HERBAULT Gaston

Par Alain Prigent

Né le 27 janvier 1921 à Paris, mort le 27 février 2008 à Ploufragan (Côtes-d’Armor) ; métallurgiste ; syndicaliste et militant communiste des Côtes-du-Nord, dirigeant de l’UD-CGT et de la fédération PCF ; conseiller municipal de Ploufragan (1967-1973, 1977-1983).

Ses parents étaient ouvriers d’usine à Paris. Il fut contraint au STO en Allemagne de 1942 à 1945. À la Libération il travailla chez Renault puis à partir de 1947 dans un laboratoire à Alfortville. Il épousa Monique Couessurel à Chars (Seine-et-Oise, Val d’Oise). Le couple qui eut quatre enfants vint habiter la maison des grands parents à Ploufragan. En juin 1952, Il fut embauché à l’usine Chaffoteaux et Maury, installée sur les quais du port du Légué.

Après plusieurs tentatives infructueuses, malgré la répression patronale et en dépit du licenciement de délégués en 1955, il réussit avec l’aide de quelques camarades à remettre sur pied un syndicat CGT dans l’entreprise.

Secrétaire du syndicat CGT de Chaffoteaux en 1956, il fut élu délégué du personnel chez Chaffoteaux jusqu’à sa retraite en 1981. Secrétaire adjoint du syndicat CGT des métaux de la région briochine en 1962, il conduisit avec les salariés de l’ensemble des usines de la métallurgie (Jouguet, Sambre-et-Meuse) une grande grève du printemps 1960, pendant trois semaines, qui déboucha sur une augmentation des salaires de 7 %. S’appuyant sur les 500 ouvriers qui en quelques semaines adhérèrent à la CGT chez Chaffoteaux, Herbault remit en place le comité d’entreprise. En décembre 1961, à la fin de la guerre d’Algérie, la direction mit à pied les élus titulaires du personnel, dont Gaston Herbault qui avaient initié un débrayage contre les attentats de l’OAS. De grandes manifestations unitaires, au moment des fêtes, permirent de lever la sanction.

En 1968, il conduisit avec Jean Le Mounier* la grève qui dura trois semaines, le travail reprenant le 20 juin. Le mouvement permit d’obtenir 13 % d’augmentation et même 19 % pour certaines catégories et la reconnaissance de l’activité syndicale dans l’entreprise. Ce furent également les premières réductions du temps de travail. En 1969 il fut l’origine de la création de l’arbre de Noël. 1 200 enfants y participèrent, jouets et friandises. Le CE qui avait pris la gestion de la caisse de solidarité en 1973, il organisa un mémorable voyage à Jersey avec plus de 600 personnes sur un effectif de 1 500. En 1972 un mouvement très puissant des salariés s’est engagé pour obtenir le 13e mois. Ce fut un véritable succès dans l’entreprise et même au-delà dans la région. Le 13e mois et 0,45 F d’augmentations ont été contenus. Les luttes et les victoires des ouvriers de avec des répercussions favorables pour les salariés du bassin briochin et de sa région. Quelques années plus tard le syndicat organisa des débrayages, des actions contre le chômage technique. Il prit l’initiative, avec les militant CGT, d’organiser ne marche aller retour de l’usine à la préfecture. Des compensations financières furent obtenues à hauteur de 90 % pendant toute la durée du chômage en 1974 et 1975.

En 1978, l’usine connut 57 jours de grève. 100 F d’augmentation furent obtenus et 3 % au 1er janvier de l’année suivante. Herbault prit sa retraite en février 1981

Membre suppléant de la commission administrative de l’union départementale CGT des Côtes-du-Nord (1954-1958), il fut élu titulaire de 1958 à 1965. Il intégra alors le bureau de l’UD pendant plus de vingt ans, de 1965 à 1978. Il abandonna à ce moment ses responsabilités départementales tout en restant membre de la commission administrative. Il fut candidat à l’élection de la caisse d’allocations familiales des Côtes-du-Nord en 1962. Il organisa les stages de formation syndicale de l’union départementale pendant de nombreuses années et fumant de la commission exécutive de l’union départementale CGT.

Il adhéra au PCF le jour de la mort de Staline. Il fut membre de la direction de la fédération PCF des Côtes-du-Nord de 1956 à 1982, siégeant au bureau de 1956 à 1965.

Il fut élu au conseil municipal en octobre 1967 lors d’une élection partielle avec dix autres colistiers de gauche emmenés par Jean-Roger Perennez* et Jean Derian*. Il siégea à nouveau mais dans la majorité au conseil municipal de Ploufragan lorsque la liste menée par Jean Derian* l’emporta en 1977. Militant attaché à la défense de l’école publique, il fut vice-président de l’amicale laïque pendant de nombreuses années. Il fut administrateur de la caisse du Crédit Mutuel de Ploufragan.

Son beau-frère, Serge Couessurel*, fut également un militant de la fédération.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88277, notice HERBAULT Gaston par Alain Prigent, version mise en ligne le 19 juin 2010, dernière modification le 19 juin 2010.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor 47W6, rapport des renseignements généraux, juin 1968. — Composition des comités fédéraux de la fédération des Côtes-du-Nord et fichier des élus de la Fédération des Côtes-du-Nord du PCF établis par Gilles Rivière. — Arch. de l’UD-CGT des Côtes-d’Armor. — Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche (1956-1968). — Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Alain Prigent, Mondes du travail et syndicalismes dans les Côtes-du-Nord (1944-1984). Espaces, pratiques, cultures et représentations, mémoire de DEA sous la direction de Jacqueline Sainclivier, Rennes II, 2004. — « Souvenirs de mai 68 », L’Humanité, 1988. — Entretien en 1996. — Allocutions de Jean Derian, ancien maire de Ploufragan, et de Michel Guinard, militant CGT Chaffoteaux lors de ses obsèques civiles à Saint-Brieuc.

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