HERVÉ Yvette [née MALLET Yvette]

Par Alain Prigent

Née le 13 juillet 1918 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) [non confirmé par l’état civil] ; secrétaire ; membre du bureau du syndicat CGT EDF (1950) ; emprisonnée pendant sept mois à La Roquette pour avoir participé à une manifestation contre la guerre d’Indochine (1950).

Yvette Hervé lors du procès des « des 12 » de Saint-Brieuc
Yvette Hervé lors du procès des « des 12 » de Saint-Brieuc

Pendant la guerre, elle milita au sein de l’UFF (Union des femmes françaises). Divorcée en 1950, elle avait à charge une fillette de 8 ans. Elle s’occupait également de sa maman, âgée de soixante-dix ans sans ressources. Sténo-dactylographe à l’EDF de Saint-Brieuc, elle fut élue au bureau du syndicat CGT EDF en 1950, syndicat dirigé par Francis Auffret*. Elle fut arrêtée le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort. Emprisonnée ainsi que neuf autres responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord, elle fut incarcérée pendant sept mois à la prison des femmes de La Roquette avec Madeleine Bardelli* et Armande Daniel*. En octobre 1950, son état de santé s’aggrava brutalement nécessitant une hospitalisation d’urgence à Fresnes.

Deux autres militants, Jean Le Jeune* et Roger Ruelleu*, entrèrent dans la clandestinité. Jugée à partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 » de Saint-Brieuc, elle fut, avec ses camarades, acquittée à l’issu d’un procès ayant eu une résonance nationale, la défense citant Alain Le Léap et Charles Tillon. Les prévenus furent soutenus pendant toute cette période par de nombreuses manifestations populaires et par des témoignages lors du procès venus de tous les horizons syndicaux (CFTC) et politique (Jean Nicolas*, maire de Saint-Brieuc). Durant son incarcération elle reçut une lettre de soutien de William Hurst, ingénieur aux usines Ford de Détroit, et soldat américain qu’elle avait rencontré au moment de la libération de Saint-Brieuc. Ses camarades d’atelier se joignirent à sa démarche au moment du procès.

Après le procès, elle cessa toute activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88280, notice HERVÉ Yvette [née MALLET Yvette] par Alain Prigent, version mise en ligne le 19 juin 2010, dernière modification le 12 septembre 2013.

Par Alain Prigent

Yvette Hervé lors du procès des « des 12 » de Saint-Brieuc
Yvette Hervé lors du procès des « des 12 » de Saint-Brieuc

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor 1043W39. — Arch. de l’UD-CGT des Côtes-d’Armor. — L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. — Jean Le Jeune, Itinéraire d’un ouvrier breton, chez l’auteur, 2002. — Édouard Quemper, Prison pour une belle Marseillaise, Saint-Brieuc, 2002.

ICONOGRAPHIE : photo de presse.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable