ROUX Henri, Georges

Par Madeleine Singer

Né le 26 novembre 1911 à Voiteur (Jura), mort le 16 avril 1984 à Besançon (Doubs) ; agrégé de sciences naturelles ; responsable du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) dans l’Académie de Lille pour le temps de guerre.

Unique enfant de Louis Roux, chef de fanfare, Henri Roux entra en 1928 à l’École normale de Lons-le- Saunier. Il fut alors mis en relation avec le groupe « tala » de l’École normale de Besançon, animé par l’abbé Flory et se souvient d’avoir participé en qualité d’élève-maître aux journées universitaires tant à Besançon qu’à Montpellier. Il découvrit à cette époque le bulletin de l’Union nationale des membres de l’enseignement public (UNMEP) : il apprécia cette fréquentation amicale entre les trois ordres d’enseignement.

A sa sortie de l’École normale, il obtint un congé d’études ; étudiant à Besançon, il eut des contacts avec des amis de Sept et de l’Aube, puis d’Esprit et fut très intéressé par ces publications. Admissible à l’agrégation en 1937, il fut nommé professeur au lycée de Valenciennes et obtint l’année suivante ladite agrégation. Là il rencontra très vite Etienne Borne et Fernand Labigne* qui l’engagèrent à adhérer au SGEN ; cela correspondait pleinement à son désir de « solidarité avec tous ceux qui oeuvrent dans l’Éducation nationale, à quelque niveau que ce soit, de l’agent de lycée au professeur de Faculté ». Aussi lorsque Fernand Labigne fut mobilisé, il lui confia tous les documents administratifs pour la poursuite de l’activité du SGEN dans l’Académie car H. Roux avait été réformé. École et Éducation du 15 janvier 1940 indiqua donc le nom de ce dernier comme « responsable syndical pour le temps de guerre ».

Mais désireux de se rapprocher de sa région, il obtint en 1941 sa nomination en « zone dite libre », au lycée de Vichy, où il eut des contacts avec ceux qui seront plus tard actifs au SGEN et surtout avec les diffuseurs de Témoignage chrétien car il appartint à leur équipe pendant sa « période de clandestinité » qu’il évoqua plus tard avec beaucoup de discrétion.

Muté en 1943 au lycée de Saint Germain-en-Laye où, comme agrégé, il allait être mieux rémunéré, il retrouva à la Libération les amis de Lille, Fernand Labigne, R. Létoquart*, nommés dans la région parisienne. Il fut élu en décembre 1945 secrétaire académique de Paris, mais au bout de quelques mois, il préféra se consacrer à des tâches syndicales plus modestes, à l’échelon local. Il se maria en 1947 avec une camarade d’études, Anne-Marie Petegnief, qui était aussi professeur de sciences, et ils eurent une fille.

Nommé en 1955 au lycée de Besançon, il eut là ses activités les plus importantes : d’abord secrétaire SGEN du lycée Victor Hugo, il devint en outre membre du Conseil académique du Syndicat. Puis on lui demanda en 1961 d’être candidat lors des élections aux commissions administratives paritaires nationales (CAPN.). Elu en 1965 en qualité de suppléant, il siégea jusqu’à la retraite en 1971. Or comme nous l’avons dit ailleurs, le suppléant a un travail presque aussi lourd que le titulaire : s’il n’est pas convoqué pour la séance consacrée aux promotions, il fait partie comme le titulaire des commissions (une par spécialité) qui, pour effectuer le mouvement du personnel, durent des journées entières et exigent une importante correspondance. Mais ce travail convenait parfaitement à H. Roux car il aimait toutes les tâches qui avaient « un caractère social et humain », qu’on accomplissait « dans la mesure du possible en faveur de tout le personnel de l’Éducation nationale ». Cette même année 1965, il fut élu au Conseil académique de Besançon avec 19 voix sur les 33 suffrages exprimés. D’après Joseph Pinard*, il jouissait d’une autorité exceptionnelle dans le milieu — très uni — des professeurs de sciences naturelles.

Une fois à la retraite, il se consacra à « l’Université ouverte » : celle-ci donnait aux retraités la possibilité de suivre des cours donnés par les professeurs de Faculté. Il en fut l’un des principaux fondateurs à Besançon et se donna entièrement à cette tâche. Il était officier des Palmes académiques, chevalier de l’ordre national du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87610, notice ROUX Henri, Georges par Madeleine Singer, version mise en ligne le 21 avril 2010, dernière modification le 21 avril 2021.

Par Madeleine Singer

SOURCES : École et éducation (1940-1955). Syndicalisme universitaire (1955- 1970). Lettre de H. Roux à M. Singer, 26 avril 1980. Lettres de Madame Roux à M. Singer, 15 mai 1995, 16 mars 1996 (archives privées). Lettre de J. Pinard à Madeleine Singer, 24 juillet 1999.

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