JEUNON Claude

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

Né le 8 février 1866 à Verjux (Saône-et-Loire), mort en déportation le 25 avril 1945 à Diez-am-Lhan (Allemagne) ; marinier ; militant et élu communiste de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) ; résistant du Front national.

Famille Jeunon. Marie-Madeleine, Claude, Jacques, Éliane, Jacqueline.— Morning Star, 21 janvier 2005.
Famille Jeunon. Marie-Madeleine, Claude, Jacques, Éliane, Jacqueline.— Morning Star, 21 janvier 2005.

Capitaine de remorqueur, Claude Jeunon arriva de sa Bourgogne natale avec l’entreprise chargée de la construction d’une nouvelle écluse "Ablon-Vigneux", sur la commune de Vigneux-sur-Seine. Il travailla ensuite pour l’entreprise de bâtiment Morillon-Corvol. Claude et sa femme Marie-Madeleine née Naudin, vécurent d’abord dans une petite maison en bois et possédèrent un petit café, point de rencontre des mariniers de la Seine. Naquirent un fils Jacques né en 1900 et une fille Éliane en 1902.
Claude Jeunon participa à la lutte contre les Croix de feu en 1934, puis aux grèves en 1936. Élu conseiller municipal à Vigneux sur une liste du Front populaire sous la conduite du maire communiste Henri Charon (mort en déportation), il était doyen de ce conseil.
Lorsque le Parti communiste fut contraint à la clandestinité, la maison familiale de l’écluse de Vigneux accueillit le matériel de reproduction du Parti, notamment la ronéo. Les tracts du Parti communiste, fabriqués à l’écluse, furent diffusés par les militants de toutes les communes voisines. L’écluse étaient gardée par des soldats allemands qui constatèrent l’activité clandestine communiste et leur firent confidence de leur passé communiste.

La date homologuée d’entrée de Claude Jeunon dans la Résistance Intérieure Française est novembre 1940. Il était alors sous les ordres d’Henri Duvernois, futur responsable régional FTP, mort en déportation. Il entra au Front national dès sa création (date homologuée : avril 1941).
Il fut arrêté par la police française à son domicile le 10 novembre 1941 avec cinq autres membres de sa famille : son épouse Marie-Madeleine, sa fille Éliane, son fils Jacques, sa belle fille Reine et sa petite-fille Jacqueline. Une seule reviendra des prisons et des camps, Reine Jeunon. La police constata une activité de reproduction de tracts (préparation d’un appel à manifester pour le 11 novembre 1941) et trouva un vieux pistolet hors d’usage.
Le tribunal allemand de Saint-Cloud FK758 jugea toute la famille dans un procès sans traducteur : trois condamnations à mort furent prononcées (Éliane, Jacques, Jacqueline), la prison à perpétuité pour Reine, deux ans de prison pour Marie-Madeleine.
Claude Jeunon fut interné jusqu’au 10 janvier 1942, déporté le 11 janvier vers la prison de Karlsruhe (Allemagne), puis dans celle de Rheinbach au sud-ouest de Bonn (pour les peines de travaux forcés). Il mourut dans la forteresse de Diez-Lhan, près de Cologne (Allemagne) le 25 avril 1945.
Claude Jeunon reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance (décret du 11 juillet 1958, JO du 16 juillet 1958) la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme. Il fut homologué Déporté interné résistant DIR au titre du Front national et “Adjudant de la Résistance Intérieure Française” RIF.
À Vigneux son nom est gravé sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif de la Résistance situé avenue de la Concorde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87902, notice JEUNON Claude par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier, version mise en ligne le 4 mai 2010, dernière modification le 18 mars 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

Famille Jeunon. Marie-Madeleine, Claude, Jacques, Éliane, Jacqueline.— Morning Star, 21 janvier 2005.
Famille Jeunon. Marie-Madeleine, Claude, Jacques, Éliane, Jacqueline.— Morning Star, 21 janvier 2005.

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16P 309528 (nc). — Notes de Madeleine Jeunon. — État civil, mention “ Mort pour la France ”, “ Déporté politique ”. — La Fondation pour la Mémoire de la Déportation, Le livre mémorial...op.cit. . — Site draveil-resistance.com. Martine Garcin. — Mention “ Mort en déportation ” au JORF no 189 du 17 août 1994.— MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des hommes.

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