HONORÉ Suzanne [née DUVERGÉ Suzanne]

Par Guy Putfin

Née le 13 juillet 1909 à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), morte le 17 mars 2000 à Paris (XIIIe arr.) ; conservateur en chef à la Bibliothèque nationale ; secrétaire générale du syndicat national des Bibliothèques.

Fille d’un professeur, Suzanne Duvergé, après avoir obtenu une licence d’Histoire-Géographie, entra à l’École des Chartes, dont elle sortit major de sa promotion en 1932, avec une thèse sur Les relations de la Navarre avec l’Aragon et la Castille sous le règne de Charles le Mauvais. Elle passa deux ans à l’École française de Rome, de 1932 à 1934, puis à la Casa Vélasquez à Madrid, en 1934-1935, où elle fit connaissance de son mari, le sculpteur Pierre Honoré. Ils se marièrent en juillet 1936 à La Teste-de-Buch-Cap-Ferret (Gironde) et eurent trois fils.

En 1936, Suzanne Honoré entra à la Bibliothèque nationale, comme bénévole, puis comme « chômeuse intellectuelle ». En 1943, elle fut recrutée comme bibliothécaire. Elle siégea au comité technique paritaire de la Bibliothèque nationale et prit part aux travaux de création de l’École nationale supérieure des Bibliothèques. En 1950, elle dirigea le service des publications officielles et devint conservateur en 1952. Elle assura un enseignement à l’École nationale supérieure des Bibliothèques. En 1963, elle fut nommée conservateur en chef et dirigea le service des échanges internationaux de la Bibliothèque nationale. En 1967, elle dirigea le département des entrées, jusqu’à sa retraite en 1979.

Suzanne Honoré, membre de la section CGT des bibliothécaires et conservateurs, en août 1944, appela le personnel de la Bibliothèque nationale à la grève générale. En 1947, à la scission de la CGT, elle devint secrétaire générale du syndicat national des Bibliothèques affilié à la Fédération de l’Éducation nationale (FEN). Le syndicat se fondit alors dans le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche qui resta dans la FEN en 1948. La séparation avec les enseignants et les chercheurs fut décidée en 1956 et le Syndicat national des bibliothécaires (SNB) se reconstitua le 13 avril 1957. Suzanne Honoré devint la secrétaire générale du SNB qui resta dans la FEN. Elle l’orienta vers une démarche corporative, évitant la coupure des tendances - bien qu’elle se reconnaisse dans la tendance animée par la section FEN des Bouches-du-Rhône - et entretenant des liens de proximité avec l’administration centrale, notamment jusqu’en 1964 avec Julien Cain, l’administrateur de la Bibliothèque nationale. Toutefois à partir de 1962, l’activité syndicale connut un ralentissement. Ne disposant que d’une faible majorité dans le bureau national, elle fut mise en minorité et dut laisser le secrétariat général, en novembre 1963, à André Tuilier*. Un nouveau titre de présidente fut créé pour l’ancienne secrétaire générale.

En 1971, Suzanne Honoré fut nommée membre de la Commission de coordination de la documentation administrative nouvellement créée auprès du Premier ministre. Elle présida l’association des Bibliothécaires français de 1964 à 1969 et participa au congrès de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires.

Décorée des Palmes académiques, de l’ordre national du Mérite, Suzanne Honoré fut officier de la Légion d’honneur en décembre 1976.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88144, notice HONORÉ Suzanne [née DUVERGÉ Suzanne] par Guy Putfin, version mise en ligne le 24 mai 2010, dernière modification le 16 décembre 2015.

Par Guy Putfin

SOURCES : Geneviève Boisard, « Suzanne Honoré », Bibliothèque de l’École des Chartes, 2000, p. 656-658. — Site Internet de la Casa Vélasquez. — Olivier Cocheril, Le Syndicat national des bibliothèques de la Fédération de l’Éducation nationale de 1956 à 1972, mémoire de maîtrise, Université de Paris I, 1990.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable