HONTARRÈDE Guy [HONTARRÈDE Émile, Guy]

Par Jacques Girault

Né le 27 août 1928 à Saint-Quentin-de-Chalais (Charente), mort le 24 février 2018 à Soyaux (Charente) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste en Charente, conseiller municipal de Ruelle ; historien de la Charente.

Fils d’un cultivateur devenu ouvrier serrurier, communiste, et d’une cultivatrice, Guy Hontarrède, élève du cours complémentaire de Chalais, entra à l’École normale d’instituteurs d’Angoulême en 1944. Il fut envoyé en délégation par le ministère de l’Éducation nationale dans les écoles normales allemandes en juillet-août 1947.

Guy Hontarrède adhéra au Syndicat national des instituteurs en décembre 1947. Il fut instituteur successivement à Bors-de-Montmoreau (1948), à Mornac (1950-1955) et à Ruelle (1955-1961). Il devint membre du conseil syndical de la section départementale du SNI, tout en étant le secrétaire départemental de la FEN-CGT. Il redevint membre du conseil syndical en 1963 et en 1965.

Il effectua son service militaire dans la DCA comme sous-lieutenant (Bordeaux, octobre 1949, Nîmes d’octobre 1949 à mai 1950, puis Tunis de mai à septembre 1950). Il se maria en avril 1953 à Lyon (Rhône). Le couple eut deux enfants.

Guy Hontarrède adhéra à l’Union de la jeunesse républicaine de France, puis devint le secrétaire fédéral au milieu des années 1950 et entra au comité national de l’Union de la jeunesse communiste de France (1956-1959). Il adhéra au Parti communiste français le 10 juin 1948 et entra très vite au secrétariat de la fédération communiste (1951-1955) avec la responsabilité de la trésorerie. En 1956, il devint membre du seul bureau fédéral pour qu’il puisse militer plus dans le milieu enseignant, puis, à partir de 1965 jusqu’en 1968, du seul comité fédéral. Il suivit une école centrale d’un mois au milieu des années 1950. Il fut secrétaire de la section communiste de Ruelle de 1959 à 1964, retrouvant alors seulement le bureau de la section. En 1957-1958, il fut délégué auprès du Parti communiste d’Espagne pour organiser le franchissement de la frontière, activité qui se termina à la suite d’un incident de frontière.

En novembre 1964, Guy Hontarrède, influencé par Jean Pronteau, démissionna du bureau fédéral et du secrétariat de la section. Il considérait, en effet depuis 1960, que l’opposition du PCF à la politique internationale et à la politique algérienne menée par le général de Gaulle « était excessive ». Le représentant de la direction du PCF, après la réunion du comité fédéral du 31 janvier 1965, dans son rapport, notait qu’Hontarrède ne faisait plus confiance aux orientations de l’URSS, « mettait en doute les perspectives du mouvement ouvrier en France », avait exprimé son désaccord « au sujet de la tactique du Parti concernant le problème de l’unité, à savoir que le Parti aurait des positions figées et que nous devrions être plus audacieux pour créer un climat meilleur avec la SFIO afin de surmonter l’anticommunisme ». En outre, toujours selon le rapport, il reprochait au PCF de manquer de démocratie, exprimant des « divergences sur le centralisme démocratique ». Lors de la conférence fédérale du 11 décembre 1966, dans la discussion portant sur le mouvement communiste international, il nia les progrès du camp socialiste exprimé par le XVIIIe congrès du PCF sur le rapport des forces dans le monde et, selon Henri Martin qui suivait la conférence, il avait exprimé une « sous-estimation de nos propres forces ».

Deux ans plus tard, lors de la conférence fédérale, Hontarrède se déclara en accord avec la politique du PCF mais refusa de prolonger son mandat au comité fédéral.

Devenu instituteur à Ruelle, il entama une carrière de psychologue scolaire à partir de 1961. Il fut chargé du cours de psychologie à l’école normale d’instituteurs.

Après avoir été candidat au conseil municipal de Ruelle, il fut élu de 1977 à 1985.

Par la suite, dans le cadre de l’Université populaire de Ruelle où il fonda notamment un section reliure tout en animant les éditions, Guy Hontarrède, qui travaillait sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, multiplia les recherches, prononça des conférences et publia des ouvrages sur cet épisode. Il était membre de l’ANARC et diverses associations, dont l’Académie d’Angoumois et l’Association pour le souvenir des fusillés de la Braconne (dont il assurait la gérance de la revue Clairière), où il perpétuait la mémoire de la Résistance.

Ses obsèques eurent lieu au crématorium des Trois-Chênes à Angoulême, le 1er mars 2018.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88145, notice HONTARRÈDE Guy [HONTARRÈDE Émile, Guy] par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 mai 2010, dernière modification le 6 juillet 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE :
- Ami, entends-tu ? L’occupation allemande en Charente, Ruelle, Université populaire, 1987,
- Municipalités charentaises dans la tourmente, Ruelle, UP, 1990,
- Ces soldats dans nos campagnes, Ruelle, UP, 1993,
- La Charente dans la Seconde Guerre mondiale : dictionnaire biographique, Paris, Le Croît vif, 2004.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. – Divers sites Internet (Académie d’Angoumois) . — Renseignements fournis par l’intéressé. — Charente-Libre, 26 février 2018.— Notes d’Alain Dalançon.

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