JANTON Victor

Par Jacques Girault

Né le 10 avril 1906 à Lyon (2e arr.), mort le 9 mai 1998 à Chantepie (Ille-et-Vilaine) ; professeur ; résistant, conseiller de la République MRP, adjoint au maire de Rennes.

Fils d’un commerçant en orthopédie, indiqué « bandagiste » sur le registre d’état civil, Victor Janton, élève de l’institut Saint-Joseph, obtint le baccalauréat (Philosophie) en 1925 à Lyon, fut élève de rhétorique supérieure au lycée Louis le Grand à Paris, et réussit à la licence de philosophie (certificats de morale, sociologie, psychologie en 1927, de logique et d’histoire de la philosophie en 1928). À l’issue de son service militaire qu’il acheva en 1929 dans les services de santé à Grenoble au grade de sous-officier, il passa le diplôme d’études supérieures de philosophie à la faculté des lettres de Grenoble (1929). Plus tard, en 1941, il réussit au PCB à Rennes. Il fut admissible à l’agrégation de philosophie en 1933.

Victor Janton enseigna pendant quelques années à l’institution catholique Sainte-Croix de Neuilly (Seine) puis fut nommé professeur délégué au collège de Vitré (Ille-et-Vilaine). Titularisé en 1937, il avait exercé bénévolement les fonctions de surveillant général dans l’établissement en 1935 et, sous le Front populaire, participa à l’organisation des loisirs dirigés après la fusion des collèges de garçons et de filles.

Il se maria en septembre 1929 à Tassin-la-demi-lune (Rhône). Le couple eut un enfant mais son épouse, malade, décéda en 1936. Il se remaria en mars 1937 à Rennes avec un docteur en médecine. Le couple eut trois enfants et habitait Rennes.

Mobilisé en septembre 1939 comme sergent-chef, Janton fut blessé en mai 1940 et fait prisonnier, mais s’évada en juillet 1940. Il reprit son poste de professeur en octobre 1940.

Janton, soupçonné de militer au Parti communiste, en mars 1941, fut assigné en internement administratif au camp de Choisel « pour propagande gaulliste ». Interné au camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure) du 1er septembre 1941 au 20 janvier 1942, il demanda par lettre le rétablissement de son traitement car son épouse, exerçant sa profession par intermittence, était sans ressource. Libéré, il fut nommé, malgré ses protestations en raison des frais, professeur délégué de philosophie au lycée du Mans (Sarthe), puis de Vendôme (Loir-et-Cher), puis d’Alençon (Orne). Finalement il obtint « à titre précaire » un poste au lycée de Rennes en octobre 1943. Stabilisé matériellement, il établit des contacts avec les groupes de Résistance et, à la Libération, devint le directeur de la radiodiffusion Radio-Bretagne, d’août à novembre 1944.

Sans doute suspecté par les communistes à la Libération en raison de sa libération des camps, Janton adhéra au Mouvement républicain populaire et devint membre de son comité directeur national. Président de la Fédération d’Ille-et-Vilaine, il fut élu, le 24 novembre 1946, au Conseil de la République. Membre des commissions du règlement, de l’Éducation nationale, des Beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs, des finances, des sites, perspectives et paysages, rapporteur du budget des beaux-arts de la jeunesse et des sports, secrétaire de l’assemblée en 1948, il ne fut pas réélu le 16 novembre 1948.

Janton reprit un poste de professeur de philosophie au lycée de jeunes filles Anne de Bretagne à Rennes, à partir de novembre 1948. Il fut nommé l’année suivante au lycée de garçons Chateaubriand où il enseigna en classes de préparation à Saint-Cyr et à HEC jusqu’à sa retraite en 1966.

Janton devint adjoint au maire de Rennes de 1953 à 1977. Divorcé, il se remaria en juin 1975 à Rennes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87965, notice JANTON Victor par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 mai 2010, dernière modification le 30 juin 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/28712, F60/ 1554. – Sites Internet du Sénat.

ICONOGRAPHIE : Photo dans le site du Sénat.

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