Par Léon Strauss
Né le 17 juin 1900 à Mulhouse (Haute-Alsace, Alsace-Lorraine), mort le 1er janvier 1972 à Mulhouse (Haut-Rhin) ; cheminot ; syndicaliste CFTC, autonomiste ; révoqué par le réseau A-L en 1926 ; député du Haut-Rhin (1929-1940) ; adjoint au maire nazi de Mulhouse (1941-1944) ; condamné par la Cour de Justice en 1947.
Fils de Jean Sturmel, militaire dans l’armée française puis horticulteur, et de Christine Louise Ansel, d’origine allemande, Marcel Sturmel, mobilisé en juin 1918 dans l’armée allemande, entra en novembre 1918 dans l’administration des chemins de fer d’Alsace-Lorraine comme employé. Après son service militaire (1920-1921), il adhéra au Syndicat indépendant (chrétien) des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine et devint militant du Parti catholique régionaliste, l’Union populaire républicaine d’Alsace (UPR). Il fut l’un des cent signataires du Manifeste autonomiste du Heimatbund (7 juin 1926). Le 14 juin, il fut suspendu de ses fonctions, puis révoqué en juillet par la direction du réseau. Il commença alors une carrière de journaliste politique dans la presse catholique et autonomiste.
Élu conseiller général du Haut-Rhin en 1928, il devint député du Haut-Rhin à la faveur d’une élection partielle en janvier 1929 et fut réélu en 1932 et 1936. En octobre 1939, il fut arrêté sous l’inculpation d’atteinte à la sûreté de l’État et incarcéré à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Libéré par l’armée allemande en juillet 1940, il fut l’un des signataires du « Manifeste des Trois-Épis » qui demandait l’intégration de l’Alsace au Grand Reich allemand. En mars 1941, il fut nommé adjoint au maire nazi de Mulhouse. Il eut, en 1944, des contacts avec les résistants conservateurs allemands. Arrêté en avril 1945, il fut condamné en juillet 1947 à huit ans de travaux forcés. Il fut amnistié en 1954.
Par Léon Strauss
SOURCE : Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, n° 36, Strasbourg, 2000, p. 3 821.