HERPE Lucien

Par François Prigent

Né le 6 avril 1932 à Inzinzac-Lochrist (Morbihan) ; technicien de laboratoire aux Forges d’Inzinzac-Lochrist ; responsable local et départemental de FO (1958-1965) ; militant SFIO (depuis 1959) puis PS ; conseiller municipal SFIO-PS de Hennebont (1959-1983).

Menuisier, le père de Lucien Herpe, François Herpe, était actif dans les réseaux militants, en tant que trésorier de la CGT à Lorient en 1929. Il était également adhérent de la section SFIO de Hennebont en 1938. Avait-il un lien familial avec V. Herpe, militant SFIO de Plouray en 1932, conseiller municipal en 1929 ?
Passé par les écoles laïques, Lucien Herpe fit une formation professionnelle d’ébéniste à quatorze ans (BEP, CAP). Employé aux Forges d’Hennebont dès les années 1950, Lucien Herpe devint technicien de laboratoire en métaux et chimie.
Syndiqué à FO, il adhéra à la section SFIO en 1959, en pleine bataille des Forges au cours de laquelle François Giovannelli*, maire socialiste d’Inzinzac-Lochrist depuis 1945, fut notamment très actif.
Ainsi, Lucien Herpe animait les réseaux FO lors des luttes contre la fermeture de l’usine au début des années 1960, en compagnie de Michel Burel, Lucien Cocoal et Albert Le Moing. Il occupait aussi des responsabilités de premier plan dans l’UD FO aux côtés de Louis Guillo* (secrétaire de l’UL et secrétaire adjoint de l’UD FO). Entre 1958 et 1965, Lucien Herpe était secrétaire de l’UL-FO de Hennebont.
Par ailleurs, il était conseiller municipal SFIO de Hennebont. En 1951, le milieu partisan socialiste local fut secoué par le passage à droite de Ferdinand Thomas*, conseiller général socialiste de Hennebont depuis 1945. En 1959, les communistes parvinrent à emporter la municipalité de Hennebont, Lucien Herpe étant élu conseiller municipal. La section SFIO locale se divisa alors, Lucien Herpe faisant le choix de l’alliance avec les communistes menés par Eugène Crépeau*, tandis que l’alliance des socialistes avec la droite (victorieuse en 1953) était condamnée par les milieux laïques, notamment la FOL.

En retrait dans les années 1970, il entama une reconversion à France Télécom. En 1971, il figurait parmi les cinq élus PS au sein de la majorité communiste, en compagnie de Guy Perrichot (1er adjoint, juge de paix), André Guillou, Jean Le Gal (beau-père de Jean-Yves Le Drian*), Yves Leroy (artisan). Réélu conseiller municipal en 1977, il participa à la relance des réseaux socialistes locaux, derrière Albert Berthy (conseiller général de Hennebont entre 1982 et 2001). En 1978, il était vice-président de la FNACA dans le Morbihan. En 1983, il abandonna son mandat municipal, demeurant un militant PS emblématique de la section de Hennebont au profil ouvrier très marqué, mais dont les matrices de recrutement étaient différentes par rapport aux filières SFIO.
Sa femme était également adhérente de la SFIO puis du PS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88162, notice HERPE Lucien par François Prigent, version mise en ligne le 6 juin 2010, dernière modification le 6 juin 2010.

Par François Prigent

SOURCES
Arch. Dép. du Morbihan.— Arch. de l’OURS, dossiers Morbihan.— Arch. Fédérales du PS du Morbihan.— Arch. Privées Philippe Meyer*.— Arch. de l’Ecomusée d’Inzinzac-Lochrist.— Le Rappel du Morbihan.— Articles du Ouest-France sur la vie politique locale.— Entretiens avec Jean Giovannelli, Albert Berthy et Eugène Crépeau.— Vincent Porhel, « La CFDT en terre cégétiste : représentations croisées autour des Forges d’Hennebont (1952-1966) », in Recherche Socialiste, « Trajectoires militantes et réseaux socialistes dans le Morbihan au XXe siècle », dossier spécial, n° 42, mars 2008, pages 5-112.

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