HOURMAND André

Par Alain Prigent

Né le 10 mars 1935 à Locmaria-Berrien (Finistère) ; cheminot ; syndicaliste CGT et militant communiste des Côtes-du-Nord, membre de la commission administrative de l’UD-CGT (1959-1961), membre du comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord (1972-2010).

Son père, ouvrier agricole, devint cantonnier sur les voies du réseau ferré breton au moment du Front populaire. Sa mère fut garde-barrière à Taulé (Finistère). André Hourmand était l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Après avoir fréquenté l’école publique de Taulé, il fit des études en section technique au collège de Morlaix. En mai 1950 il fut reçu au concours d’entrée à l’école d’apprentissage de la SNCF. En formation pendant trois ans au dépôt de Saint-Brieuc, il obtint son CAP d’ajusteur en 1953. Il fut nommé ouvrier professionnel à Saint-Brieuc jusqu’à son service militaire en mars 1956. Au milieu des années 1950, le dépôt regroupait plus de 600 cheminots. La culture revendicative héritée de la période de la Résistance était très forte. Le syndicat CGT des cheminots dirigé par Jean Le Bars*, Georges Félin* et Arsène Quignard*, qui furent emprisonnés pendant sept mois à la prison de la Santé à Paris pour avoir arrêté un train de canons en gare Saint-Brieuc le 11 mai 1950, laissait peu d’espace aux autres organisations comme la CFTC ou Force Ouvrière. Sollicité par un des dirigeants du mouvement, Albert Stenou*, André Hourmand adhéra à l’UJRF (union de la jeunesse républicaine de France) au cours de l’été 1954. Il donna son adhésion au PCF dans la foulée, appartenant à la puissante cellule des cheminots au sein de laquelle militaient, outre les responsables du syndicat CGT, Marcel Pasquet* et Armand Guillou*.

Appelé en mars 1956, après avoir fait ses classes à Kaiserslautern en Allemagne, il fut envoyé dans l’Oranais, dans la région de Mascara. Affecté à 186e CM (compagnie du matériel) de la 5e DB (division blindée) à Hennaya, il tenta, par une prise de parole, dans des conditions difficiles, de rapprocher ses camarades des positions du PCF. Son frère cadet étant incorporé, il fut rapatrié, en octobre 1957, en France à Bruz (Ille-et-Vilaine) où il fut démobilisé en mars 1958. Il réintégra alors la SNCF au dépôt de Sotteville-lès-Rouen (Seine inférieure, Seine-Maritime) au sein duquel, immédiatement, il reprit le contact avec la CGT et le PCF en particulier avec Roger Decocq*, cheminot conseiller municipal communiste de la ville. Quelques mois plus tard il revint au dépôt de Saint-Brieuc où, après une formation, il devint agent de conduite.

André Hourmand se maria le 4 avril 1959 avec Paulette Roullion dont les parents étaient commerçants à Saint-Laurent-de-la-Mer en Plérin (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) et où le couple s’installa.

Membre du syndicat CGT des cheminots, il siégea à la commission administrative de l’union départementale CGT des Côtes-du-Nord de 1959 à 1961. Il devint secrétaire de la cellule du dépôt des cheminots de Saint-Brieuc, début décembre 1971, après la mort accidentelle de Maurice Vanmerris* qui habitait Saint-Laurent-de-la-Mer comme lui. Il fut élu au comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord en 1972 au sein duquel il siégeait encore 2010. Après avoir suivi une école fédérale du PCF, en février 1975, à Trébeurden (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) dirigée par Jacques Coignard*, il devint le responsable départemental de la diffusion de la presse communiste, poste qu’il occupa pendant plus de deux décennies. Il fut l’une des chevilles ouvrières du stand des Côtes-du-Nord à la fête de l’Humanité.

Il fut candidat sur la liste d’union conduite par Roger Ollivier*, militant du PCF, à Plérin en 1971, liste qui obtint quatre sièges. En 1977 il fut également candidat sur la liste d’union de la gauche conduite par Roger Ollivier qui l’emporta. André Hourmand manqua l’élection de cinq voix. En 1978 une élection municipale partielle eut lieu dans la commune dans un contexte de désunion entre le PCF et le PS. André Hourmand qui devança le candidat socialiste fut battu au second tour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88289, notice HOURMAND André par Alain Prigent, version mise en ligne le 19 juin 2010, dernière modification le 19 juin 2010.

Par Alain Prigent

SOURCES : Composition des comités fédéraux de la fédération des Côtes-du-Nord et fichier des élus de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF établis par Gilles Rivière. — Arch. de l’UD-CGT des Côtes-d’Armor. — Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche (1956-1968). — Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). — Entretien en avril 2010.

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