Par Jean-Pierre Besse, Jacques Girault
Né le 21 octobre 1902 à Rapale (Corse), disparu à partir du mois de mai 1944 sans doute à Lyon ; ouvrier puis coiffeur ; militant communiste du Rhône puis du Var ; résistant en Provence.
Fils d’un berger, Alcide Graziani reçut une éducation catholique. Sans avoir obtenu le certificat d’études primaires, il devint navigateur dans la Marine marchande et commença un apprentissage de coiffeur. Après son service militaire à Lyon dans l’artillerie, il entra dans les tramways lyonnais. Membre de la cellule communiste du dépôt Parmentier, il était aussi responsable syndical.
En août 1930, très fatigué, il s’installa comme coiffeur pour hommes à Grimaud (Var) et s’y maria avec Juliette Chavanon le 17 novembre 1930 . Il créa une cellule communiste dans le village.
Mobilisé en 1939 dans l’infanterie en Corse, en Bretagne, il obtint la croix de guerre en participant au corps expéditionnaire en Norvège. Perquisitionné dès qu’il fut démobilisé, le 18 juillet 1940, il fut l’objet d’un arrêté d’internement administratif le 3 décembre 1940 et arrêté le 8 décembre à Grimaud par la gendarmerie française. Il fut interné au camp de Chibron (commune de signes, Var). À la dissolution du camp, il fut transféré dans celui de Fort-Barraux (Isère) le 14 février 1941, puis envoyé à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Il resta interné jusqu’au 27 ou 22 avril 1942. Libéré, surveillé, il participa à la formation des FTP, après avoir été contacté par Henri Faurite qui l’avait connu en camp. Son cousin Paul Rossi, résistant qui avait dû quitter Argenteuil où il était recherché, vint chez lui avant de passer au maquis FTP des Maures. Graziani échappa à l’arrestation en janvier 1944. Il aurait été alors responsable du service de propagande de l’inter région E.F. (Provence) depuis mars ou juillet 1943. D’après son épouse, il aurait participé à l’évasion de douze camarades de la prison Chave le 23 mars 1944. Recherché « l’homme au manteau de cuir », il fut muté à Lyon le 20 avril 1944, à l’état-major FTP du Rhône. Il semble aussi avoir été quelques temps technique régional du département de l’Ain.
La date de l’arrestation et les circonstances du décès de Graziani sont encore impossibles à connaître avec certitude. Pour l’arrestation, certains documents mentionnent le 4 mai ; le plus souvent c’est entre le 9 et 11 que les documents fixent cette arrestation, ce qui est en contradiction avec ceux qui affirment qu’il fut arrêté en même temps qu’une partie des membres de l’état major militaire de la zone sud c’est-à-dire le 15 mai. Pour le décès, certaines sources mentionnent qu’il fut exécuté à Bourg-en-Bresse le 13 mai, d’autres torturé à mort au fort de Montluc.
Il eut successivement pour pseudonyme : Xavier, Ferier, Rapale et Janvier.
Il fut désigné comme président du CLL de Grimaud à titre posthume.
Il fut homologué lieutenant FFI en novembre 1947.
Une plaque commémorative a été apposée par ses camarades de la Brigade des Maures sur sa maison à Grimaud après guerre.
Par Jean-Pierre Besse, Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F7/13123. — SGA, DIMI, Bureau Résistance, dossier 16 P 269 131. — DAVCC, Caen, 21P 196 737. — Arch. Dép. Var, 4 M 49.4.2, 4 M 59.4.4, 4 M 291 et 292, 1970 W 68 (dossier ONAC) et 93 J (fonds ANACR). — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6 111.40. — Renseignements fournis par Madame Juliette Graziani et Jean-Marie Guillon.