Par Jacques Girault
Né le 27 octobre 1911 à Périgneux (Loire), mort le 5 avril 1971 à Ayze (Haute-Savoie) ; professeur ; militant syndicaliste du SNCM puis du SNPEN ; militant communiste dans le Loiret puis en Haute-Savoie.
Fils d’un tailleur de pierre, Lucien Guyonnet, étudiant à la faculté des lettres de Lyon (Rhône), obtint la licence de philosophie en 1933, le diplôme d’études supérieures l’année suivante et un certificat de sciences en 1935. Surveillant d’internat au lycée Lamartine de Macon (octobre-décembre 1936), puis répétiteur au lycée Lalande de Bourg-en-Bresse (Ain), il fut reçu au certificat d’aptitude au professorat des EPS et des EN en 1937. Nommé professeur de philosophie à l’école primaire supérieure d’Orléans (Loiret) au mois d’octobre 1937, il partit au service militaire dans l’infanterie. Réformé, il choisit alors de prendre un congé de convenances personnelles pour préparer l’agrégation. Il avait adhéré aux Jeunesses socialistes SFIO à Lyon en 1934.
Mobilisé de mai à juillet 1940, toujours en poste dans son établissement qui devint collège moderne et technique Benjamin Franklin, à partir de 1943, Lucien Guyonnet participa à la Résistance en aidant les jeunes refusant de partir au Service du travail obligatoire et en diffusant la presse clandestine. Menacé d’une perquisition par la Gestapo, il se réfugia en décembre 1943 à Lavaveix (Creuse) chez un ami de régiment puis partit pour la Loire où il avait de la famille à Saint-Marcellin. En contact avec les Francs-Tireurs partisans français, il fut chargé de la répartition des armes parachutées. Dans son état de service, plus tard, il indiquait à partir du 23 décembre 1943, « interruption forcée jusqu’à la Libération ». Dans son dossier professionnel, figuraient un congé de maladie de longue durée jusqu’au 14 novembre 1944 pour soigner une récidive de la tuberculose contractée en 1937.
Lucien Guyonnet se maria en juillet 1937 à Bourg-en-Bresse (Ain) avec Marcelle Lallias, fille d’une institutrice communiste, titulaire de la première partie du professorat de sciences. Sans profession, elle était maîtresse auxiliaire de mathématiques au lycée de Bonneville (Haute-Davoie) dans les années 1950 . Le couple eut une fille.
Volontaire pour enseigner dans la classe de sixième nouvelle en 1946,
Lucien Guyonnet fut le secrétaire départemental du Syndicat national des collèges modernes en 1945-1946. Il exerça comme professeur de philosophie à l’École normale d’instituteurs d’Orléans à partir d’octobre 1947 et devint le secrétaire de la section départementale du Syndicat des professeurs des écoles normales de 1947 à 1950 tout en étant le secrétaire départemental de la FEN-CGT.
Il avait adhéré le 21 mars 1943 à Paris au Parti communiste. Son épouse militait aussi dans ce parti. Secrétaire de la section communiste d’Orléans jusqu’en 1950, il fut dans la même période membre du comité de la fédération communiste. Il fut condamné pour délit de presse par le Tribunal correctionnel d’Orléans en mai 1950.
Lucien Guyonnet, pour raison de santé, demanda sa mutation pour l’ENI de Bonneville. Il y enseigna à partir d’octobre 1950 la philosophie, la psychopédagogie et fut chargé de la formation professionnelle des élèves-maîtres.
Habitant le hameau d’Ayze par Bonneville, il était membre du secrétariat puis du seul bureau de la section communiste de Bonneville quand il entra au comité de la fédération communiste de Haute-Savoie en 1954 et y resta jusqu’en 1959. Il créa une cellule communiste dans l’école normale. En 1959, il participa à l’élaboration du programme avec les socialistes lors des élections municipales de Bonneville. La fédération communiste lui reprocha alors son manque de fermeté.
Lucien Guyonnet fut le candidat communiste au conseil général dans le canton de Bonneville en avril 1958, en 1964 et en 1970. Il était le secrétaire départemental de l’association France-URSS au milieu des années 1950.
Son décès intervint alors qu’il avait obtenu que sa retraite ne soit effective qu’à partir du 1er janvier 1972 et que l’honorariat lui avait été accordé le 25 mars 1971.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F/7/30320. — Archives du comité national du PCF. — Notes d’Alain Dalançon.