Par Alain Dalançon
Né le 25 mars 1913 à Cours (Deux-Sèvres), mort le 11 mars 1999 à Savigny-sur-Orge (Essonne) ; maître d’internat, professeur adjoint, puis administrateur civil au ministère de l’Éducation nationale ; militant syndicaliste ; résistant au Front national universitaire.
Fils de Louis Jarry, cultivateur, et de Marie Quintard, institutrice, André Jarry était maître d’internat au lycée Louis-le-Grand à Paris dans les années 1930, responsable national du Syndicat des maîtres et maîtresses d’internat de la Fédération générale de l’enseignement CGT. Lorsque ce syndicat fusionna avec trois autres syndicats pour créer le Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire (SPES), il devint membre de sa commission exécutive constitutive en 1937-1938. Il n’y siégea plus l’année suivante car il était devenu professeur adjoint au petit lycée Condorcet à Paris.
Sous l’Occupation, résistant au Front national universitaire (FNU), il participa à la réorganisation du syndicalisme clandestin avec Maurice Janets, et remplaça dans le Comité de résistance universitaire Jacques Pastor, passé dans la résistance armée en 1944. S’agit-il d’André Jarry, homologué FFI avec le pseudonyme de "Janvier" (SHD Vincennes, GR 16P 307046) ?
À la rentrée scolaire 1944, muté au lycée Voltaire, il était membre du comité directeur du FNU et membre du bureau provisoire du nouveau Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES). Mobilisé au début de l’année 1945, correspondant de guerre, il y fut remplacé par Henri Lecomte.
En avril 1945, André Jarry était délégué auprès de la Direction générale de l’Éducation physique et sportive comme inspecteur. Après la scission de la CGT et le choix par la FEN de l’autonomie, il était adhérent de la FEN-CGT. Après la démission de la plupart des responsables en juin 1954, il fut signataire avec Marie-Thérèse Janvier, Charles Artus, Jacques Talouarn et André Drubay, d’une convocation à la CA, le 17 mars 1955, annonçant de fait la fin de la FEN-CGT à double affiliation individuelle.
André Jarry devint par la suite administrateur civil au ministère de l’Éducation nationale. Chef du service central des examens, il fut révoqué par le ministre Christian Fouchet le 3 juin 1964, à la suite de fuites de sujets du baccalauréat. Il déposa un recours devant le Conseil d’Etat ainsi que son syndicat de la CGT, qui annula la révocation. Quelques mois plus tard, il accepta un poste de chef du service des études pédagogiques dépendant du Service des Etudes pédagogiques et de la direction de la pédagogie, des enseignements scolaires et de l’orientation (D.P.E.S.C.O) à la tête de laquelle était le recteur Henri Gauthier.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. IRHSES (Bulletins syndicaux, témoignages de Jacques Pastor et Henri Lecomte). - Arch. Nat. inventaire - 19850492/1-19850492/88. — Joël Hedde, "De la FEN à la FERC : recherche d’unité et quête d’identité", https://www.ferc-cgt.org. — Le Monde, 27 janvier 1967.