JANNIN Maurice

Par Francois Prigent

Né le 11 février 1936 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; professeur de mathématiques ; syndicaliste SNES puis SGEN, militant PSU puis PS, dirigeant fédéral du PSU (1965-1974) ; conseiller municipal (1983-1989, 1995-2001), premier adjoint (1989-1995) et maire (1995-2001) de Cancale (2001-2008), élu conseiller général de Cancale en 1998.

Issu d’une famille d’enseignants laïques (son père, secrétaire de mairie, militait au Parti socialiste SFIO), Maurice Jannin entra en 6e au lycée de Rennes avant d’obtenir son baccalauréat en 1964. Parti en classe préparatoire à Paris pour passer l’ENS et HEC, il échoua de peu avant de décider de rentrer dans l’enseignement.

À sa sortie de l’EN à Rennes, Jannin devint professeur de mathématiques à Combourg en 1958, intégrant politiquement l’entourage du notaire de gauche en conflit politique avec le notaire de droite. Syndiqué au SNES, tendance autogestionnaire, il adhéra au SGEN en 1964.

Jannin adhéra au PSU en février 1963. Fidèle de Mendès France dont il suivait les démonstrations au parlement (grâce à une rencontre avec un « pays », barman au Palais-Bourbon) et lisait les écrits, il fit la rencontre d’Albert Dory* par l’intermédiaire de sa femme, institutrice à Saint-Benoît-des-Ondes, où il résidait.

Au sein d’un noyau PSU malouin très réduit (5 personnes jusqu’en 1968), l’essentiel du travail militant se déroulait à Rennes auprès de son ami Charles Foulon*. En contact avec Louis Chopier* (ancien président du CDJA et de la Chambre d’agriculture, maire PS de Saint-Malo en 1977, conseiller général en 1982 et député européen en 1984), il dirigeait ses campagnes électorales, sans pouvoir le faire formellement adhérer (1969-1972). Nouveau secrétaire de section dès 1966, il s’acclimata peu à peu aux problématiques politiques locales (spécificités du monde rural, poids du clivage laïque).

Très impliqué en Mai 68, Jannin accompagna aussi les luttes sociales bretonnes (comme le conflit Doux à Pédernec dont sa femme Michelle Le Tiec également militante PSU était originaire). Durant cette période, il participa à un stage cadre de quinze jours à Orléans avec Michel Rocard*. Conscient des limites des débouchés politiques du PSU, il tarda cependant à adhérer au PS, fin 1975 après les Assises.

Implanté dans le secteur de Cancale dès 1965 et régulièrement candidat aux élections locales, Jannin fut élu pour la première fois en 1983 avant de devenir premier adjoint d’un maire de droite en 1989, puis chef de file de l’opposition (1995). Conseiller général en 1998, réélu en 2004, il fut aussi maire de Cancale entre 2001 et 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87961, notice JANNIN Maurice par Francois Prigent, version mise en ligne le 10 mai 2010, dernière modification le 23 août 2010.

Par Francois Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 69 J. — Arch. privées Pierre Bourges (contenant les comptes rendus de réunions fédérales du PSA-PSU Ille-et-Vilaine entre 1959 et 1974). — Articles de Ouest-France sur la vie socialiste locale (1971-1977). — Entretiens avec Maurice Jannin, Pierre-Yves Heurtin*, André Marivin*, Georges Cano* et Pierre Bourges*. — Stéphane Hardel, Le PSU en Ille-et-Vilaine de 1960 à 1990. Du parti de l’unité au parti de l’alternative, mémoire de maîtrise, Rennes 2, 1997. — François Prigent, Jacqueline Sainclivier, « Les réseaux socialistes PSU en Bretagne (1959-1981) : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche », in Le PSU vu d’en bas. Un parti dans les régions : réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50-années 80), Rennes, PUR, 2009.

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