HÉMIDY Étienne, François, Marie

Par Claude Pennetier, Alain Prigent, François Prigent

Né le 15 septembre 1920 à Nantes (Loire inférieure), mort le 17 février 1974 à Nantes (Loire-Atlantique) ; ajusteur ; membre du bureau de l’UJRF ; membre du secrétariat de la fédération du PCF de Loire-Inférieure puis de Loire-Atlantique (1949-1950, 1952-1964) ; conseiller municipal de Nantes (1959-1965).

Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, Étienne Hémidy suivit les cours de l’école pratique (section commerce et industrie) obtenant son CAP.

Employé à la SNCF, son père avait épousé Perrine Biannic, ménagère. Ses parents « n’ont plus la même sympathie qu’ils ont eue envers le Parti, sans toutefois s’en montrer adversaire ». Ses frères André, ajusteur, et Pierre quittèrent le PCF et affichaient au début des années 1950 des sympathies pour les « libertaires anarchistes ». Étienne Hémidy se maria en 1941 à Antoinette Hulin, ouvrière spécialisée, sympathisante communiste. En 1950, le couple avait une fille, née en mars 1945.

Collecteur au Syndicat (CGT) jusqu’à la scission de 1939, Étienne Hémidy fut en contact journalier avec les membres du PCF dans son atelier et notamment Pierre Chauvier (que Hémidy présente comme fusillé, mais aucune autre source ne confirme cette affirmation) et René Lagadec*, mort en déportation. A l’automne 1939, ces deux militants du PC clandestin en cours de reconstitution lui confièrent chaque jour des tracts à distribuer dans son équipe. Appelé par la direction de l’usine, il refusa de donner les noms des camarades qui lui fournissaient les tracts. Débauché en juillet 1940, il ne fut pas réintégré en novembre 1940. Puis le 17 février 1941, il fut arrêté par la police de Vichy et interné au centre de séjour surveillé du Croisic jusqu’en fin mars ou début avril 1941. Il fut libéré sans avoir signé aucun engagement. Réembauché courant mai aux établissements Défontaine, en mécanique générale, il se maria en septembre 1941 avec Antoinette Hulin.

Le 21 octobre 1941, à la suite de l’attentat contre le lieutenant-colonel nazi Holtz, la Gestapo se présenta chez ses parents pour l’arrêter. Ayant quitté entre temps le domicile de ses parents, il ne fut pas inquiété. En février 1943, il fut désigné pour partir en Allemagne, requis pour le STO. Ne trouvant où se loger à Nantes, il partit en Allemagne début mars.
Fin juin 1943, sa femme lui fit parvenir un faux certificat de docteur attestant que les jours de sa mère étaient en danger. Ayant obtenu un avancement de sa permission, il arriva à Nantes le 7 août 1943. Fin août 1943, il se cacha à Quiheix (commune de Nort-sur-Erdre) où il travailla dans une tourbière. Il rentra fin septembre à Nantes fut embauché comme manœuvre à la SNCF, avec une fausse identité. D’octobre 1943 à août 1944, il vécut sous le pseudonyme de Huteau Edmond.

Il participa à l’activité du Front National mais sans appartenir à un réseau. A la libération il adhéra aux JC, devenant membre du bureau fédéral de l’UJRF. Il adhéra au PCF en juin 1945. Reprenant son emploi d’ajusteur aux établissements Défontaines fin 1944, il fut rapidement élu délégué d’atelier CGT. Il travailla dans cette entreprise jusqu’en juillet 1948. Ajusteur à la société de construction de locomotives, Batignolles, Châtillon, Nantes-Saint-Joseph, il milita alors à la cellule d’entreprise Batignolles, section Nord-Est, gravissant tous les échelons de responsabilité au sein du PCF accédant au secrétariat fédéral. Il suivit une école fédérale permanente, en avril 1947 à Nantes. Membre du secrétariat fédéral (1949-1950), il ne fut pas été réélu à ce poste, selon un rapport du secrétaire fédéral « pour manque de combativité dans son entreprise contre la fabrication de matériel de guerre ». La sanction qui le toucha fut plus large : il ne fut pas réélu au comité de la fédération. Reprenant alors une activité militante à la CGT et au sein du comité pour la libération des combattants de la Paix de Nantes, il fut un temps envisagé qu’il devienne responsable de la fédération du Secours Populaire. Proposé pour l’école centrale de dirigeants fédéraux en février 1952, il ne fut pas retenu car sa présence était considérée comme nécessaire dans la fédération au sein de laquelle il avait retrouvé ses responsabilités antérieures. Il suivit cependant l’école centrale de perfectionnement des dirigeants fédéraux en mai-juin 1953. Il fut membre du secrétariat de la fédération dirigée par Gilles Gravoille*, également député, jusqu’en 1964. Il ne fut pas réélu au comité fédéral en 1965.

Candidat aux élections cantonales d’avril 1958 dans le 2ème canton de Nantes, il obtint 3 647 voix, devançant le candidat de la SFIO Jean Lepage qui se maintint au second tour, signe des tensions importantes entre les socialistes et les communistes à Nantes. Michel Raingeard, député indépendant l’emporta facilement avec 10 622 voix devant Jean Lepage (3 943 voix) et Etienne Hémidy (3 505 voix).

Candidat titulaire aux élections législatives de novembre 1958 avec Georges Prampart* comme suppléant, il obtint 7 253 voix soit 12,30 % des suffrages exprimés. Il fut nettement devancé par Raingeard député sortant, indépendant (17 608 voix), Henri Rey, gaulliste (16 158 voix) et André Routier-Preuvost*, secrétaire fédéral de SFIO (10 110 voix). Henri Rey fut élu au second tour.
Etienne Hémidy siégea au conseil municipal de Nantes de 1959 à 1965 dans l’opposition au maire CNI Henri Orrion. Il fut également candidat dans le canton de Nantes 2 en 1964, arrivant en tête de la gauche avec 3 330 voix (contre 2 456 voix pour le candidat de la SFIO Jean Lepage et 671 voix pour le candidat PSU). Au second tour, il obtint 6 368 voix, tandis que Guillard était élu avec 9 602 voix (2 166 voix pour Hubert, MRP).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87814, notice HÉMIDY Étienne, François, Marie par Claude Pennetier, Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 29 avril 2010, dernière modification le 15 août 2010.

Par Claude Pennetier, Alain Prigent, François Prigent

SOURCES : Arch. comité national du PCF, questionnaire biographique daté du 4 mars 1950. — Arch. du CHT de Nantes. — Arch. de l’OURS, dossiers Loire-Inférieure. — Le Monde. — État civil.

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