Par Alain Prigent
Né le 26 juin 1896 à Duault (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort en déportation le 15 décembre 1944 à Neuengamme (Allemagne) ; employé de la Compagnie du Gaz ; militant communiste.
Son père François Henry, né en 1852, laboureur, épousa Perrine Pierre, née en 1862, ménagère. Louis Henry se maria le 28 décembre 1922 à Saint-Denis avec Ernestine Le Du. Veuf, il se remaria avec Maria Jaffrennou le 26 mars 1942 à Callac (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor).
Adhérent du PCF depuis 1936, il fut trésorier de la cellule de Callac. Il fut élu au sein du rayon de Guingamp dirigée par Francis Marzin*. Membre du comité régional du Parti communiste des Côtes-du-Nord en 1937 à 1939, il fit l’objet d’une perquisition le 10 janvier 1940, puis le 25 avril 1941.
Après une période de flottement, les premiers noyaux du Parti communiste clandestin se reconstituèrent dans le département. À Callac, Louis Henry et Jean-Marie Le Borgne*, conseiller municipal déchu, renouer vers le contact avec le centre. Un tract imprimé est placardé le 25 janvier 1941 sur la façade d’un hôtel de la commune. L’activité du groupe de militants se poursuivit au printemps puis au début de l’été. Louis Henry fut interné à Châteaubriant le 16 août 1941 avec onze autres militants de Callac. Le maire de la commune, le docteur Sécardin, intervint en sa faveur en décembre 1941, soulignant les problèmes de santé de Louis Henry. Il fut libéré le 10 janvier 1942. Cependant, il fit l’objet d’un autre arrêté d’internement le 16 juillet 1943.
Louis Henry fut pris dans la rafle organisée par les troupes d’occupation à Callac le 9 avril 1944. Vers deux heures du matin, un bataillon de 800 soldats allemands accompagnés de 100 feldgendarmes, de gendarmes français, de la SPAC (section de protection anticommuniste), renforcée par la milice bretonne encerclèrent la petite ville. À 6 h 30, par rapport à une liste préalablement établie, 80 personnes recherchées dont Louis Henry furent arrêtées. Ils furent dirigés sur Saint-Brieuc puis incarcérés au camp Margueritte à Rennes le 18 mai 1944. Louis Henry fut intégré le 28 juillet 1944 à un convoi qui prit la direction du camp de concentration de Neuengamme en Allemagne où il arriva le 31 juillet 1944. Matricule 4357, il décéda dans ce camp le 15 décembre 1944.
Par Alain Prigent
SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W129, 2W235, 1043W31. — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Marie Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000.