonction de secrétaire académique. R. Martelet l’eut notamment pendant l’année 1959-1960 au cours de laquelle le congrès national se tint à Besançon. Sur la photo prise à cette occasion, on le voit donc sur la tribune aux côtés de Paul Vignaux ; il avait fait placer sous cette tribune une banderole qui évoquait la conception que le SGEN a de la laïcité : « L’école de la République n’est la propriété d’aucun parti, d’aucun groupe, fût-il celui des hommes qui l’ont fondée ».

À partir de 1952, il assura pendant sept ans les démarches administratives au Rectorat, puis les reprit encore pendant deux ans en 1964. En 1966 il ressentit le besoin de « souffler » un peu et n’accepta plus aucune responsabilité syndicale pendant trois ans. En 1969, il fut élu à la commission administrative paritaire académique (CAPA) des certifiés où il siégea pendant douze ans et se chargea en même temps de la défense des maîtres auxiliaires. Il redevint en outre secrétaire pour le Second degré de 1973 à 1979.

Élu dès 1955 au comité national en qualité de suppléant de F. Girod, il le remplaça comme titulaire en 1960 et siégea jusqu’en 1964. Il prit une part active aux discussions, notamment pendant les commissions administratives du Second degré. Il se préoccupait des conditions dans lesquelles les professeurs étaient inspectés, réclamant pour eux un passage régulier, bisannuel de l’inspecteur général ainsi que la possibilité de répondre au rapport de celui-ci ou de solliciter des éclaircissements ; la motion présentée par le secrétaire du Second degré fut alors complétée en ce sens. Il se souciait également de l’organisation du baccalauréat ou des mutations du personnel titulaire, réclamant du ministère une carte complète des postes disponibles ainsi que la communication des nominations effectuées en dehors des commissions. Lors des congrès nationaux, on le retrouvait dans la commission pédagogique : il demandait notamment que le technique ne fut pas le « déversoir » du Second degré car cela amenait cet enseignement à créer des classes de Sixième pour s’assurer un recrutement convenable. R. Martelet fut élu à la CAP nationale des certifiés. En qualité de suppléant, il siégea de 1960 à 1963 dans les commissions de mutation pour les sciences naturelles ; puis en qualité de titulaire, il siégea de 1973 à 1979 dans les commissions de promotions et de mutations pour les sciences physiques.

Entre temps il avait en outre une activité au sein de la Confédération. Membre du conseil régional CFTC en 1955 et en 1956, il avait été élu en 1950 au conseil d’administration de la Caisse primaire de sécurité sociale du Doubs et y siégea jusqu’en 1960. En cette qualité il fut en même temps membre CFTC de deux commissions départementales concernant l’une l’action sanitaire et sociale, l’autre la longue maladie. En 1998 il appartenait à la section SGEN des retraités et prenait un repos bien mérité après avoir été l’un de ces militants régionaux dont l’activité fait la solidité d’une organisation. Il était officier des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87542, notice MARTELET Roger, Michel, Henri par Madeleine Singer, version mise en ligne le 16 avril 2010, dernière modification le 16 avril 2010.

Par Madeleine Singer

SOURCES : M. Singer, Histoire du SGEN, Presses universitaires de Lille, 1987. — École et Éducation (1949-1955). — Syndicalisme universitaire, 1955-1979. — Lettres de R. Martelet à M. Singer, 4 juillet 1995, 30 avril 1998, 26 mai 1998 (archives privées).

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