JACQUET Roger, Émile, Antoine

Par Gilbert Fournier, Gérard Godot

Né le 21 avril 1918 à Igé (Saône-et-Loire), mort le 20 février 2019 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; instituteur puis professeur d’enseignement général de CET ; militant syndicaliste du SNETP-CGT ; militant communiste en Saône-et-Loire.

Son père, instituteur, secrétaire de mairie à Igé, lui-même fils de l’instituteur-secrétaire de mairie d’Igé, « esprit social, laïque et républicain », « consciemment athée », mourut en 1933. Sa mère était « vaguement catholique traditionnelle ». Roger Jacquet, dernier de trois garçons, après ses études secondaires au collège de Chalon-sur-Saône, pour raisons économiques, fut instituteur de 1937 à 1946 (sauf entre 1938 et 1940), à Saint-Marcel, aux portes de Chalon, puis de 1945 à sa retraire en 1978, professeur d’enseignement général au centre d’apprentisasge de collège technique puis lycée d’enseignement professionnel du bâtiment (« Moulin Joli »).

Il s’était marié le 16 novembre 1939 à Chalon-sur-Saône avec Simone Beaufort, fille d’un ajusteur aux Forges et Ateliers du Creusot à Chalon-sur-Saône (construction des sous marins). Employée aux PTT, elle militait à la CGT. Le couple eut un garçon et trois filles.

Roger Jacquet adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1937 et fut secrétaire de la commission des Jeunes de la section départementale. Après la guerre, il créa une section SNET-apprentissage (CGT) dans son établissement en 1946, dont il fut secrétaire jusqu’en 1978, le syndicat étant devenu le SNETP-CGT. Il fut membre de la commission exécutive de la section régionale de l’académie de Dijon. Toujours membre du syndicat des retraités URSEN-CGT, il en fut le secrétaire de 1978 à 1985.

Membre du Parti communiste français depuis 1964, Roger Jacquet fut secrétaire de la cellule qu’il avait créée dans son établissement et de la cellule de son quartier de résidence, responsable de la diffusion de l’Humanité. Il figurait sur la liste communiste conduite par André Faivre, pour les élections municipales de Chalon-sur-Saône en 1965.

Il présida une rencontre de l’association France-URSS à Chalon-sur-Saône en 1955 et se consacra surtout au Mouvement de la Paix à partir de 1954. Il fut l’assistant du secrétaire départemental, Lucien Golfeil, puis secrétaire départemental et membre du Conseil national. Les comités occasionnels ou permanents de Paix de Chalon et du département menèrent des actions contre les guerres du Vietnam, d’Algérie, en faveur du désarmement et contre l’armement atomique, pour le règlement pacifique du conflit israélo-palestinien dès son origine. Il anima la section départementale, organisa des participations de masse aux grandes manifestations (Paris, Evian, Helsinki…). L’importance du mouvement se traduisit par la tenue à Chalon-sur-Saône, en 1964, du congrès national du Mouvement de la paix.

En lien avec sa vie professionnelle, Jacquet milita dans des associations liées à la pédagogie, à la musique, à la littérature, à l’histoire. Auteur d’une Chronique de la vie de la Cité et des habitants de Chalon-sur-Saône des origines à 1938, il participa au niveau départemental et national, à l’animation pour l’enseignement technique, du « Groupe de l’École Moderne » dans l’esprit de Célestin Freinet, et était membre du conseil d’administration départemental de la « Coopération à l’École ». Il fut l’un des organisateurs du congrès international de l’École Moderne à Chalon-sur-Saône en 1954. Il écrivit, en 1962, avec Léon Griveau, un numéro de la Bibliothèque du Travail consacré au Creusot.

Il fut aussi l’assistant de Joseph Fèvre, président-créateur du Comité de Vigilance pour la Protection de l’Enfance, puis président de ce comité en liaison avec les services sociaux.

Il adhéra à l’association « Adiamos 71 » et à l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88309, notice JACQUET Roger, Émile, Antoine par Gilbert Fournier, Gérard Godot, version mise en ligne le 21 juin 2010, dernière modification le 2 juillet 2021.

Par Gilbert Fournier, Gérard Godot

SOURCES : Entretien avec l’intéressé (20 novembre 2009). — Archives d’André Faivre et de Jean-François Poujeade.

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