GUTERMANN Malka [née PERELSON] dite Danièle

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Née le 17 janvier 1919 à Krasnik (Pologne) ; préparatrice en pharmacie ; militante communiste ; résistante déportée.

Fille de Szlama et de Grina, née Karpel, Malka Perelson épousa Zendel Gutermann, le couple demeura dans une chambre au 29 Boulevard de l’Algérie à Paris XIXe arr. Titulaire des deux parties du baccalauréat, elle possédait un diplôme délivré par la faculté de Strasbourg en juillet 1933, exerçait la profession de préparatrice en pharmacie 83 Rue de la République à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Du fait de la promulgation du statut des Juifs le 3 octobre 1940, elle fut dans l’impossibilité d’exercer sa profession. Zendel Gutermann était arrêté le 21 mai 1942 pour infraction aux lois régissant le séjour des Juifs, condamné à trois mois de prison il fut déporté le 14 septembre 1942 à Auschwitz (Pologne).

Le 19 janvier 1943, la police municipale établissait un barrage au métro La Motte Picquet pour contrôler l’identité des voyageurs. À 11 heures, Malka Gutermann présenta une pièce d’identité au nom de Marthe Godet, née Lukas à Budapest (Hongrie), domiciliée à Chatou, la fausse identité ne résista pas à la vérification. Son sac à main contenait des tracts communistes, elle fut emmenée à la préfecture de police où le commissaire Fernand David de la BS1 l’interrogea.

Elle affirma qu’elle militait depuis l’arrestation de son mari, elle avait accepté de transporter des tracts deux à trois fois par semaine et était rétribuée mille deux cents francs par mois. Les policiers saisirent des listes de souscription en faveur des victimes du racisme, un projet de tract La Voix Humaine de janvier 1943, organe antiraciste, des documents dactylographiés destinés à des membres du gouvernement national socialiste allemand et au gouvernement de Vichy, un projet de tract dactylographié « J’ai vu les Juifs déportés de France dans un camp monstre à Auschwitz », l’en-tête du journal J’Accuse, l’Humanité de novembre 1942, un compte d’indemnités, une liste de rendez-vous, et huit clefs permettant d’accéder à des locaux, etc.

Internée au camp de Drancy sous le matricule 853, elle était le 31 juillet 1943 dans le transport n° 58 d’un millier de déportés à destination d’Auschwitz, 727 hommes et femmes furent gazés dès leur arrivée. Quand l’armée Soviétique libéra le camp le 22 janvier 1945, il restait 28 survivants dont 18 femmes.

De retour à Paris, domiciliée rue du Docteur Potin (XIXe arr.) Malka Gutermann témoigna en juillet 1945 des crimes commis au sein du block 10 par les médecins du camp d’Auschwitz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88070, notice GUTERMANN Malka [née PERELSON] dite Danièle par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 16 mai 2010, dernière modification le 16 novembre 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BS1, GB37 et BS1 carton 26 GB 74, 77W 552. — Arch. Nat. F/9/5565 — Site internet CDJC. — Notes de Shérazade Prabel.

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