SAUTET François, Louis

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 25 avril 1909 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier ébéniste puis ouvrier au cimetière de Thiais (Seine, Val-de-Marne) ; militant communiste de Chevilly-Larue, Thiais, Villejuif ; résistant.

François Sautet au service militaire
François Sautet au service militaire
Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain,op. cit.

Le père de François Sautet, Louis était journalier à sa naissance, et son épouse Jeanne Faucon sans profession. Les parents tenaient dans les années 1930 un café à Chevilly-Larue (Seine, Val-de-Marne), établissement qui servait pour les réunions antifascistes ; il fut l’objet d’agression des bandes fascistes. François Sautet se maria le 24 octobre 1931 à Chevilly-Larue avec Suzanne Jacob. Le couple eut un enfant prénommé André. Ouvrier en meuble au Faubourg-Saint-Antoine (Paris, XIe arr.), François Sautet eut des difficultés d’embauche en raison de ses engagements politiques communistes. Le cimetière parisien de Thiais le recruta.

François Sautet appartenait à la Jeunesse communiste depuis l’âge de quinze ans, puis s’engagea au Parti communiste, où il ne semble pas avoir occupé de responsabilité importante. Militant communiste clandestin à partir de 1940, il entra à l’Organisation spéciale (OS) en décembre 1941 et fut le chef du groupe de Villejuif, qui comprenait André Guillaume et Hervé Glévarec. Il participa à des opérations de sabotage de lignes à haute tension et de câbles téléphoniques. Il réalisa avec Mohammed Ben Slimane l’attentat contre le café Moreau fréquenté par des membres des Brigades spéciales.

Il fut arrêté le 3 ou le 6 mai 1942 sur son lieu de travail par des inspecteurs des brigades spéciales et interné à la prison de la Santé (Paris, XIVe arr.). Une souricière dans son appartement permit à la police d’arrêter son épouse, qui ne fut libérée qu’en novembre 1942, quatre mois après son exécution.
François Sautet fut remis aux autorités allemandes, qui le fusillèrent le 11 août 1942 au Mont-Valérien comme « otage en représailles à l’attentat du stade Jean-Bouin à Paris et de divers attentats qui provoquèrent 31 morts allemands dans le même mois » ; ce matin du 11 août 1942, quatre-vingt-sept autres otages furent passés par les armes dans la clairière du Mont-Valérien, c’était la première exécution massive d’otages décidée par la Sipo-SD.
Sa lettre d’adieu ne fut pas remise à sa famille.
Son corps fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise àParis (XXe arr.), et plus tard ses cendres furent transférées au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis).
À la Libération, le 17 décembre 1944, la municipalité fit ramener ses cendres à Villejuif ainsi que celles d’autres patriotes fusillés avec lui comme otages : Mohammed Ben Slimane, André Bru, Georges Frémont et Pierre Herz.
Reconnu Mort pour la France le 10 octobre 1945, il a été homologué Interné résistant (DIR) et FFI. Il reçut la Croix de guerre, et il fut décoré de la Médaille militaire à titre posthume en 1960. La Médaille de la Résistance lui fut décernée par décret du 31 mars 1960, publié au JO du 7 avril 1960.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, et à Villejuif sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative, place des fusillés et sur la stèle commémorative 1939-1945 rue Georges Le Bigot. Une plaque apposée sur la conservation du cimetière de Thiais honore sa mémoire. À Chevilly-Larue, son nom figure sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative 1939-1945 de l’église Sainte-Colombe.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Son fils, André Sautet, inspecteur des PTT, était un des dirigeants de la liste communiste aux élections municipales du 22 septembre 1963 à Chevilly-Larue.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87830, notice SAUTET François, Louis par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 avril 2010, dernière modification le 25 février 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

François Sautet au service militaire
François Sautet au service militaire
Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain,op. cit.
Les fusillés de Villejuif
Les fusillés de Villejuif
copyright Pierre Cardon
François Sautet cliché du 8 mai 1942 (Arch. PPo. GB 188).
François Sautet cliché du 8 mai 1942 (Arch. PPo. GB 188).
Plaque au cimetière de Thiais

SOURCES : DAVCC, SHD Caen. — Arch. com. Ivry-sur-Seine (Michèle Rault). — SHD Vincennes, GR 16 P 537264 (nc). — Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain, Graphein, 2000. — Site Internet de la DMPA, les fusillés du Mont-Valérien. — État civil d’Ivry-sur-Seine. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

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