Par Jacques Girault
Né le 22 février 1940 à Créteil (Val-de-Marne), mort le 28 juillet 2001 à Marseille, IXe arr. (Bouches-du-Rhône) ; professeur ; militant communiste ; député des Bouches-du-Rhône.
Fils d’un plombier-couvreur, Guy Hermier entra à l’École normale d’instituteurs de Nîmes (Gard) à la fin des années 1950 et effectua une quatrième année à l’École normale de Montpellier (Hérault). Inscrit à la faculté des lettres de Montpellier, il obtint une licence de lettres. Il interrompit ses études pour les reprendre au début des années 1970. Titulaire d’un diplôme d’études supérieures de littérature française, il réussit à l’agrégation de lettres modernes en 1972. Il enseigna peu de temps au lycée de Dijon (Côte-d’Or).
Militant de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), Guy Hermier fut élu à la « corpo » des lettres de Montpellier, comme représentant du groupe des lettres modernes, sur la liste Bernard Souyris-Jean-Claude Roure* pour l’année 1959-1960. Réélu sur la liste Alain André-Jean-Claude Roure en 1960-1961, puis sur la liste Guy Hermier-Alain André-Jean-Claude Roure en 1961-1962, il devint successivement vice-président en 1961, puis président de la « corpo » en 1962.
Il adhéra au Parti communiste français (PCF) en 1958. Militant des Jeunesses communistes puis de l’Union des étudiants communistes (UEC) à Montpellier dont il devint le dirigeant en 1963, il s’opposa très vite aux orientations de la direction nationale de l’UEC, demeurant en accord avec la ligne de la direction du PCF. Remarqué par Roland Leroy, membre du bureau politique qui suivait l’UEC, il devint le chef de file de ceux qui acceptaient les analyses de la direction du PCF, qui se manifestèrent lors du VIIe congrès de l’UEC en 1964. Leroy lui demanda de venir à Paris comme permanent et il fut affecté dans la fédération Seine-Sud puis du Val-de-Marne. Il devint le secrétaire général de l’UEC du printemps 1965 à 1967. Pendant ces deux années, les contestataires renoncèrent à se manifester.
Guy Hermier entra au comité central du PCF comme membre suppléant en janvier 1967. Il en devint titulaire en février 1970 puis devint membre suppléant du bureau politique en décembre 1972 avant d’en être titulaire en 1976. Dès lors, il ne devait plus quitter l’organisme dirigeant du PCF, tour à tour associé aux responsables du Centre d’études et de recherches marxistes (CERM) et de l’Institut Maurice Thorez (1973), responsable de la jeunesse et de l’enfance (1976-1979), des Éditions sociales. Devenu responsable du secteur des intellectuels et de la culture (1979-1987), il fut chargé, par la direction du Parti, de préparer la fusion de La Nouvelle Critique et de l’hebdomadaire France nouvelle dans le nouveau hebdomadaire Révolution, dont il devint le directeur. Il apparaissait alors dans les manifestations culturelles, élégant et discret. Aussi était-il surnommé le « dandy rouge », expression que reprit le journal Libération lors de son décès.
Aux élections législatives de 1973, candidat du Parti communiste français dans le première circonscription de Dijon, il obtint 9 666 voix sur 78 109 inscrits.
Depuis la retraite de François Billoux, la direction du PCF ne contrôlait plus étroitement l’organisation communiste dans les Bouches-du-Rhône. Hermier reçut cette responsabilité. Membre du comité de la fédération communiste à partir de 1977, candidat à la succession de Billoux, comme député en 1978 dans la IVe circonscription de Marseille (XIVe, XVe, XVIe arr., quartiers Nord), il fut élu dès le premier tour avec 31 283 voix sur 76 126 inscrits. Il fut réélu par la suite à chaque élection législative (1981, 1986, 1988, 1993, 1997) , premier de la liste communiste lors des élections à la proportionnelle en 1986. Pendant ces mandats, il fut membre de la commission de la Défense nationale.
Hermier siégea aussi au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il figurait au conseil municipal de Marseille depuis 1983. Après la création de mairies de secteurs en 1995, il devint maire du 8e secteur (XVe et XVIe arr.).
Guy Hermier, dont les commentateurs signalaient la discrétion politique à la fin des années 1970, fut un des dirigeants du mouvement des « Refondateurs » qui publièrent la revue Futurs à partir de 1994. Il affirmait qu’il fallait refonder le communisme politique et regrouper les forces les plus à gauche du Parti socialiste dans un « pôle de radicalité ». Il excluait le départ du PCF mais entendait le faire évoluer de l’intérieur, allié tout d’abord avec les propositions de Robert Hue, puis très vite distant par rapport à la politique de ce dernier.
Hermier se maria en juillet 1961 à Nîmes. Divorcé, il se remaria en mai 1996 à Malons-et-Elze (Gard).
Par Jacques Girault
SOURCES : Fonds Guy Hermier, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis (545 J), inventaire en ligne. — Arch. du comité national du PCF. — Presse. — Notes de Roger Martelli et de Jean-Claude Roure.