STIEVENART Paul, Joseph

Par Yves Le Maner

Né le 31 décembre 1882 à Bachant (Nord), mort le 10 août 1963 à Aulnoye-Aymeries (Nord) ; employé des chemins de fer ; militant syndicaliste ; maire communiste d’Aulnoye, conseiller général du Nord.

Fils d’un forgeron et d’une couturière, Paul Stievenart s’essaya à plusieurs métiers au sortir de l’école primaire où il avait obtenu son CEP. Après avoir accompli cinq ans de service militaire au 8e RI, il entra en 1906 à la Compagnie des chemins de fer du Nord en qualité d’agent temporaire à la voie. Très sérieux, bien noté sur le plan professionnel, il fut successivement promu garde frein auxiliaire à Feignies en 1907, puis à Aulnoye, conducteur de 3e classe en 1919 et enfin chef de train en 1921.
Simple sympathisant socialiste avant la Première Guerre mondiale, Paul Stievenart ne commença véritablement sa carrière politique qu’au début des années trente. Membre du syndicat unitaire des cheminots d’Aulnoye, dès sa création, adhérant au Parti communiste, il se contenta d’un rôle effacé au sein de la cellule d’Aulnoye. Élu conseiller municipal de cette localité à l’occasion des élections complémentaires de 1931, il fut choisi en octobre de la même année comme candidat du PC au conseil d’arrondissement dans le canton de Berlaimont. Il obtint 1 199 voix sur 3 605 votants au premier tour, mais dut se retirer au second, la Fédération communiste du Nord ayant imposé la candidature d’Augustin Desoblin. En octobre 1934, Paul Stievenart enleva le siège de conseiller général du canton de Berlaimont au deuxième tour avec 2 170 suffrages sur 4 218 votants. Retraité de la Compagnie du Nord, il fut élu maire d’Aulnoye en 1935. S’il échoua aux élections législatives de 1936 dans la 3e circonscription d’Avesnes-sur-Helpe (il se désista en faveur du socialiste Thomas qui fut élu), Paul Stievenart se forgea une grande popularité dans la population ouvrière à la suite de l’aide qu’il apporta aux grévistes lors des occupations d’usines de juin 1936. Devenu le leader du PC dans la région d’Aulnoye après l’exclusion de Augustin Desoblin, il se chargea en particulier de la section locale de l’Association des amis de l’Union soviétique (environ 200 adhérents) et conduisit une délégation de quinze personnes au rassemblement national de ce mouvement qui eut lieu à Paris les 9 et 10 juin 1935.
Avec beaucoup de persévérance, Paul Stievenart parvint à acquérir une grande maîtrise de la parole qui lui permit d’intervenir régulièrement dans les meetings. En décembre 1936, à la suite du grand mouvement de grève qui toucha les usines métallurgiques du bassin de la Sambre, il fit partie de la délégation envoyée devant le président du Conseil, qui comprenait notamment Léo Lagrange*, Lucien Renaud* et Camille Jenot*.
Déchu de ses mandats électifs en 1940, Paul Stievenart fut arrêté par la police française peu après l’invasion et détenu au camp de Doullens (Somme).
À la Libération, il reprit ses activités politiques, mais avec moins d’ardeur qu’auparavant, se cantonnant désormais au niveau local. Il recouvra ses fonctions de maire d’Aulnoye en 1953 et les conserva jusqu’à sa mort.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8807, notice STIEVENART Paul, Joseph par Yves Le Maner, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 1er février 2012.

Par Yves Le Maner

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 37/90B, M 154/200. — Le Réveil du Nord, 10 avril 1936. — Marie-Françoise Talon, Biographie des militants ouvriers de l’arrondissement de Avesnes-sur-Helpe (1919-1939), Mémoire de Maîtrise, Lille III, 1974.

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