Par Jacques Girault
Né le 21 décembre 1938 à Paris ; instituteur dans la Marne, puis écrivain ; militant communiste jusqu’à la fin des années 1960.
Fils d’un typographe et d’une dactylo, Jacques Henric entra à l’École normale d’instituteurs de Châlons-sur-Marne en 1956 et adhéra au Parti communiste français. Nommé instituteur à Fismes, il suivit le stage organisé par le PCF pour les instituteurs communistes du 25 août au 4 septembre 1958. Depuis ses critiques contre « le révisionnisme » qu’il voyait dans les conclusions du XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique, il collaborait à la presse communiste (l’Humanité, France Nouvelle comme responsable de la rubrique culturelle, Les Lettres françaises) dans les années 1960. Pourtant il conservait des distances avec la situation en URSS et prenait le parti des communistes chinois et en décembre 1968, Jean Kanapa*, envoyé du Comité central dans la fédération communiste de la Marne, dénonçait son « travail de désagrégation sur une base antisoviétique », critiquant la bureaucratie et l’absence de démocratie en URSS.
Jacques Henric créa en 1960 la revue Brèches, arts et lettres. Il fut un des fondateurs du Mouvement de juin 71 (Tel Quel), et le 15 mars 1972, il cosignait un manifeste dénonçant « le camp révisionniste » opposé à « la Chine révolutionnaire […] cette démocratie socialiste prolétarienne dont Lénine avait jeté les bases. »
Après avoir quitté le PCF, Henric poursuivit une carrière de journaliste et d’écrivain. Il fut critique littéraire et artistique, spécialisé dans la peinture et la photographie à Critiques et à Libération à la fin des années 1980. Il collabora, avec des responsabilités dans les chroniques littéraires, aux revues Art press, L’Infini et La Règle du jeu.
Jacques Henric et son épouse, la romancière Catherine Millet, affichaient hautement le principe de liberté dans les mœurs.
Dans son ouvrage Politique, paru aux éditions du Seuil en 2007, il retraçait son itinéraire, celui d’un adversaire du communisme. Il déposa ses manuscrits à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine en 2003.
Par Jacques Girault
ŒUVRE : Le fichier de la Bibliothèque nationale comprenait en 2009 une quarantaine de références. Citons :
- Archées, Paris, Le Seuil, 1969,
- Carrousels, Paris, Le Seuil, 1980,
- La Peinture et le mal, Paris, Grasset, 1983,
- Louis-Ferdinand Céline, Paris, Marval, 1991,
- L’Habitation des femmes, Paris, Le Seuil, 1998,
- La Légende de Catherine M., Paris, Denoël, 2001.
SOURCES : Archives du comité national du PCF. – Divers sites Internet.