JARDIN Raymond, Pierre, Guy

Par Jacques Girault

Né le 27 janvier 1923 à Toulon (Var), mort le 15 octobre 2013 à Toulon ; instituteur ; militant du courant de L’École émancipée dans le Var.

Fils d’un ouvrier à l’Arsenal maritime, sympathisant communiste, et d’une couturière qui cessa de travailler après sa naissance, Raymond Jardin reçut les premiers sacrements catholiques. Élève de l’École primaire supérieure Rouvière à Toulon, admis au concours de l’École normale d’instituteurs de Draguignan en 1940, il fit partie de la première promotion qui suivit les cours du collège de la ville et passa le baccalauréat en 1943. Après avoir accompli treize mois aux chantiers de jeunesse à Mérindol et à Cavaillon (Vaucluse), il effectua son stage de formation à Nice au Centre de formation pédagogique en 1944-1945 et suivit les cours de la faculté des lettres d’Aix-en-Provence en 1947-1948.

Raymond Jardin, instituteur à Tavernes en 1945-1947, se maria en juillet 1946 à Nyons (Drôme), avec une institutrice, née Lucienne, Marie, Paule Liotard, le 2 mars 1923 à Nyons. Leur enfant ne reçut aucun sacrement religieux. Nommés dans l’école du hameau de Saint-Pierre à Saint-Julien-le Montagnier, ils appliquèrent les techniques Freinet en milieu rural (journal, correspondance, textes libres, conférences, albums notamment). En 1959, il fut nommé à l’école de garçons du quartier Fort Rouge à Toulon, puis, deux ans plus tard, passa au Groupe d’observation dispersé (6e et 5e) de l’école primaire du quartier Rivière Neuve où il demeura jusqu’en 1967. Nommé professeur d’enseignement général de lettres au collège d’enseignement secondaire Sainte-Musse, il y demeura jusqu’à sa retraite en 1978.

Partisan des thèses syndicalistes-révolutionnaires de L’École émancipée, il fut un des six candidats de sa tendance participant, avec les majoritaires de la section du Var du Syndicat national des instituteurs, aux élections du conseil syndical en décembre 1951 sur la liste "d’action et d’indépendance syndicale", élu dans sa circonscription avec 29 voix.

Pendant une dizaine d’années, Raymond Jardin ne participa pas aux élections du conseil pour se consacrer au début des années 1960 au groupe varois de l’Ecole moderne (Freinet) dont il était un des responsables. Il tint pendant une année la rubrique pédagogique de la revue L’École émancipée, développant de nombreux articles sur les expériences de l’École moderne. Il anima des stages de l’École moderne à Boulouris en compagnie de Jacques Bens, gendre de Freinet, et de Michel Bertrand, responsable de l’École Freinet à Vence. Avec eux, il participa à la création de La Chandelle Verte, revue poétique qui avait 300 abonnés (30 numéros de janvier 1956 à novembre 1959). Puis, avec des instituteurs varois, il s’occupa d’une autre revue, La Cave (automne 1959-décembre 1960) qui fusionna par la suite avec Action poétique. Il publia des recueils de poèmes, Poèmes pour la main gauche, Une pincée de sel, Endécadodé. De plus, il était un des commissaires aux comptes de la Coopérative de l’enseignement laïc dans les années 1950.

Par la suite, Jardin fut régulièrement candidat, parfois tête de liste comme en 1960 et en 1971, sur les listes des "Amis de L’École émancipée " (1960, 1962, 1964, élu avec 147 voix, 1966, élu, 1968, 1970, 1971, élu). Il fut à nouveau candidat au conseil syndical en 1976 et en 1985 comme retraité. Le 8 décembre 1967, il figurait sur la liste des candidats au bureau national en 22eme position. Il participa cette année-là au congrès national du syndicat à Paris. L’année suivante, il prit une part active à l’organisation de la grève enseignante en mai dans son établissement. Lors de la scission syndicale au début des années 1990, il adhéra au SNUIPP (Fédération syndicale unitaire).

Membre du Parti socialiste unifié, Jardin fut le secrétaire de la section de Toulon (1961-1962). Élu conseiller municipal au Pradet en mai 1977, sur la liste d’union de la gauche conduite par le communiste Alain Le Léap, il devint adjoint au maire, délégué à la culture.

Son militantisme s’exerça aussi dans la Fédération des œuvres laïques : animation à Saint-Julien du cinéma rural, de rencontres sportives, de caravanes de cars. En 1946, il rejoignit ses collègues instituteurs, tous militants de L’École émancipée, qui organisaient un camp de vacances en été dans le cirque de Saint-Maime près de Saint-Pierre d’Entremont (Isère). Ce groupe baptisé "Les Fontanieux" se transforma en association des Camps et colonies de vacances laïques du Var subventionnée par le Conseil général du Var. Ils séjournèrent à Saint-Aygulf, Montlouis puis au Logis du Pin dans le Haut-Var avant que cette implantation ne devienne propriété du Conseil général. Il encadra pendant vingt-cinq ans ces colonies de vacances et ces camps d’adolescents dont l’organisation fut assumée par la suite par l’Office départemental d’éducation et de loisirs (ODEL) dépendant du Conseil général. Au Pradet, il créa le centre aéré d’été et du mercredi, organisa des séjours de ski, les clubs des jeunes et de marche, les kermesses laïques. En outre il fut un des responsables des Coopérateurs du Var.

Raymond Jardin écrivit aussi une Histoire des santons (CEL), Le Pradet, histoires et Histoire (Le Pradet, Office municipal de la Culture et de la Jeunesse, 1993, 277 p.) et une Histoire de Saint-Maurice-sur-Eygues, éditée par la mairie concernée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87966, notice JARDIN Raymond, Pierre, Guy par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 mai 2010, dernière modification le 30 juin 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. ODEL. - Presse syndicale. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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