SAUVAGE Gabriel [SAUVAGE François, Nicolas dit Gabriel]

Par Jean-Louis Panné, Justinien Raymond

Né le 12 octobre 1879 à Laives (Saône-et-Loire), mort le 12 août 1946 à Paris (IXe arr.) ; employé ; syndicaliste, membre suppléant de la commission exécutive de la CGTU (1925-1929) ; socialiste puis communiste ; membre du Comité central du Parti communiste (1925).

Fils de cultivateurs, Gabriel Sauvage quitta la Saône-et-Loire pour Paris où il devint employé. Il fut arrêté à l’occasion d’une manifestation en faveur de Dreyfus et Zola. Militant syndicaliste, il adhéra en 1907 à la 12e section de la Seine du Parti socialiste SFIO dont il devint bientôt le secrétaire. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il fut décoré. En novembre 1920, il retrouva ses responsabilités politiques. Après le congrès de Tours (décembre 1920), il adhéra au Parti communiste. Secrétaire provisoire de la 12e section, membre du Comité exécutif de la Fédération de la Seine, Gabriel Sauvage fut élu, le 1er octobre 1921, délégué de la Seine au conseil national du parti. Par la suite, il fut secrétaire administratif de la Fédération communiste de la Seine de mai 1923 à décembre 1924, tout en travaillant à la comptabilité du PC sous la direction d’Émile Dutilleul*. Compagnon de Suzanne Girault* , il fut désigné au Comité central lors du congrès de Clichy (janvier 1925), fonction qu’il perdit au congrès de Lille (juin 1926). Dès l’année suivante, il perdit toutes ses responsabilités politiques ; progressivement Suzanne Girault* devait perdre également les siennes face à la nouvelle direction du PC (Pierre Semard*, Jean Crémet*, Maurice Thorez, Gaston Monmousseau*), mise à l’écart parce que liée à celle de Zinoviev.

Parallèlement, Gabriel Sauvage était devenu secrétaire du syndicat unitaire des employés et, au IIIe congrès de la CGTU (Paris, 26-31 août 1925), avait été élu membre suppléant de la commission exécutive. Reconduit lors du IVe congrès (Bordeaux, 19-24 septembre 1927), il ne le fut pas au congrès suivant (Paris, 15-21 septembre 1929). Il demeura membre de la CE de la Fédération unitaire des employés au moins jusqu’en 1930.
Fin novembre 1927, Gabriel Sauvage avait signé avec Albert Treint*, Suzanne Girault* et les membres du groupe oppositionnel Contre le courant, un appel au XVe congrès du Parti bolchevik pour que l’unité du « parti de Lénine » soit préservée. Exclu du PC par la conférence du VIIIe rayon, en 1928, Sauvage ne participa pas à la publication de l’Unité léniniste.
En juin 1930, comme Suzanne Girault*, Gabriel Sauvage fut réintégré par le IVe rayon (Vitry) de la région parisienne. Selon la police, il seconda Émile Dutilleul à l’administration de l’Humanité. Militant dans le IXe arr. de Paris, il fut candidat en 1931 dans la 1re circonscription lors d’une élection législative partielle. Aux élections législatives de 1932 toujours dans le IXe arr., il obtint 464 voix sur 9 845 inscrits. À une élection législative, pour remplacer A. Oudin, il obtint, le 22 avril 1934, 431 et 367 voix sur 8 806 inscrits. Il fit mieux aux élections législatives de 1936, en obtenant 1 507 et 2 463 suffrages sur 9 861 inscrits. Aux élections municipales de 1935, dans le quartier Saint-Georges, il avait recueilli 506 et 341 voix sur 6 608 inscrits. Il était devenu en 1935 secrétaire du rayon du 8e et 17e arr. de la région Paris-ville du PC.

Sous l’Occupation allemande, Gabriel Sauvage combattit dans les FTPF en Saône-et-Loire. A la Libération, il était commandant des FFI en zone Sud. Membre du comité de Libération du IXe arr., il fut élu le 29 avril 1945 conseiller municipal de Paris. A ses obsèques au cimetière de Saint-Ouen, Henri Gourdeaux* prononça l’éloge funèbre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article87997, notice SAUVAGE Gabriel [SAUVAGE François, Nicolas dit Gabriel] par Jean-Louis Panné, Justinien Raymond, version mise en ligne le 12 mai 2010, dernière modification le 10 décembre 2018.

Par Jean-Louis Panné, Justinien Raymond

SOURCES : Arch. PPo. 300. — Arch. Dép. Seine, D3 M2, n° 1, 6 et 16. — Arch. Jean Maitron, (fiche Batal). — l’Humanité, 29 novembre 1920, 6 et 13 mai 1935, 13 août 1946. — L’Internationale, 1er octobre 1921. — Contre le courant, n° 2 et 3, 2 décembre 1927. — L’Unité léniniste, 1927-1928.

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