SCHWOBTHALER Oscar

Par Madeleine Singer

Né le 14 juin 1906 à Thann (Haut-Rhin), mort le 16 novembre 1985 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; instituteur, puis directeur d’école ; membre du comité national du Syndicat général de l’Éducation nationale (SGEN) de 1952 à 1962.

Oscar Schwobthaler était le fils de Charles, Guillaume Schwobthaler, boucher-débitant de boissons, qui avait épousé Eugènie Blum. Nous ne sommes guère renseignés sur ses études. Il a dû vraisemblablement être admis à l’École normale du département. Quand Roger Fromageat* fit sa connaissance en 1949-1950, il était directeur de l’école Koechling à Mulhouse et fut ensuite directeur de l’école Kléber de la même ville : c’est là qu’il prit sa retraite. Il s’était marié en 1929 avec Hélène Metzger ; d’après Le Lien, organe départemental du SGEN, ils marièrent en 1954 leur fils Jean-Paul et leur fille Christiane.

Après avoir été un membre actif des FFI (Forces françaises de l’Intérieur) qui ont libéré Mulhouse en 1944, il adhéra au SGEN dès la fondation du syndicat dans le département. Il fut aussitôt l’adjoint de Madame Meyer*, secrétaire de la section Premier degré du Haut-Rhin et l’était encore au moment du décès prématuré de celle-ci en 1955. Cela lui permit de m’envoyer un historique très complet de la fondation de la section lorsqu’en 1979, je rassemblais des documents pour mon Histoire du SGEN. Elu au comité national en 1952, comme suppléant de Madame Meyer, il lui succéda en 1955 et la remplaça également en qualité de secrétaire du Haut-Rhin-Premier degré. On le retrouva donc au congrès national de 1956 où Dieudionné exposa le point de vue d’une minorité de la section du Haut- Rhin, hostile à la politique scolaire du SGEN. Au contraire O. Schwobthaler remercia le bureau national de sa compréhension à l’égard des problèmes relatifs au statut scolaire de l’Alsace et apporta une large majorité des voix de la section au rapport d’orientation qui avait réaffirmé le caractère laïque du SGEN : en effet l’arrivée au pouvoir de Guy Mollet, après les élections législatives du 2 janvier 1956, avait ranimé la querelle scolaire et provoqué de violentes attaques contre le SGEN.

Mais O. Schwobthaler ne négligeait pas pour autant la défense des intérêts matériels. La CFTC avait organisé le 25 octobre 1957 une journée interprofessionnelle de protestation car l’augmentation du coût de la vie s’accélérait depuis la fin de septembre et, après la chute le 30 septembre du gouvernement Bourgès-Maunoury, on craignait une crise ministérielle particulièrement longue. O. Schwobthaler intervint au comité national de décembre 1957 : il regrettait la brièveté du délai entre la décision d’action (20 octobre) et la date de l’action car le peu de temps imparti ne permettait pas une préparation sérieuse du mouvement, notamment par la diffusion de consignes précises qui auraient fait mieux connaître le sens de cette protestation. Par contre il soulignait à ce même comité national que le succès de la grève générale des fonctionnaires, le 19 novembre 1957, était dû à la précision des consignes et à l’accord pratiquement réalisé entre les organisations nationales de fonctionnaires.

O. Schwobthaler céda en 1961 à Roger Fromageat sa charge de secrétaire départemental, après plus de quinze ans d’activité au service d’une section très lourde : en 1948, lors des premières élections à la commission administrative paritaire départementale (CAPD), le SGEN avait obtenu trois des cinq sièges, avec 62,9 % des suffrages, c’est-à-dire le pourcentage le plus élevé de toute la France. O. Schwobthaler fut en outre durant de nombreuses années président de la section départementale de la MGEN. En 1962 il ne sollicita pas sa réélection au comité national.

Mais une fois à la retraite, il consacra ses loisirs au Centre médico-psychopédagogique de Mulhouse (CMPP) qui s’occupe des enfants ayant à l’école primaire du retard scolaire, des problèmes de relation, des difficultés de lecture ou d’écriture dues à des problèmes psychologiques ; actuellement bien des enfants reçus dans ce Centre ont des troubles de la personnalité, du caractère à cause notamment de familles éclatées. O. Schwobthaler fut de 1966 à 1979 chef du service de pédagogie curative au CMPP : il avait en charge l’organisation du travail d’une quinzaine de personnes, l’animation des séances de synthèse concernant notamment les cas difficiles. Il assurait lui- même des traitements pour des enfants atteints par exemple de dyslexie. Comme il me l’écrivait en août 1979, en s’excusant de sa lenteur à me répondre, il ne quitta son poste qu’après avoir mis au courant son successeur car il allait se retirer pour de bon au plus tard le 1er octobre 1979. Il put alors prendre un repos bien mérité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87613, notice SCHWOBTHALER Oscar par Madeleine Singer, version mise en ligne le 21 avril 2010, dernière modification le 21 avril 2010.

Par Madeleine Singer

SOURCES : M. Singer, Histoire du SGEN, 1987, PUL. — École et Éducation (1952- 1955). — Syndicalisme universitaire (1955-1962). — Le Lien syndical du Haut-Rhin (1954-1955). — Acte de naissance, Mairie Thann. — Acte de décès, mairie de Mulhouse. — Lettre de O. Schwobthaler à M. Singer, 7 août 1979. — Lettre de R. Fromageat à M. Singer, octobre 1996. — Lettre de la Direction pédagogique du CMPP de Mulhouse à M. Singer, 17 juillet 1997 (archives privées).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable