IVALDI Jean-Baptiste, Jacques

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 14 novembre 1902 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 23 août 1944 à Marseille ; ajusteur mécanicien à la Compagnie générale des tramways ; syndicaliste et militant communiste des Bouches-du-Rhône ; résistant.

Fils de Bernard Ivaldi et d’Angèle Pastorino, tous deux italiens et travaillant comme journaliers, Jean-Baptiste Ivaldi travailla comme ajusteur mécanicien au service d’entretien du dépôt des Chartreux de la Compagnie générale des tramways à partir de mars 1918. Marié à Anselmine Pastorino, père d’un enfant, il habitait rue Velten.
Militant communiste depuis 1936, membre de la section des trams, il fut secrétaire de la cellule des trams, secteur des Chartreux, en 1936. Il dira plus tard, alors qu’il était interné, qu’il l’avait été deux mois seulement. Il fut également membre de Paix et Liberté (responsable de Paix et Liberté au sein du comité de section), des Amis de l’URSS, de Radio Liberté. Syndiqué depuis 1918, il devint délégué du personnel en 1937. Il fut révoqué à l’automne 1938 à la suite d’une grève ou d’une pétition protestant contre les accords de Munich, mais réintégré cependant un mois plus tard. Mobilisé à la 11e batterie de repérage du 1er groupe autonome d’artillerie de l’armée des Flandres à partir du 5 septembre 1939, il fit la campagne de Belgique et fut cité pendant les combats autour de Dunkerque. Démobilisé le 19 juillet 1940, il reprit son emploi à la Compagnie des tramways puis fut arrêté sur les lieux de son travail, le 19 octobre, pris dans l’« affaire Barbé-Laffaurie » de reconstitution du PC clandestin. Déféré devant la justice militaire, écroué au fort Saint-Nicolas, il bénéficia de la liberté provisoire début novembre, puis d’un non-lieu le 27 mars 1941. Mais, comme tous les militants dans son cas, il fut envoyé au camp d’internement administratif de Chibron (commune de Signes, Var) par un arrêté signé le 9 novembre 1940. Il fut transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 16 février 1941 à la dissolution de Chibron. Le 3 avril, il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Castres (Tarn) pour avoir protesté la veille contre les déportations d’internés en Afrique du Nord. Il fut transféré par mesure disciplinaire au camp de Nexon (Haute-Vienne) le 19 juillet, puis dirigé vers celui de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Un avis défavorable à sa libération avait été donné par la Police spéciale le 15 avril 1941. Il fut confirmé par les Renseignements généraux le 12 janvier 1942 et encore le 2 juin suivant. Pourtant, le 26 mai, interrogé par le commissaire du camp, il affirma que sa position sur le pacte germano-soviétique avait été « toute de neutralité car [il n’avait] rien compris à ce pacte » ; il ajouta que, pour lui, le PC n’existait plus et qu’il en était « définitivement détaché » et que, s’il était libéré, il travaillerait pour le relèvement du pays, se conduirait en bon Français et ne ferait rien pour entraver l’œuvre de redressement national ou porter atteinte à la politique du gouvernement. L’avis du chef de camp, qui signalait son attitude correcte et l’excellent état d’esprit que reflétait sa correspondance, fut favorable ; il fut suivi par l’intendant régional de police, le 17 juillet 1942. Son arrêté de libération avec astreinte à résider à Marseille fut signé le 2 décembre 1942. Il était de retour à Marseille le 11. Il fut surveillé par la police qui signala, dans son rapport du 20 janvier 1943, qu’il sortait peu, n’avait pas repris son travail aux trams et qu’il avait fait une démarche pour le permis poids lourd. Il écrivit, le 14 avril 1943 à l’intendant de police pour lui demander de lever l’astreinte car il travaillait pour le service de cantonnement des troupes d’occupation (HUV) et pouvait être amené à travailler hors de Marseille.
Il rejoignit les FTP dans la Résistance et mourut dans les combats de la Libération au soir du 23 août 1944 lors de la prise de l’Hôtel Noailles, sur La Canebière, qui avait été réquisitionné par les Allemands.
Il reçut à titre posthume une carte d’interné politique, une carte de combattant volontaire de la Résistance et la mention « Mort pour la France ». Son nom a été donné à un boulevard du 4e arrondissement, dans le quartier des Chartreux où il résidait, le 27 juillet 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87681, notice IVALDI Jean-Baptiste, Jacques par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 23 avril 2010, dernière modification le 7 septembre 2021.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/11248 bis (ancienne cote), 5 W 192 (dossier internement) et 76 W 115. — Arch. dép. Var 4 M 291. — Arch. Com. Marseille, listes électorales de 1939. — Mémoire des hommes Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 302662. — Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 2002, p. 239. — Renseignements communiqués par la famille du militant par l’intermédiaire d’Henri Peyrot. — état civil.

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