JAHAN Roger, Gabriel, Eugène

Par André Lainé

Né le 24 mars 1912 à Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne), mort le 1er février 1965 à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire) ; instituteur puis directeur de CEG ; militant syndicaliste du SNI et mutualiste de la MGEN ; militant communiste en Indre-et-Loire, résistant, conseiller municipal de La Hayes-Descartes, conseiller général.

Fils d’un gendarme, Roger Jahan fit sa scolarité primaire à l’école publique de Ligueil puis, élève du cours complémentaire de Château-Renault, entra à l’École normale d’instituteurs de Loches en 1930. Il prit son premier poste d’instituteur à Avon-les-Roches en 1933. Il effectua son service militaire en 1933-1934 dans l’infanterie et le termina au grade de sergent-chef. Mobilisé en août 1939 comme lieutenant au 32e régiment d’infanterie de Tours, il fut démobilisé dans l’été 1940, et retrouva son poste d’instituteur à la rentrée suivante à Avon-les-Roches.

Il s’était marié en août 1934 à Château-Renault (Indre-et-Loire) avec une institutrice.

Militant communiste, membre du comité de la région tourangelle du Parti communiste en 1939, Roger Jahan participa à la création d’un groupe de résistants sur le secteur de Chinon et devint membre de l’état-major en début de 1944. Il organisa un coup de main sur le camp du Ruchard où étaient retenus prisonniers par les Allemands des soldats sénégalais et en fit évader trente-huit dans la nuit du 25 au 26 août 1944. Après la Libération, il fut attaché comme officier à la Direction de l’information auprès du secrétaire général de la zone d’occupation française, à Baden-Baden (Allemagne).

Dans le même temps, Jahan fut le secrétaire général de l’Union des syndicats français en territoires occupés en 1946 et, à ce titre, diffusa des tracts de la CGT dénonçant la complaisance des pouvoirs vis-à-vis des pétainistes réfugiés en Allemagne. Le général commandant en ZOF ordonna sa reconduction à la frontière, le 30 juillet 1947.

Robret Jahan fut nommé instituteur à l’école primaire de garçons de La Haye-Descartes en 1948, et en devint le directeur en octobre 1955. Il obtint pour la rentrée de 1956-1957 la création d’une classe de 6e, amorce d’un cours complémentaire qui devint collège d’enseignement général, qu’il dirigea jusqu’à son décès, et qui fut installé en 1962 dans des locaux neufs.

Il milita au sein du Syndicat national des instituteurs et de la Fédération de l’Éducation nationale, représentant de la tendance « cégétiste » après avoir été le secrétaire départemental de la FEN-CGT en 1948-1949. Secrétaire de l’Union locale de la CGT de La Haye-Descartes, il fut aussi membre de la commission administrative de l’Union départementale. Élu membre de la commission administrative de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale en 1955, élu sur la liste CGT, il fut un administrateur apprécié de la Caisse primaire d’assurance-maladie.

Membre du Parti communiste français, Jahan, était secrétaire de la section communiste de La Haye-Descartes, membre du comité de la fédération communiste jusqu’en 1956. Il en fut écarté en raison du manque de participation aux entreprises collectives, selon la section de montée des cadres qui notait qu’il devait surtout se consacrer au militantisme parmi les instituteurs en raison de son « influence certaine » dans ce milieu. Déjà, inscrit pour participer à la demande de la fédération pour participer au stage national du PCF pour les instituteurs communistes (11-29 septembre 1955), il avait refusé d’y participer, en prétextant que ses nouvelles responsabilités de directeur d’école exigeaient sa présence pour la préparation de la rentrée scolaire.

Robert jJahan fut élu au conseil municipal de La Haye-Descartes en 1959. En 1964, il fut élu conseiller général du canton de Descartes avec 51,75 % des suffrages exprimés. La fédération communiste notait alors sa tendance à l’ « opportunisme » mais soulignait son activité pour la défense de l’école laïque.

Divorcé, il se remaria en mars 1956 à La Haye-Descartes avec une papetière. Le couple eut un fils né en 1959.

Ses obsèques civiles à Descartes, le 3 février 1965, se déroulèrent en présence de près de 3 000 personnes. Les discours prononcés par l’adjoint au maire de Descartes, le président de la section MGEN, qui s’exprimait aussi au nom de la CPAM et du SNI, par le secrétaire départemental du PCF, par l’inspecteur d’académie, par le député de la circonscription, par le vice-président du Conseil général, par le sous-préfet de Loches, évoquèrent unanimement ses qualités dans ses divers engagements.

Son nom fut donné au collège de Descartes en 1993 après des années de demandes répétées de responsables locaux, en particulier de Georges Dauger qui succéda à Jahan comme directeur, qui se heurtaient régulièrement au refus des autorités académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88226, notice JAHAN Roger, Gabriel, Eugène par André Lainé, version mise en ligne le 6 juin 2010, dernière modification le 1er juillet 2021.

Par André Lainé

SOURCES : RGASPI, 517 2 1908. — Archives du comite national du PCF. — Documents fournis par Maurice Michaud, instituteur retraité à Descartes. — Notes de Gilbert Déverines et de Jacques Girault

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